mardi 27 mai 2014

LA SOCIAL-DÉMOCRATIE

LA SOCIAL-DÉMOCRATIE


Version française - LA SOCIAL-DÉMOCRATIE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson italienne – La socialdemocrazia - Claudio Lolli – 1977
http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=6373#agg224106

Texte et musique de Claudio Lolli
Album: Disoccupate le strade dai sogni



On marche déjà dans cette sainte paix

Avec l'uniforme de la fête.
Sans ennemis ni bottines
Et surtout sans tête !



Social-démocratie est un mot-valise, un mot fourre-tout et le reste. Donc, Lucien l'âne mon ami, dans social-démocratie, il y a social et démocratie. Pour le social, passe encore, avec un peu de bonne volonté, on peut envisager la chose – et il y en a quand il faut apaiser les gens. Alors, on fait du social, on fait dans le social. C'est un genre, en politique ; il complète l'éventail. Mais le vrai problème, c'est la démocratie, le pire système qui soit...


Quoi ? Qu'est-ce que tu dis, Marco Valdo M.I. mon ami, tu renies la démocratie ? Je n'aurais jamais cru ça... Je te croyais opposé à toute forme de dictature, je te croyais libertaire et je croyais que tu ne méprisais pas les gens...


Mais tu as raison, Lucien l'âne mon ami, tu as raison sur tout cela. Je suis en effet , pour reprendre tes mots : « opposé à toute forme de dictature, libertaire et je ne méprise pas les gens (sauf évidemment, ceux qui se comportent de façon méprisable)... » et c'est précisément pour ces raisons-là, et d'autres encore, que je suis à tout le moins sceptique en ce qui touche à la démocratie. En fait, je la considère comme le plus énorme attrape-nigaud qu'on aie jamais inventer. C'est un piège, un fameux narcotique et dans certains cas, une potion létale, un piège mortel.


Bon, admettons. Et comment expliques-tu un tel point de vue ?


En fait, si on veut comprendre la vraie nature de la démocratie - Ainsi pensait Pierre-Joseph Proudhon (et il n'est pas le seul) : « La démocratie n'est autre chose que la tyrannie des majorités ...: elle a pour base le nombre, et pour masque le nom du Peuple. » ( http://www.panarchy.org/proudhon/democratie.html)
, mais s'agissant de la démocratie socialement bien tempérée, le tyran majoritaire a beau être cauteleux, il n'en reste pas moins un tyran. Dès lors, il faut la replacer dans son contexte qui est la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres... Une fois remise dans son contexte, on comprend immédiatement sa nature... La démocratie, c'est l'appât que les riches et les puissants jettent aux pauvres pour leur faire accroire l'égalité par le vote... Quelle blague ! La démocratie est une serve, elle est entièrement acquise au pouvoir des riches et des puissants et le jour où elle se rebiffe, le voile tombe et on dissout ces institutions de dix sous. Cela dit, revenons à notre mot-valise, à cette social-démocratie, à cette étrange configuration qui est apparue au moment où il a fallu lâcher du lest face aux exigences des populations – notamment urbaines et ouvrières et canaliser les mouvements révolutionnaires en gestation. Par la suite, il a fallu y rallier la population rurale ; ce fut moins simple. En fait, par ses origines socialistes, d'une part et son ralliement au pouvoir, d'autre part, la social-démocratie est assise entre deux chaises et se voit perpétuellement contrainte au grand écart ; elle est un agent double. Par sa nature, elle se doit de dire ceci et de faire cela. Elle vit avec un agenda caché. C'est Tartuffe en politique, lequel disait (on transposera) : « Ah ! pour être dévot, je n'en suis pas moins homme » (acte III, scène 3, vers 966). Et comble de l'histoire, elle n'y réussit pas trop mal. La social-démocratie a ce côté patelin, paternaliste, ses fausses colères, ses vraies compromissions qui la tiennent comme l'église au milieu du village ; elle tient avec maestria la carotte et le bâton. En somme, fondamentalement, elle vise à la paix sociale. Pour un peu, lorsque les résultats électoraux ne lui sont pas (assez) favorables, elle se sent comme une maîtresse trompée, elle se lamente et déclarerait presque : « Si le peuple n'est pas d'accord, qu'on élise un autre peuple », paraphrasant on ne sait plus trop qui.


Certes, Marco Valdo M.I. mon ami, je pense comme toi que dans la Guerre de cent Mille Ans, la social-démocratie a sa place, son rôle à jouer et qu'en effet, elle l'a joué et continue à le faire. Elle est le préservatif du système, elle lui sert d'amortisseur social et met de l'huile dans les engrenages de l'exploitation. La seule chose que nous puissions faire – et c'est le minimum, c'est de ne jamais collaborer, c'est le sens profond de Non Mollare et de Ora e sempre : resistenza !. Et bien évidemment de tisser, inlassables, le linceul de ce vieux monde démocrate, tartuffe, social, électoral et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane





L'ennemi, marche, toujours, à votre tête.
Mais la tête de l'ennemi où est-elle,
Qui marche sur votre tête.
Mais la tête de l'ennemi où est-elle,
Qui marche sur votre tête.
Mais quel brouillard, mais quel tourniquet,
Quel vent de tempête,
La social-démocratie est
Un monstre sans tête.

L'ennemi, marche, toujours, à votre tête.
Mais qu'est une tête aujourd'hui ?
Et qu'est un ennemi ?
Et aujourd'hui qu'est une marche?
Et qu'est une guerre ?
On marche déjà dans cette sainte paix
Avec l'uniforme de la fête.
Sans ennemis ni bottines
Et surtout sans tête !

La social-démocratie ne chasse pas
Les papillons dans les bois.
L'ennemi vous marche sur la tête
Mais aussi sur les épaules.
L'ennemi marche avec ses pieds
Dans vos chaussures.
Donc même si vous ne le voyez pas
Il est toujours là.

La social-démocratie est
Un monstre sans tête.
La social-démocratie est
Un coq sans crête.
Mais quel brouillard, mais quel tourniquet,
Quel vent de tempête,
La social-démocratie est
Ce nain qui vous arrête.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire