mardi 10 novembre 2015

CHANSON DE LA BASILICATE

CHANSON DE LA BASILICATE

Version française – CHANSON DE LA BASILICATE – Marco Valdo M.I. – 2015
D’après la version italienne
D’une chanson napolitaine – Canzone della Basilicata – Eugenio Bennato – 1980


Et quand on y va une nuit de lune
Que de loin, une voix appelle
Ne l’écoutez pas, c’est une strige




« La Basilicate était un des thèmes musicaux qui m’étaient demandés, et concernait justement le paysage, peut-être plus précisément le paysage comme il apparaît à qui vient de Naples.Naquit une mélodie qui accompagnait les panoramiques sur ces vallées et sur ces collines, une musique pour ces terres décrites par le peintre lettré Carlo Levi qui y séjourna en confinement politique et qui, en peintre, la décrivit dans son roman Le Christ s’est arrêté à Eboli.
À la musique, j’ajoutai un texte, que j’écrivis immédiatement après pour souligner la civilisation de ces gens qui dans l’Histoire n’avaient jamais fait la guerre à personne, mais l’avait toujours subie chez eux au cours des invasions et des dominations qui s’étaient succédés au long des siècles.

Et si je cite la ville de Turin n’est pas la Turin des intrigues de Cavour, mais le sommet du triangle industriel qui dans l’après-guerre accueillait des légions de paysans recyclés en ouvriers, mais en même temps toujours des culs terreux, sur les chaînes de montage des usines et des ateliers. »


(Eugenio Bennato 
"Brigante se more - viaggio nella musica del Sud", Coniglio editore, 2010)


Et qu’est-ce que j’en sais de la Basilicate ?
On dit que le Christ n’y est jamais venu
Et s’est arrêté avant cette terre.
Et qu’est-ce que j’en sais de la Basilicate ?
C’est une histoire ou un lointain mythe
Qu’on oublie à peine les a-t-on entendus.

À celui qui veut venir sur cette terre
Où la douleur n’est pas péché
Où ne peut jamais exister la guerre
Car la paix n’y a jamais été.
Et quand on y va de jour sur cette terre
Par les routes serpentent sous le soleil,
On y entend le pas de la tarentelle.

Et quand on y va une nuit de lune
Que de loin, une voix appelle
Ne l’écoutez pas, c’est une strige
Et avant cette terre
Un ange s’est arrêté
Et le temps s’est arrêté
Mais le diable est arrivé.
Il y a le rouge du soir,
Il y a la cheminée et le noir.
On naît à Matera
Et à Turin, on mourra.

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