mardi 23 septembre 2014

Gentilz gallans de France - Gentils Galants de France

Gentilz gallans de France - Gentils
 Galants de France

Chanson française – Gentilz gallans de France - Gentils Galants de France – anonyme - 1504






Gentil galant







Donc, mon ami Lucien l'âne, il te souviendra que je t'avais parlé d'une canzone où il était question de « gentils galants » et j'avais promis de la faire connaître ici. La voici dès lors. Mais avant de te la présenter, je voudrais te donner quelques indications. Et en premier lieu, essayer de te situer l'origine. Comme tu le verras ci-après, je la propose dans deux versions : une version dans un français un peu étrange pour nous, le français du temps de la Renaissance et une version contemporaine.


Je verrai cela dans le texte, mais j'aimerais que tu précises tes indications, qui me paraissent fort générales.


En premier lieu, je voudrais te faire remarquer qu'il s'agit de l'histoire assez classique elle aussi de la femme, la fiancée… qui demande des nouvelles de son ami parti à la guerre et qui apprend son tragique destin. Si elle n'est pas en soi explicitement une « canzone contro la guerra » ; elle en dénonce les effets dévastateurs. Ensuite, en ce qui concerne son origine, les choses ne sont pas claires et je ne suis pas historien, ni musicologue. Disons que j'ai pu en repérer deux datations l'une du XIVième siècle, l'autre de 1504. Quant à la version contemporaine de Luc Arbogast, on peut en juger par la vidéo jointe. (
Version contemporaine Luc Arbogast : https://www.youtube.com/watch?v=oxSi6KIZBFM)

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



« Gentilz gallans de France,
Qui en la guerre allez,
Je vous prie qu’il vous plaise
Mon amy saluer.

— Comment le saluroye
Quant point ne le congnois?
— Il est bon a congnoistre,
Il est de blanc armé;

Il porte la croix blanche,
Les esperons dorez,
Et au bout de sa lance
Ung fer d’argent doré.

— Ne plorez plus, la belle,
Car il est trespassé:
Il est mort en Bretaigne,
Les Bretons l’ont tué.

J’ay veu faire sa fousse
L’orée d’ung vert pré,
Et veu chanter sa messe
A quatre cordelliers.

Version française contemporaine.


« Gentils galants de France,
Qui en la guerre allez,
Je vous prie qu'il vous plaise
Mon ami saluer.

- Comment le saluerai-je,
Quand point ne le connais ?
- Il est bon à connaître,
Il est de blanc armé.

Il porte la croix blanche,
Les éperons dorés
Et, au bout de sa lance,
Un fer d'argent doré.

- Ne pleurez plus la belle,
Car il est trépassé ;
Il est mort en Bretagne,
Les Bretons l'ont tué.

J'ai vu faire sa fosse
A l'orée d'un vert pré.
Et vu chanter sa messe
A quatre cordeliers. »


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