Gentilz
gallans de France - Gentils
Galants de France
Chanson française – Gentilz gallans de France - Gentils Galants de France – anonyme - 1504
Donc,
mon ami Lucien l'âne, il te souviendra que je t'avais parlé d'une
canzone où il était question de « gentils galants » et
j'avais promis de la faire connaître ici. La voici dès lors. Mais
avant de te la présenter, je voudrais te donner quelques
indications. Et en premier lieu, essayer de te situer l'origine.
Comme tu le verras ci-après, je la propose dans deux versions :
une version dans un français un peu étrange pour nous, le français
du temps de la Renaissance et une version contemporaine.
Je
verrai cela dans le texte, mais j'aimerais que tu précises tes
indications, qui me paraissent fort générales.
En
premier lieu, je voudrais te faire remarquer qu'il s'agit de
l'histoire assez classique elle aussi de la femme, la fiancée… qui
demande des nouvelles de son ami parti à la guerre et qui apprend
son tragique destin. Si elle n'est pas en soi explicitement une
« canzone contro la guerra » ; elle en dénonce les
effets dévastateurs. Ensuite, en ce qui concerne son origine, les
choses ne sont pas claires et je ne suis pas historien, ni
musicologue. Disons que j'ai pu en repérer deux datations l'une du
XIVième siècle, l'autre de 1504. Quant à la version contemporaine
de Luc Arbogast, on peut en juger par la vidéo jointe. (
Version
contemporaine Luc Arbogast :
https://www.youtube.com/watch?v=oxSi6KIZBFM)
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
« Gentilz
gallans de France,
Qui en la guerre allez,
Je vous prie qu’il vous plaise
Mon amy saluer.
— Comment le saluroye
Quant point ne le congnois?
— Il est bon a congnoistre,
Il est de blanc armé;
Il porte la croix blanche,
Les esperons dorez,
Et au bout de sa lance
Ung fer d’argent doré.
— Ne plorez plus, la belle,
Car il est trespassé:
Il est mort en Bretaigne,
Les Bretons l’ont tué.
J’ay veu faire sa fousse
L’orée d’ung vert pré,
Et veu chanter sa messe
A quatre cordelliers.
Qui en la guerre allez,
Je vous prie qu’il vous plaise
Mon amy saluer.
— Comment le saluroye
Quant point ne le congnois?
— Il est bon a congnoistre,
Il est de blanc armé;
Il porte la croix blanche,
Les esperons dorez,
Et au bout de sa lance
Ung fer d’argent doré.
— Ne plorez plus, la belle,
Car il est trespassé:
Il est mort en Bretaigne,
Les Bretons l’ont tué.
J’ay veu faire sa fousse
L’orée d’ung vert pré,
Et veu chanter sa messe
A quatre cordelliers.
Version
française contemporaine.
«
Gentils galants de France,
Qui
en la guerre allez,
Je
vous prie qu'il vous plaise
Mon
ami saluer.
-
Comment le saluerai-je,
Quand
point ne le connais ?
-
Il est bon à connaître,
Il
est de blanc armé.
Il
porte la croix blanche,
Les
éperons dorés
Et,
au bout de sa lance,
Un
fer d'argent doré.
-
Ne pleurez plus la belle,
Car
il est trépassé ;
Il
est mort en Bretagne,
Les
Bretons l'ont tué.
J'ai
vu faire sa fosse
A
l'orée d'un vert pré.
Et
vu chanter sa messe
A
quatre cordeliers. »
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