ZOMBIES
DE TOUS LES PAYS,
UNISSEZ-VOUS !
Version
française – ZOMBIES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! –
Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson
italienne – Zombie di tutto il mondo unitevi – Gianfranco
Manfredi – 1977
Avec
Ricky Gianco
Dialogue
maïeutique
Ah,
Lucien l’âne mon ami, je viens e faire une version française
d’une canzone qui porte le titre étourdissant : « ZOMBIES
DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! », qui sans aucun doute
va t’étonner ou t’enthousiasmer, je ne sais. Moi, à le lire,
j’exultais autant que lorsque j’avais trouvé « Fanatiques
de tous les pays, calmez-vous ! ». C’est une chanson
étrange et plus étrange encore est l’histoire qu’elle raconte
et la façon dont elle la raconte.
Il
me semble, dit Lucien l’âne un peu pantois. Rien qu’à son
titre, elle me paraît véritablement intrigante. C’est un titre
qui entremêle deux mondes qui ordinairement ne se rencontrent pas :
celui des zombies qui relève du fantastique et celui des prolétaires
qui relève plus du politique.
Mais
comme tu t’en apercevras, Lucien l’âne mon ami, il s’agit de
zombies prolétaires, ce qui résout l’apparente contradiction.
Mais
que peut bien être un zombie prolétaire ?, demande Lucien
l’âne en tendant ses deux oreilles en points d’interrogation.
Je
me suis aussi posé la question et je me suis fié à l’imagination
des auteurs de la canzone pour percer cette énigme. Ce ne fut pas
simple, car il m’a fallu passer au travers de la première
barrière : celle de la langue. Pour cela, faisons un petit
retour sur ma condition de « traducteur », qui n’est
pas simple. Je tiens plus de Champollion se grattant le crâne devant
les hiéroglyphes que du traducteur patenté, sorti tout droit
d’études appropriées. Le traducteur « professionnel »
traduit, car il connaît la langue qu’il traduit et donc, il a
compris ce qu’il va traduire. Moi, je fais une version française
pour comprendre ce qui est dit dans l’autre langue, dans la langue
de l’auteur (ici, l’italien). Je ne comprends véritablement
qu’après avoir « traduit ».
Ce
sont là deux positions diamétralement opposées, dit Lucien l’âne
en riant.
Je
te laisse imaginer ma perplexité devant un texte aussi mystérieux.
Dès
lors, Marco Valdo M.I., tu as parfaitement raison de parler de
« version » ; cependant, je trouve, dit Lucien
l’âne, que tu devrais préciser que c’est ta version.
Sûrement.
C’est ma version et je ne conseillerais à aucun lecteur de s’y
fier plus qu’elle ne le mérite. Pourtant, j’y tiens, car c’est
une recréation du texte d’origine ; j’y tiens comme un
artisan tient à l’objet qu’il a réalisé. Ma version est là ;
on peut la lire, on peut la critiquer et pourquoi pas, la contredire.
Et
c’est très bien ainsi, Marco Valdo M.I. mon ami. Maintenant,
j’aimerais savoir ce que dit cette chanson bizarre.
Moi
aussi ; c’était mon but. Il faut pour ça éclaircir la
notion de « zombie ». De quoi s’agit ? Grosso
modo, s’entend. En eux mots, les zombies sont des « morts
vivants », d’allure translucide, personnages blêmes, qui ont
un corps sans véritable substance ; mais ce sont aussi des
« morts vivants » dans le sens populaire de personnes qui
ont perdu toute énergie, dont la volonté est défaillante et qui de
ce fait, sont aisément manipulées à des fins diverses, notamment
politiques ; ce que sous-entend le titre « Zombies de tous
les pays, unissez-vous ! », titre teinté d’ironie
moqueuse lorsqu’il reprend le slogan rabâché « Prolétaires
de tous les pays, unissez-vous ! » dont tant de bonnes
âmes ont usé précisément pour manipuler les gens du peuple, les
considérant ainsi comme des zombies. On a là une mise en abîme de
la société. Mais je trouve que le mieux est de se rapporter au
texte.
Ainsi
soit-il ! , conclut Lucien l’âne avec le sérieux d’un
officiant. C’est ce que je vais faire ; puis, nous reprendrons
notre tâche et nous tisserons à nouveau le linceul de ce vieux
monde zombifié, manipulé et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
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