Version
française – LA FARINE DU DIABLE – Marco Valdo M.I. – 2014
d'après
la version italienne d'une
Chanson
frioulane – La farina dal Diàul – Braùl
– 2005
http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=47410#agg224124
Et quand le monde connaîtra enfin ton destin, De Genève pour te porter en Paradis viendront les saints : Pour l'éternité, vin, pommes et eau douce Avec tes yeux d'alors, tu traverseras les montagnes. |
C'est
l'histoire malheureusement réellement arrivée à Domenico
Scandella, dit « Menocchio » (en frioulan, langue du
Frioul-Vénétie-Julienne « Menòcjo »), meunier de
Montereale Valcellina, dans la province de Pordenone, qui vécut au
XVI° siècle. Il soutenait des thèses extraordinaires tant sur
l'origine de l'Univers que sur la présence et le rôle de Dieu et de
l'Église sur la Terre. Thèses cosmogoniques qui remontent aux
anciens Védas indiens dont sans doute il n'avait pas connaissance.
Reconnu
hérétique, il fut « naturellement » poursuivi en
justice une première fois et incarcéré par la « Sainte »
Inquisition et ensuite, à nouveau « accusé » et, jugé
relaps, finalement condamné au bûcher pour sorcellerie.
L'enième
exemple à ne pas oublier, d'abus, de cruauté et d'assassinat du
pouvoir humain, perpétré au nom de….Dieu !
Oh,
Lucien l'âne mon ami, voici un homme selon notre cœur... Tu sais
bien un homme dont le destin rejoint des centaines d'années plus
tard celui de Pierre Valdo et des compagnons de la Fraternité des
Pauvres de Lyon. Un homme qu'on fit passer pour un sorcier et comme
tu sais, nous quand l'Inquisition, l'Église ou toute institution du
genre mènent la chasse aux sorcières, nous sommes toujours du côté
des sorcières et bien évidemment, dans la chasse aux sorciers,
toujours du côté des sorciers.
Pour
que la chose soit claire, dans la chasse à l'homme, nous sommes
toujours, moi y compris, du côté de l'homme..., dit l'âne Lucien
en raidissant le long ruban de poils qui marquent son épine
dorsale... Mais il en est toujours ainsi dans la Guerre de Cent Mille
Ans... Dès qu'un homme relève la tête (ou un âne d'ailleurs), on
le poursuit, on le bat, on le terrorise et s'il ne plie pas encore ou
s'il plie mais ne rompt pas, alors, c'est tout simple, on le
massacre.
Ah,
Lucien l'âne mon ami, ton commentaire rejoint totalement celui de
notre ami aux mille surnoms – je lui en suggère d'ailleurs un
nouveau, qui les engloberait tous...
Et
lequel suggères-tu, Marco Valdo M.I. mon ami ? Quel surnom à
toutes épreuves proposes-tu à notre ami ?
Je
lui propose tout simplement : « Alias... ». Avec
les trois petits points à l'horizontale... cela dit, voici son
commentaire :
« Imagine
que j'écrivais (sous le premier de mes nombreux surnoms), il y a
cinq ans, dans un des commentaires à « Pòvri
avans 'd la guèra infausta: »
:[« Le fromage et
les vers »] (sur l'histoire de ce meunier du
Frioul-Vénétie-Julienne de 1500 exécuté pour hérésie car il
était assez cultivé et libre pour s'être créé sa cosmogonie,
antithétique à celle des classes dominantes), ce sont les
microhistoires qui m'intéressent, des histoires de sans voix et de
sans visage, de ce qu'ils ont vécu avec peine, qui ont connu le
pire, le monde des vaincus, qui furent vaincus très souvent car
jusqu'au dernier instant, ils voulurent conserver leur dignité
d'êtres humains, même dans les circonstances plus difficiles, même
dans les guerres voulues par les puissants dans lesquelles vaincus,
ils furent de la chair à canon… »
Pardonnez l'autocitation : il était seulement pour dire combien ce livre ait été important pour moi.
Salut.
Pardonnez l'autocitation : il était seulement pour dire combien ce livre ait été important pour moi.
Salut.
Bernart
Bartleby » - Fin de citation.
Voilà
donc notre ami Bernart
Bartleby, rebaptisé Alias... En fait, il peut ajouter ce petit
appendice à tous ses alias, à tous ses surnoms... Nous le
retrouverons toujours bien. Pour le reste, je le rappelle, il nous
faut tisser le linceul de ce monde inquisitorial, tortionnaire,
ecclésiastique, catholifère et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Tu
te seras demandé où regardaient les yeux de Dieu
Lorsque ta vie a fini entre leurs mains.
Conte-moi Menocchio tes espoirs et ton coeur :
Fumée, feu, étincelles de la « Sainte » Inquisition !
Astrologue
et philosophe, poète ou Benandante (1),Lorsque ta vie a fini entre leurs mains.
Conte-moi Menocchio tes espoirs et ton coeur :
Fumée, feu, étincelles de la « Sainte » Inquisition !
Avec un livre que tu avais, tu faisais des choses étonnantes.
Quand la lune était pleine, quand les étoiles s'alignaient sur les planètes
Le diable n'arrivait plus à arrêter tes pensées.
Des
racontars, des histoires sans vérité,
Mais quand part l'éclair, rien ni personne ne peut l'arrêter.
Mais quand part l'éclair, rien ni personne ne peut l'arrêter.
« Je
dirais tant de choses qui étonneraient les gens :
Un monde sans différences de couleur, de langue ou de religion. »
« Tous les anges et même le seigneur sont nés d'un brouillon
Comme les vers sortant du fromage puant. »
Un monde sans différences de couleur, de langue ou de religion. »
« Tous les anges et même le seigneur sont nés d'un brouillon
Comme les vers sortant du fromage puant. »
Et quand le monde connaîtra enfin ton destin,
De Genève pour te porter en Paradis viendront les saints :
Pour l'éternité, vin, pommes et eau douce
Avec tes yeux d'alors, tu traverseras les montagnes.
Mais
à Carnaval (5) naît et meurt le monde à l'envers
L'Enfer (7) existe encore, si on éveille l'Orcolàt (6)
Religions, larmes, doctrines, sang, tortures, calvaires :
Crois maintenant Menocchio ou portes-tu aussi ta Croix ?
L'Enfer (7) existe encore, si on éveille l'Orcolàt (6)
Religions, larmes, doctrines, sang, tortures, calvaires :
Crois maintenant Menocchio ou portes-tu aussi ta Croix ?
NOTES:
- Concepts tirés du Coran.
- À Carnaval tout était permis, même le renversement des rôles établis. On se souvient du célèbre Carnaval de 1511, durant lequel des masses de paysans du Frioul-Vénétie-Julienne, en proie à l'exaspération pour leur condition sociale, massacrèrent énormément de représentants de l'aristocratie et détruisirent par le feu leurs châteaux
- En frioulan, signifie « Tremblement de terre »
- Entendu ici comme recours à la terreur afin d'obtenir l'obéissance absolue et l'asservissement au pouvoir religieux de la part du peuple.
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