OFFICE
DES TÉNÈBRES POUR GALILÉE
Version
française – OFFICE DES TÉNÈBRES POUR GALILÉE – Marco Valdo
M.I. – 2014
Chanson
chilienne en espagnol - Oficio de tinieblas por Galileo Galilei -
Quilapayún
– 1984
http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=47400
Texte
de Desiderio Arenas
Musique de Patricio Wang
Musique de Patricio Wang
Et malgré les morts qui
Continueront à mourir, oui
Oui, toujours, toujours pourtant
Elle se meut, pourtant
Si.
|
Lucien
l'âne mon ami, l'heure est solennelle, voici un Office des
Ténèbres...
Un
Office des Ténèbres, quelle chose singulière ! Je me demande
bien de quoi il s'agit et si c'est ce que je pense, c'est-à-dire un
office religieux, quelque chose comme une longue messe, je me demande
alors que vient faire un tel Office dans les Chansons contre la
Guerre...
En
effet, tu as bien saisi ce dont il s'agit, mais l'Office des Ténèbres
dont il est question ici est au sens strict du mot – et tu sais
combien et comment je connais ce mot et son sens premier – une
parodie.
Une
parodie d'Office des Ténèbres... Quel sens cela peut-il bien
avoir ? Et il me semble me souvenir qu'un tel office n'est pas
une mince affaire, il dure et dure et serait plutôt du genre
lamentable et triste.
Et
pourtant... C'est à un Office des Ténèbres [
http://fr.wikipedia.org/wiki/Office_des_T%C3%A9n%C3%A8bres]
qu'elle fait référence cette parodie et bien entendu,
volontairement. Et c'est un Office des Ténèbres pour Galilée.
Ainsi, elle entend ainsi, comment dire... donner de la solennité et
du poids à l'histoire qu'elle raconte... à savoir le procès fait
par l'Inquisition catholique, apostolique et romaine à Galilée qui,
par ses assertions, avait mis en cause l'édifice tout entier du
christianisme, de même de tout déisme... En faisant tourner la
Terre sur elle-même et autour du Soleil, il faisait crouler tout
anthropocentrisme et par là-même, remettait l'homme et ses
prétentions à sa place d'une espèce biologique quelconque sur une
planète quelconque... Dès lors, plus de grand dessein, plus de
fondement à la croyance... C'était gênant pour qui avait compris
où menait la voie galiléenne. Scientia vincere tenebras, la messe
était dite. L'Église avait compris pour qui sonnait le glas... Pour
elle, pour Dieu, pour la religion. Mais si dans le principe la cause
était perdue, si à long terme, l'Écar (Église catholique,
apostolique et romaine) savait la partie perdue, savait que son Dieu
se dissoudrait dans l'espace, il s'agissait pour elle de conserver
l'essentiel, c'est-à-dire le pouvoir... Discret, un peu occulte,
mais le pouvoir...
Ah,
le pouvoir (dont Dieu lui-même n'est qu'une hypostase), cette terrible
folie qui meut la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les
puissants (dont cette Église et d'autres religions) font aux pauvres
afin précisément de conserver et d'étendre ce foutu pouvoir...
Et
donc, l'affaire était d'importance et ce Galilée un peu galeux...
Il fallait le contraindre à la rétractation... Il accepta sans trop
se faire prier... Il valait mieux, car les prières de l'Inquisition
étaient assez rudes. Il accepta d'autant plus facilement que malgré
sa rétractation et tout ce qui pourrait être dit... la Terre
continuerait de tourner jusqu'à ce que disparaisse son étoile. « E
pur si muove » - « Et, elle se meut, pourtant ... »
Donc, la voie galiléenne mettait par terre l'astronomie de Ptolémée
et tout ce qui s'en suit. D'où cette psalmodie du chœur dans la
chanson : Ptolémée... Une invocation, comme si ça pouvait y
faire quelque chose. Mais on est, je te le rappelle, dans un Office
des Ténèbres, on fait dans le lavage de cerveau religieux... Bien
sûr, ici, dans l'imitation, la parodie. Pour le reste, on entend
Galilée - dans le texte en caractères romains ; et le Chœur
des inquisiteurs en caractères italiques. D'un côté, la pensée
logique et rationnelle de Galilée, par ailleurs versé dans les
sciences ; de l'autre, les Inquisiteurs usant des vieux trucs
religieux. Pour le détail, voir la chanson...
Mais
avec nous, ces vieilles manipulations, ces exorcismes, ces tours de
passe-passe n'ont jamais eu de succès. Ce n'est pas pour rien que
nous disons : « Noi, non siamo cristiani, siamo
somari »... Cela étant, nous reprenons notre inlassable tâche
qui est de tisser le linceul, le suaire de ce vieux monde encore
crédule, croyant, religieux, inféodé aux vieilles lunes, rongé
par les mythes et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
PTOLÉMÉE
PTOLÉMÉE
PTOLÉMÉE
Haec
homini est perfectio
similitudo Dei
similitudo Dei
Ne
peut être sacrée
Haec
homini est perfectio
similitudo Dei
similitudo Dei
PTOLÉMÉE
PTOLÉMÉE
Nous
vous exorcisons
Esprits orgueilleux, arrogants,
Pensées de démons,
Anges sceptiques et dissidents.
Nous vous exorcisons au nom
De nos ténèbres,
De notre dogmatisme,
De nos vérités,
De nos sophismes.
Nous vous exorcisons au nom
De l'intangibilité
De notre pacte sacré
Avec la parole consacrée.
Esprits orgueilleux, arrogants,
Pensées de démons,
Anges sceptiques et dissidents.
Nous vous exorcisons au nom
De nos ténèbres,
De notre dogmatisme,
De nos vérités,
De nos sophismes.
Nous vous exorcisons au nom
De l'intangibilité
De notre pacte sacré
Avec la parole consacrée.
Pour
ceux qui renaîtront
De l'éternelle obscurité
Dans les prochaines dix mille années,
Pour ceux-là, je chante.
De l'éternelle obscurité
Dans les prochaines dix mille années,
Pour ceux-là, je chante.
Et
dire que ces oreilles
Pures, saintes,
Devront un jour être meurtries
Par des calomnies
Si irresponsables, si démobilisatrices,
Hérétiques,
Contraire aux politiques
De la Sainte Église
Chaotique, Monopolistique, Mondaine.
Pures, saintes,
Devront un jour être meurtries
Par des calomnies
Si irresponsables, si démobilisatrices,
Hérétiques,
Contraire aux politiques
De la Sainte Église
Chaotique, Monopolistique, Mondaine.
Elle
se meut, pourtant,
Et dans ce pourtant
Toute la question se résume :
Malgré le silence
Imposé du haut de la puissance,
Si pourtant,
Malgré les blessures qui se rouvrent
Et malgré les morts qui
Continueront à mourir, oui
Oui, toujours, toujours pourtant
Et dans ce pourtant
Toute la question se résume :
Malgré le silence
Imposé du haut de la puissance,
Si pourtant,
Malgré les blessures qui se rouvrent
Et malgré les morts qui
Continueront à mourir, oui
Oui, toujours, toujours pourtant
Elle
se meut, pourtant
Si.
Si.
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