LA
MARCHE VERS LE TROISIÈME REICH
Version
française – LA MARCHE VERS LE TROISIÈME REICH – Marco Valdo
M.I. – 2016
Chanson
allemande – Der Marsch
ins Dritte Reich
– Bertolt Brecht – 1933
Voici,
Lucien l’âne mon ami, une chanson de Bertolt Brecht, ce poète et
dramaturge allemand dont nous avions déjà mis en langue française
et commenté ensemble la « Légende du Soldat mort »,
datée de 1918.
Certainement,
Marco Valdo M.I. mon ami, que je me souviens de ce soldat mort et qui
ne s’en souviendrait pas qui
l’aurait
vu une seule fois dans sa vie. Comment ne pas se souvenir d’une
pareille histoire où l’on voit un cadavre se relever de parmi les
morts.
À
ce sujet, Lucien
l’âne mon ami, une histoire venue de
l’autre côté du front, il y a une anecdote que me racontait ma
grand-mère, une Champenoise qui fut infirmière du côté de Verdun
dans ces années-là, au temps des gueules cassées. Elle disait que
les Français, attaqués par surprise dans leurs tranchées et
presque bousculés par l’offensive ennemie
lancèrent ce cri de ralliement : Debout les morts et concluait
ma grand-mère : et les morts se levèrent et nous eûmes la
victoire. Vieux
souvenir et sans doute une légende elle aussi. Avec le recul,
maintenant que je te la raconte à mon tour, je me dis qu’elle vaut
bien le Clairon de Déroulède ou le Drapeau de Reboux et Müller.
Mais je l’aime beaucoup, car elle me rappelle ma grand-mère, qui
noyait ce souvenir de sa jeunesse d’une larme d’ironie. Cela dit,
ces soldats morts qui se relèvent et repartent au combat, quand tu
es enfant, ça impressionne.
Mais
celle-ci, de chanson, elle raconte quoi ?
Eh
bien, avant de répondre à cette question, je te suggère, mon ami
Lucien l’âne, de considérer que cette chanson a été écrite en
1933, année où dès le mois de janvier, le Führer devient
chancelier d’Allemagne, autrement dit accède au pouvoir. C’est
de cela que parle la chanson et Brecht brocarde le Führer et ses
vanteries et Brecht se moque de ce Troisième Reich qu’il ne pourra
empêcher d’exister et de détruire l’Allemagne entière, une
grande partie de l’Europe et des millions de gens. Regarde
bien et tu verras que Brecht parodie les thuriféraires du héraut du
national-socialisme.
Elle
vient bien cette chanson de Brecht après que les SA ont ouvert la
marche :
« Au
pas de l’oie, vers d’autres victoires,
En
levant haut la jambe, en levant haut le genou,
Marquer
le pas, surtout pas d’arrêt ;
Marcher
sur place, surtout pas d’arrêt,
En
levant haut la jambe, en levant haut le genou. »
Et
dans quelque temps, volens nolens, le peuple du troisième Reich
suivra.
Examinons-la
de près et reprenons notre tâche et tissons – encore et toujours
– le linceul de ce vieux monde fanfaron, marcheur, épique et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Seulement
ce n’est pas le moment de mollir, il faut marcher !
En avant, le Führer dans sa douze cylindres, nous entraîne !
Marche, il ne faut pas perdre le contact ! Marche, marche, marche !
En avant, le Führer dans sa douze cylindres, nous entraîne !
Marche, il ne faut pas perdre le contact ! Marche, marche, marche !
Qu’il
est long le chemin vers le Troisième Reich, mes enfants!
Comme il s’étire, c’est à n’y pas croire, croire,
C’est un grand arbre que le chêne allemand,
Du haut, on voit luire l’espoir.
Comme il s’étire, c’est à n’y pas croire, croire,
C’est un grand arbre que le chêne allemand,
Du haut, on voit luire l’espoir.
Il
l’a déjà dit aux industriels allemands :
Nous voulons acheter de nouveaux uniformes.
Le capitaine Röhm ne nous aime pas sans.
Nous voulons acheter de nouveaux uniformes.
Le capitaine Röhm ne nous aime pas sans.
Qu’il
est long le chemin vers le Troisième Reich, maman !
Un peu d’amour le raccourcit de moitié.
C’est un grand arbre que le chêne allemand,
Et les rapports entre camarades sont renforcés.
Un peu d’amour le raccourcit de moitié.
C’est un grand arbre que le chêne allemand,
Et les rapports entre camarades sont renforcés.
Le
Führer a dit qu’il vivra longtemps encore,
Et qu’il sera plus âgé qu’Hindenburg, sans souci.
Et qu’il n’a pas du tout peur de la mort.
Pour cela, il n’est pas pressé et c’est ainsi.
Et qu’il sera plus âgé qu’Hindenburg, sans souci.
Et qu’il n’a pas du tout peur de la mort.
Pour cela, il n’est pas pressé et c’est ainsi.
Qu’il
est long le chemin vers le Troisième Reich, mes
enfants !
Comme il s’étire, c’est à n’y pas croire, croire,
C’est un grand arbre que le chêne allemand,
Du haut, on voit luire l’espoir.
Comme il s’étire, c’est à n’y pas croire, croire,
C’est un grand arbre que le chêne allemand,
Du haut, on voit luire l’espoir.
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