Oh !
Le Bel Accord !
Chanson
française – Oh ! Le Bel
Accord !
– Marco Valdo M.I. – 2015
ARLEQUIN
AMOUREUX – 10
Opéra-récit
historique en multiples épisodes, tiré du roman de Jiří Šotola
« Kuře na Rožni » publié en langue allemande, sous le
titre « VAGANTEN, PUPPEN UND SOLDATEN » – Verlag C.J.
Bucher, Lucerne-Frankfurt – en 1972 et particulièrement de
l'édition française de « LES JAMBES C'EST FAIT POUR
CAVALER », traduction de Marcel Aymonin, publiée chez
Flammarion à Paris en 1979.
Trêve de questions, chassez les doutes !
Mach schnell ! Europa en avant toute !
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Lucien
l'âne mon ami, voici
une chanson pas encore napoléonienne, mais presque. Bonaparte n'est
encore que Consul, premier, certes, et revenu d'Égypte, vainqueur
déjà des Autrichiens, il signe avec l'Anglais la paix d'Amiens. À
eux la mer, à nous, la terre. Peut-être penseras-tu – je le vois
au balancement de tes oreilles – que je m’égare et que mon goût
pour les histoires se mue en goût pour l'Histoire. Il n'en est rien.
Simplement, notre Arlecchino, alias Matthias, alias… vivait en ce
temps-là et cette Paix d'Amiens de 1802 est une sorte de repère,
une borne milliaire. Ainsi, elle nous précise que nous sommes deux
ans après Marengo ; deux ans que notre Matthias vagabonde en
tentant quand même d'arriver chez lui, ce qui est en effet le cas.
Voilà pour les histoires de note déserteur Mais ce n'est pas tout…
Et
quoi d'autre encore ? Marco Valdo M.I. mon ami, tu m'intrigues.
Comment
t'expliquer le sens de cette chanson que je découvre en même temps
que toi ? En fait, c'est assez complexe. D'abord, par
cette paix, l'Europe d'alors momentanément pacifiée, tranquille ne
fait plus tant la chasse aux déserteurs. L'urgence n'est palus
d'avoir des soldats et l'Autriche vaincue (qui a déjà son
arrangement avec la France bonapartiste) ne pense pas encore à
reprendre le combat. Mais évidemment, ça ne pourrait tarder… Pour
notre Arlecchino, c'est un moment où il peut (un peu) s'assoupir et
redevenir civil ; il vient d'arriver chez lui. Mais ce n'est pas
tout…
Et
quoi d’autre donc ? Marco Valdo M.I., mon ami, tu ne cesses de
m'intriguer, encore plus que tout à l'heure…
Eh
bien, c'est que cette chanson, je l'ai écrite aujourd'hui, le 14
juillet 2015 et comme tu le remarqueras à l'écoute, elle parle de
l'Europe et d'un accord… et se termine sur un impératif allemand…
En clair, elle parle d'aujourd'hui en parlant du passé. Il faut que
tu saches, Lucien l'âne mon ami, que ce bel accord, cette paix
d'Amiens où tous s'entendaient si bien et si éternellement
débouchera un peu plus d'un an après sur de très effroyables
guerres européennes qui dureront une dizaine d'années, puis
rebondiront une soixantaine d'années plus tard (1870), puis environ
cent ans après (1914), puis une vingtaine d'années (1939)… Comme
tu ne l'ignores pas, les ravages furent formidables, les morts se
comptent en millions.
Les
soubresauts de la belle Europe ne sont pas sans danger…
De
fait, Lucien l'âne, malgré tous les accords (rien qu'un autre
exemple : Munich), la guerre revient. On attribue à Winston
Churchill, à propos de ces fameux accords, une réflexion dont je
n'ai pas gardé en mémoire la formulation exacte, mais qui dit à
peu près ceci : Vous aviez à choisir entre le déshonneur et
la guerre. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. Mais, me
dira-t-on, c'était à Munich et le diktat était celui d'un
dictateur… Voire, il était chancelier d'Allemagne. Cependant, en
effet, les soubresauts de la belle Europe ne sont pas sans danger. En
fait, elle n'aime pas qu'on la domestique, qu'on la cornaque, qu'on
la tance, qu'on l'asservisse. Et certains s'y emploient ; c'est
imprudent. Voilà le sens profond de cette chanson. Une fois encore,
c'est Cassandre, une voix perce le mur opaque du futur.
Allons,
allons, Marco Valdo M.I., mon ami, garde tes oracles… Les augures
sont comme les économistes, ils se trompent tout le temps.
Certes,
certes, Lucien l'âne mon ami, mais rappelle-toi ce que l'on dit ici
depuis des années à propos de ce qu'ils font aux Grecs et
ce que nos Histoires d'Allemagne ont montré des terribles manières
de certains des protagonistes de ces derniers jours (Wolfgang
Schäuble
était déjà là lors du dépeçage de l'Allemagne de l'Est), qui
avaient été en quelque sorte rodées sur les populations de
l'Allemagne elle-même. La Treuhand
les
avait vendus à l'encan. On disait déjà ici que c'était le modèle
de ce qui serait fait aux Grecs… et c'est bien le cas.
Je
me souviens très bien de ça et j'appuie ton idée en rappelant
l'antienne : « REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS, ILS VOUS
LE FERONT DEMAIN... ». Dès lors, reprenons notre tâche et Ora
e sempre : Resistenza !,
tissons le linceul de ce vieux monde exploiteur, colonisateur,
ottiste (je t'invente ce néologisme de ma façon : un monde
ottiste, une personne ottiste… est un monde, une personne qui
poursuivent le rêve d'Otto von Bismarck : la grande Europe
allemande) et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
La
frégate toutes voiles dehors
Par
le travers du Pas de Calais
Fendait
la mer et les flots, sous le vent du nord,
Amenant
Lord Cornwallis signer la paix.
À
Paris, une Marianne défraîchie
Saluait
le frère Joseph qui s'en allait
En
Amiens, plénipotentiaire, signer la paix.
L’Europe
déjà se faisait. Ainsi va la vie.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Les
Ottomans retrouvaient le pays de Râ.
La
Patrie récupérait ses colonies. Ce n'est pas rien !
Toute
une Belgique et un pied dans le Rhin.
La
paix n'a pas de prix. Rule Britannia !
Oh !
Le bel accord ! Oh ! Joie unanime !
Oh !
La belle paix ! Amis à l'ouvrage !
L'Europe
rubiconde a belle mine ;
La
paix a un si beau visage.
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Le
temps de paix est une aubaine.
Les
hirondelles reviennent à tire d'aile.
Les
paysans sèment et s'activent sans peine.
Oui,
ainsi, la vie sera belle.
Amis,
foin de mollesse, l'accord est signé.
Amis
d'Europe, reprenez le collier !
Trêve
de questions, chassez les doutes !
Mach
schnell ! Europa en avant toute !
Oui,
Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.
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