NON,
JE NE DONNERAI PAS MES FILS !
Version
française – NON, JE NE DONNERAI PAS MES FILS ! – Marco
Valdo M.I. – 2015
Chanson
allemande – Nein, meine Söhne geb' ich nicht ! – Reinhard Mey –
1986
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Non, je ne donnerai pas mes fils !
Ils ne marcheront pas dans les rangs et ne se battront pas jusqu'à crever
De froid dans un champ perdu, quand vous vous prélasserez en coulisse.
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Sûrement
la chanson pacifiste la plus connue de Reinhard Mey, le grand
auteur-compositeur allemand malheureusement généralement méconnu
en dehors de l'Allemagne. La même grande force rebelle et
antimilitariste que le Déserteur, mais cette fois vue du point de
vue d'un père qui se refuse de délivrer ses fils à l'armée et à
la guerre et les fait déserter en se déclarant disponible à fuir
avec eux (et il ne faudrait jamais oublier que la chanson a été
écrite en Allemagne ; laquelle, contrairement à l'image stéréotypée
qu'on en a, est très probablement, actuellement et depuis la fin de
la IIième guerre mondiale, le pays où le pacifisme et
l'antimilitarisme sont le plus répandus). Vraiment une chanson à
encadrer.
Je
pense, je vous écris, je vous dis définitivement aujourd'hui.
Il
ne vous faudra pas longtemps pour savoir que j'ai deux fils.
Que
j'aime tous les deux, dis-je, plus que ma vue, que ma vie,
Et
ils ne porteront pas les armes ! Non, je ne donnerai pas mes fils !
Je
leur ai enseigné le respect de la vie, de chaque être comme valeur
la plus précieuse,
Je
leur ai appris la pitié et le pardon partout et toujours, à mes
fils.
Maintenant,
ne les abîmez pas avec la haine ; nul but, nul honneur, nul
service
N'est
digne que l'on tue ou que l'on meure ; non, je ne donnerai pas
mes fils !
Ce
n'est certes pas pour vous que dans la douleur, leur mère les a mis
au monde ;
Ni
pour vous, ni comme chair à canon. Ni pour vous, toutes ces nuits de
fièvre
Où
je me désespérais auprès du petit lit. Où je séchais leur petit
visage lisse
Jusqu'à
sombrer d'épuisement. Non, je ne donnerai pas mes fils !
Ils
ne marcheront pas dans les rangs et ne se battront pas jusqu'à
crever
De
froid dans un champ perdu, quand vous vous prélasserez en coulisse.
Mon
devoir sacré de père est de protéger mes enfants de tous les
dangers,
Et
donc aussi de les protéger de vous ! Non, je ne donnerai pas mes
fils !
Je
leur enseignerai la désobéissance, la résistance et la ténacité,
À
se révolter contre chaque ordre et à ne pas se courber devant
l'autorité
Je
leur apprendrai à suivre leur chemin, à ne s'incliner devant aucun
artifice,
Aucun
tribunal, si ce n'est leur conscience. Non, je ne donnerai pas mes
fils !
Et,
je m'enfuirai avec eux, plutôt que vous n'en fassiez vos esclaves.
Avec
eux, j'irai à l'étranger, pauvres et comme des voleurs devant la
justice.
Nous
n'avons que cette courte vie, je le jure et je vous le crache au
visage,
Ils
ne sombreront pas dans votre hystérie. Non, je ne donnerai pas mes
fils !
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