Chanson française – Le Jour où la Paix viendra – Marco Valdo M.I. – 2016
Mon
ami Lucien l’âne, écoute-moi, je t’en prie et avec beaucoup
d’attention.
Mais
enfin, Marco Valdo M.I. mon ami, tu sais bien que je ne fais que ça…
Alors,
tu te souviens certainement, Lucien l’âne mon ami, que l’autre
jour, j’avais été rechercher il y a presque un demi-siècle une
chanson de Gilbert Bécaud, intitulée « Le Jour où la Pluie
viendra ». J’y avais noté des accents prophétiques et
écologiques qui évoquaient le réchauffement climatique et la
désertification de zones entières dans presque tous les continents.
En fait, dans tous les continents, car même les déserts glacés et
les sommets arides se désertifient. Ce n’était pourtant pas là
le premier moteur de cette chanson qui se voulait chanson d’amour,
propre à frapper au cœur les midinettes, qui étaient la clientèle
principale de ce joli chanteur.
Il
me semble bien m’en souvenir. Je n’ai quand même pas la mémoire
qui flanche, Marco Valdo M.I. mon ami. Au fait, cette mémoire qui
flanche n’était-ce pas une chanson de Cyrus Bassiak ? En
somme, cette chanson de Bécaud avait mis le doigt sur ce qu’on
appelle aujourd’hui la crise de l’eau. Et si j’ai bien fait
attention à ce qui commence à se dire avec force dans le monde des
humains, l’eau est en passe de devenir un problème majeur et sa
pénurie pourrait bien être la cause de migrations énormes à côté
desquelles celles qu’on a connues jusqu’à ce jour ressembleront
à d’innocentes promenades.
En
effet, Lucien l’âne mon ami, tu as résumé ce qui pourrit se
passer de pire. Le pire, c’est que si on applique la loi de Murphy,
on peut être assuré que ce pire-là va se produire. À ton œil
incrédule, je vais rappeler ce qu’est la loi de Murphy : si
parmi toutes les évolutions possibles, il en existe une plus
catastrophique que les autres, elle va se produire. Certes, je te le
concède, Murphy ne se baignait pas tous les matins dans la mer de
l’optimisme, mais il se fait qu’empiriquement, sa fameuse « loi »
s’est trouvée vérifiée à de multiples occurrences. Par exemple,
ce fut vrai dans l’Histoire où on remarque que lorsqu’il y a une
probabilité qu’un personnage dangereux accède au pouvoir, il y
accède : Mussolini, Hitler, Staline, Franco, Mao, Pinochet…
et c’est vrai dans l’actualité : Poutine, Erdogan, Assad,
Trump, Orban… Je ne peux pas recenser tous les dirigeants du monde.
De toue façon, cette loi s’applique à tous les niveaux de pouvoir
et dans quelque domaine que ce soit.
Parenthèse,
dit Lucien l’âne en souriant, je propose dans ce cas de parler de
loi d’Ubu.
Formidable,
Lucien l’âne, c’est une vraie trouvaille. La loi d’Ubu me
paraît une constante universelle. Une loi qui permet de comprendre
que la sentence : « Le pouvoir rend fou » est
inexacte ; elle est à l’opposé de la réalité du pouvoir ;
le pouvoir ne rend pas fou ; c’est la folie qui est la
condition première pour vouloir accéder au pouvoir. Et donc, je
reviens à la chanson…
Et
donc quoi demande, demande Lucien l’âne en dressant soudain ses
oreilles à la verticale au-dessus de son crâne.
Et
donc, Lucien l’âne mon ami, le pire est que suite à ces exodes
massifs – soit pour les enrayer, soit pour s’assurer les réserves
en eau disponibles, on assistera à l’émergence de conflits qui
pourraient bien dégénérer en une conflagration très large,
d’abord et ensuite, en un conflit généralisé ; bref, une
guerre mondiale.
Une
troisième guerre mondiale, s’exclame Lucien l’âne
en frissonnant de tous les poils de son échine. C’est
épouvantable. Un tel conflit va entraîner des destructions
effroyables, gigantesques, laissant loin derrière elle en quantité
de destructions, toutes les guerres précédentes. On pourrait en
arriver à de vraies extrémités et à la liquidation prématurée
de toute l’espèce humaine et en conséquence – dégât
collatéral – de bien d’autres espèces qui n’y sont
strictement pour rien, à commencer par nous, les ânes. Car, nous
les ânes, en tous cas, on n’y coupera pas. Il restera peut-être
les bactéries dans l’océan ou dans le fond des quelques grottes.
Il est plus que temps de sonner l’alarme.
Oh,
reprend Marco Valdo M.I., ils sont nombreux à tirer la sonnette
d’alarme et à donner des coups de trompe, à sonner le tocsin et à
annoncer le désastre. Cependant, en ce qui me concerne, même si je
me tue à dénoncer la guerre, à faire comprendre la Guerre
de Cent Mille Ans et à en désigner les responsables
(les riches et les puissants et leurs prétendants), je préfère de
loin poser le dilemme autrement et tracer une ligne nette vers ce qui
pourrait être au-delà de la fin de la guerre – de toute guerre
généralement quelconque et in fine, de la Guerre de Cent Mille Ans.
Cette
fin, cet au-delà de la richesse, du pouvoir, de l’ambition et de
l’avidité est la seule voie de survie et de vie de l’humaine
nation.
C’est
donc dans cet esprit que j’ai fait cette chanson que j’ai
intitulée : « Le Jour ou la Paix viendra » pour
indiquer que la « pluie » ne suffira pas et que tout
autant, il est périlleux au plus haut point de rêver d’être
« les plus riches du monde », d’avoir « les plus
beaux fruits du monde » et des « colliers jolis, jolis ».
Il y en a tellement qui veulent tout cela et ceux qui le font, sont
précisément ceux qui sont cause des malheurs humains de l’humaine
nation. Je précise « malheurs humains » pour ne pas
mettre sur les dos de ces gens les « malheurs naturels ».
Quoique.
Alors,
dit Lucien l’âne en souriant, c’est une chanson qui a
certainement son utilité. Mais, dis-moi, décris-la-moi.
C’est
tout simplement une chanson qui parodie celle de Gilbert Bécaud,
mais une parodie volontaire, une réponse point par point. Ainsi, à
la place de la richesse, on trouve la chance, le bonheur ; aux
perles et aux colliers se substituent les bonheurs, les amours, les
rêves et la vie retrouvée. Et dans le dernier couplet, je me suis
amusé à rappeler une autre chanson de paix en le faisant à la
manière de Paul Fort et de sa Ronde autour du Monde. Et puis aussi,
pur ce qu’il restera après, j’ai en tête ce passage de la Valse
Jaune de Boris Vian :
« Et
le soleil
De l’autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde
Le soleil
Rayonnant comme un faune
Danse une valse jaune
Pour ceux de l’autre ciel »
De l’autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde
Le soleil
Rayonnant comme un faune
Danse une valse jaune
Pour ceux de l’autre ciel »
Voilà.
Eh
bien voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, découvrons-la ta nouvelle
chanson et puis, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce
vieux monde riche, atrabilaire, avide, ambitieux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Le
jour où la paix viendra,
Nous serons, vous et moi,
Les plus chanceux du monde,
Nous serons, vous et moi,
Les plus chanceux du monde,
Les
plus chanceux du monde !
Et riant tous de bon cœur,
Et riant tous de bon cœur,
Nous
chanterons tous en chœur
Tous
les bonheurs du monde,
Tous les bonheurs du monde !
Ce jour-là !
Tous les bonheurs du monde !
Ce jour-là !
La
triste, triste, triste terre
Qui meurt et meurt sans arrêt
Écrasée par cette longue, longue guerre
Se gorgera de paix, de paix
Et la joie déferlera sans trêve
Sur nos amours réveillées
Et nous chanterons nos rêves
Et notre vie enfin retrouvée.
Qui meurt et meurt sans arrêt
Écrasée par cette longue, longue guerre
Se gorgera de paix, de paix
Et la joie déferlera sans trêve
Sur nos amours réveillées
Et nous chanterons nos rêves
Et notre vie enfin retrouvée.
Ce
jour-là !
Le jour où la paix viendra
Nous serons, vous et moi
Et les enfants du monde,
Les plus heureux du monde.
Tous nous tenant par le bras,
Sur la terre ronde, ronde, ronde,
Le jour où la paix viendra
Nous serons, vous et moi
Et les enfants du monde,
Les plus heureux du monde.
Tous nous tenant par le bras,
Sur la terre ronde, ronde, ronde,
Nous
danserons la ronde ronde
Des plus beaux jours du monde,
Ce jour-là !
Des plus beaux jours du monde,
Ce jour-là !
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