Version
française – GUERRES SAINTES – Marco Valdo M.I. – 2015
Paroles
et
musique
de Reinhard
Mey
Le
commentateur italien qui nous a précédé a bien raison, cette
chanson est toujours d'une grande actualité.
Un
peu comme
l'érotisme à Copenhague [[49024]], sujet à
partir duquel
j'ai écrit une chanson : « Sois
islamique ! », pas
plus tard qu'hier à
la suite d'un acte imbécile, dément et criminel, commis au nom de
la « Guerre Sainte », précisément.
Donc, Lucien l'âne mon ami, voici une chanson sur la « Guerre
sainte », « Djihad », comme
la nomment certains furieux prophétiques. Elle date d'il y a un
demi-siècle ; elle aurait pu être écrite bien avant car
on
n'a jamais manqué de délirants assassins fauchant leurs
contemporains au nom d'entités nébuleuses Dieux,
prophètes, livres et autres babioles ; entités fantômes dont
ils usent pour
justifier leurs penchants au sadisme. Ce
qui, par parenthèse, permet de différencier les tenants d'une
croyance :d'un
côté,
l'ensemble
des croyants qui se contentent de croire et
gardent leur croyance en eux-mêmes
et de
l'autre, ceux-là
qui relèvent de la psychiatrie clinique.
Ainsi,
la chanson
a été écrite en
allemand par
un Allemand, qui – composant aussi en français – aurait sans
doute dû la traduire lui-même. Sans
doute, l'a-t-il fait Mais
je n'en ai pas trouvé de traces. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi
Frédérik Mey (nom que se donne Reinhard Mey quand il chante en
français) ne l'a pas mise à son répertoire.
Si
je comprends bien, Marco Valdo M.I. mon ami, tu en as fait une
version de ton cru.
En
effet, je voulais me faire une idée de ce qui y était dit et je
suis très content de ce que j'ai trouvé. Car, elle raconte trois
guerres saintes – toutes aussi stupides l'une que l'autre : la
première relate l'expansion de l'Islam, la seconde les Croisades, la
troisième la Guerre de Trente Ans (et c'est une durée très
sous-estimée) qui ravagea l'Allemagne et l'Europe centrale et qui je
te le rappelle opposait les catholiques aux protestants. Et la
chanson un rien sceptique, ou carrément mécréante, pose la vraie
question : en quoi une guerre est-elle sainte ?
J'ajouterais volontiers : en quoi une guerre sainte est-elle
saine (d'esprit) ?
Là,
tu as bien raison, c'est le cas de le dire. Il y a lieu de poser
autrement la question. On ne peut, sauf en usant d'un sens figuré,
poser sérieusement la question de la sainteté ou de la non-sainteté
d'une guerre ou de quoi que ce soit ; car la sainteté, cela n'a
aucun sens dans le réel. Par contre, on peut se poser la question de
la santé mentale de ceux qui croient et qui, à partir de cette
prémisse, édifient un univers fantasmatique, où ils abritent
d'étranges entités qu'ils déclarent sacrées. Des gens qui à
partir de là, veulent imposer leurs fantasmes aux autres humains et
en cas de refus d'obtempérer, les massacrent à tour de bras. Tel
est le sens de la guerre sainte, chose que nous les ânes, nous nous
refusons à pratiquer.
Certes,
mais c'est bien là le nœud, seuls les humains sont assez complexés
pour vouloir imposer au monde pareilles sornettes. Cela dit, on
aurait pu ajouter aux joyeuses tueries qui en découlent, celles qui
ont été pratiquées au nom de croyances sans dieux, sans Dieu, sans
entités anthropomorphiques désastreuses. En fait, vois-tu, le vrai
problème, c'est la croyance elle-même qui est une drogue
dangereuse. Elle rend fou celui qui l'absorbe. Ce qui est réjouissant
dans cette chanson, c'est qu'elle rappelle que l'humanité a déjà
connu pareilles mésaventures et qu'elle en est venue à bout.
Concluons
ici : Ni Dieu, ni maître, ni guerre … et reprenons notre
tâche et tissons le linceul de ce vieux monde malade de la croyance,
calamiteux, massacreur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
On
a appelé au Djihad, à la guerre sainte
Et on a été de Médine et La Mecque
Au berceau chrétien, en Palestine,
Et puis, jusqu'à Tunis et en Espagne
Avec des oriflammes, des épées et des choses semblables
Porter le salut de l'islam aux hommes.
Et on a été de Médine et La Mecque
Au berceau chrétien, en Palestine,
Et puis, jusqu'à Tunis et en Espagne
Avec des oriflammes, des épées et des choses semblables
Porter le salut de l'islam aux hommes.
On
partait là avec chevaux, armes et bagages
À la croisade, au sacré carnage
Avec le feu et l'épée, cette fois, on y allait
Pour libérer des Turcs et des Sarrasins, la sainte patrie
Et celui qui ne put fuir la victoire de la Croix
Par l'épée fut coupé en deux parties.
À la croisade, au sacré carnage
Avec le feu et l'épée, cette fois, on y allait
Pour libérer des Turcs et des Sarrasins, la sainte patrie
Et celui qui ne put fuir la victoire de la Croix
Par l'épée fut coupé en deux parties.
Pourquoi
fait-on toujours la guerre aux mécréants
Ou contre une autre religion ?
On ne peut quand même pas supporter de tels hérétiques !
Alors, on fait la guerre au nom de la confession
Avec Wallenstein, Tilly et l'Empereur germanique.
On brûle les maisons des protestants
Et ceux-ci assassinent vieux ou jeunes
En réplique à la furie suédoise d'avant.
Ou contre une autre religion ?
On ne peut quand même pas supporter de tels hérétiques !
Alors, on fait la guerre au nom de la confession
Avec Wallenstein, Tilly et l'Empereur germanique.
On brûle les maisons des protestants
Et ceux-ci assassinent vieux ou jeunes
En réplique à la furie suédoise d'avant.
Aujourd'hui
encore, on appelle à la guerre sainte
On y va en mots et en actes
Et tous au ciel montent en triomphe.
Mais dites-moi, en quoi une guerre est-elle sainte ?
On y va en mots et en actes
Et tous au ciel montent en triomphe.
Mais dites-moi, en quoi une guerre est-elle sainte ?
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