Version
française – ET MOI, J'Y SUIS – Marco Valdo M.I. – 2014
Texte
et musique de Rino Gaetano
Album: "E io ci sto"
Album: "E io ci sto"
Ah, Lucien l'âne mon ami, cette canzone de Rino Gaetano, me plaît vraiment et même, pour plusieurs raisons. Bien évidemment, la canzone elle-même et son auteur, son interprète, bref, son chantauteur, puisqu'il s'agit d'une seule et même personne. Mais il en est d'autres...
Oh, oh..., dit Lucien l'âne en secouant son encolure comme s'il se mettait subitement à danser le rock... Et tu pourrais m'en dire de ces plusieurs raisons...
Certainement et je vais le faire à l'instant. Une de ces fortes raisons, c'est que cette chanson est en quelque sorte une d'évocation d'un des aspects de la Guerre de Cent Mille Ans, cette guerre que les riches font aux pauvres afin de maintenir leur domination, d'accroître leurs richesses, d'étendre leurs privilèges... Cette guerre quotidienne où chaque geste compte :
« Partout guerre clandestine,
Guerre guère anodine
Où tous les gestes comptent imperceptiblement
Où chacun choisit son camp
Rappelle-toi à tout moment
Si tu n'y prends garde, inconsciemment
À chaque instant, tu choisis ton camp. »
Et voici ce que dit Rino Gaetano :
« Mais moi, ma guerre, je veux la mener à sa fin
Et coûte que coûte, il me faut la gagner.
On n'est pas des saints ! »
C'est d'elle qu'il parle et il a nettement choisi son camp, qui n'est pas celui des puissants...
Voilà bien une forte raison et je la comprends, dit l'âne Lucien en hochant la tête, que les oreilles accompagnent dans un mouvement de balancier. Mais tu en avais plusieurs, disais-tu...
Mais oui, Lucien l'âne mon ami, et si tu as tendu l'oreille, tu as certainement repéré la deuxième forte raison... C'est qu'il y a là comme de l'obstination de canuts tissant le linceul du vieux monde...
Évidemment ! Une autre encore... ?
Oui, bien sûr, en voici une autre... Elle nous touche très profondément... Et elle dit, du moins, dans ma version de langue française... « On n'est pas des saints ! ». C'est ce « On n'est pas des saints ! » qui me rappelle : « noi, non siamo cristiani, siamo somari », qui est une de nos devises. Et pour compléter le tableau, cet « On n'est pas des saints ! » est le titre d'une chanson de Léo Ferré, qu'il faudra bien mettre un de ces prochains jours parmi les Chansons contre la Guerre. Je t'en rappelle un petit morceau :
« On foutra tout, lonlaire
Ici, là ou là
On sera tous copains
Et dans le ministère
On fera la java, tiens ! »
Ce serait une bonne idée, dit Lucien l'âne en raclant le sol de son petit pied noi
Et puis, dernière raison et encore plus forte celle-là, puis, je m'arrêterai d'en exposer ; donc, Lucien l'âne mon ami, il y a encore une raison à mon con... Oui, mon contentement , comme disait Boby Lapointe dans Comprend qui peut, chanson qu'il faudra bien mettre ici, vu qu'il y est question du légionnaire et du sable chaud. Et la voici cette forte raison, qui nous vient de l'enfance et des lectures passionnées de l'adolescence. Je t'explique : Rino Gaetano a intitulé sa chanson : Io ci sto...
Et il a bien eu raison, dit Lucien l'âne en riant sous cape...
J'y suis
Épitaphe de Philippe de Nevers
Lucien l'âne mon ami, il ne faut pas m'interrompre, car après, je ne sais plus où j'en suis et je raconte n'importe quoi. Donc, Rino Gaetano a intitulé sa chanson : Io ci sto... et sans réfléchir, car la chose est évidente, j'ai naturellement traduit ce titre par : « J'y suis ! ». Je t'assure que c'est venu comme ça, tout à trac. Ce n'est qu'en en cherchant la raison, là tout de suite, car on aurait pu traduire différemment : par exemple, Me voilà ou Je suis là ou Pour moi, je suis d'accord... que j'ai soudain compris... « J'y suis ! », c'est la devise du jeune duc de Nevers lâchement assassiné et que Lagardère, un brave Gascon, sous l'apparence du Bossu, va finalement venger ... Ces aventures ont tenu en haleine bien des gens depuis plus d'un siècle et demi. D'ailleurs, il y eut des suites jusqu’à la troisième génération que je me promets de lire in extenso...Cela dit, la chanson qui est pleine d'illusions se termine en reprenant intégralement l'illusion des illusions qui illusionne tant les hommes, celle que Verlaine immortalisa dans son Rêve familier...
Le voici de mémoire :
« Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues. »
Sublime... ce poème de Verlaine..., dit Lucien l'âne encore sous le charme. Mais en attendant, mon bon ami Marco Valdo M.I., recommençons à tisser le linceul de ce monde peuplé de fourbes, de sournois, de lâches, de traîtres et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je
me lève au matin avec une nouvelle illusion
Je prends le 109 pour la révolution,
Et je suis satisfait
Un peu sage un peu distrait
Je pense que dans vingt ans
Finiront mes errements
Je prends le 109 pour la révolution,
Et je suis satisfait
Un peu sage un peu distrait
Je pense que dans vingt ans
Finiront mes errements
À
y repenser, aussitôt
Je regarde là et ici
Et je suis seul dans la vie
Au fond, il est beau
Mon âge à moi et moi, j'y suis
Je regarde là et ici
Et je suis seul dans la vie
Au fond, il est beau
Mon âge à moi et moi, j'y suis
On
dit qu'en Amérique, tout est riche, tout est neuf
On peut monter en téléphérique
Sur les gratteciels et se faire cuire un œuf
Moi, je cherche du rock, de la musique
Je cherche une bannière différente
Sans sang et toujours pimpante
On peut monter en téléphérique
Sur les gratteciels et se faire cuire un œuf
Moi, je cherche du rock, de la musique
Je cherche une bannière différente
Sans sang et toujours pimpante
À
y repenser, aussitôt
Je regarde là et ici
Et je suis seul dans la vie
Au fond, il est beau
Mon village à moi et moi, j'y suis
Je regarde là et ici
Et je suis seul dans la vie
Au fond, il est beau
Mon village à moi et moi, j'y suis
On
dit à la radio, à la télévision
« Soyez calmes et soyez bons
Pas d’histoires, pas de chambard, soyez modérés »
Mais moi, ma guerre, je veux la mener à sa fin
Et coûte que coûte, il me faut la gagner.
On n'est pas des saints !
« Soyez calmes et soyez bons
Pas d’histoires, pas de chambard, soyez modérés »
Mais moi, ma guerre, je veux la mener à sa fin
Et coûte que coûte, il me faut la gagner.
On n'est pas des saints !
À
y repenser, aussitôt
Je regarde là et ici
Et je suis seul dans la vie
Au fond, il est beau
Mon combat à moi et moi, j'y suis
Je regarde là et ici
Et je suis seul dans la vie
Au fond, il est beau
Mon combat à moi et moi, j'y suis
Au
fond, elle est belle
Ma femme à moi et moi, j'y suis !
Ma femme à moi et moi, j'y suis !
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