BLANCS
ET NOIRS
Version
française – BLANCS ET NOIRS – Marco Valdo M.I. – 2013
Oh,
dit Lucien l'âne, voici donc une chanson contre le racisme...
Sans
doute, Lucien l'âne mon ami, dit Marco Valdo M.I. en levant un
sourcil assez circonspect. Sans doute, évidemment.
Sans
doute, évidemment ? C'est l'évidence même. Que veux-tu dire ?
Aurais-tu des doutes à ce sujet ?
Nullement,
mais... Je trouve qu'elle est bien plus universelle que cela. Est-ce
qu'il t'arrive de jouer aux échecs ou aux dames, par exemple ?
Certainement.
Mais quel est le rapport ? Qu'est-ce que les échecs et les dames
peuvent bien avoir à voir avec les blancs et les noirs ?
Mais
enfin, Lucien l'âne mon ami, c'est l'évidence-même. Il y a dans
ces jeux d'un côté, les blancs et de l'autre, les noirs. C'est le
cas aussi du jeu de go... Donc, s'agissant de jeux qu'on peut
considérer de portée universelle, et de jeux d'affrontement à
mort, je crois bien que cela recoupe le thème de la chanson. Elle
est donc une sorte de caractérisation, de modélisation de
l'affrontement en soi ; de la guerre, en quelque sorte. D'un côté,
les blancs ; de l’autre, les noirs. Et ce bon homme au milieu que
finalement, on massacre. C'est bien sûr, une chanson contre le
racisme, mais aussi contre tout fanatisme, contre tout totalitarisme.
Une chanson qui met en cause tout système binaire, tout système
exclusif.
Oui,
mais quand même, le bon homme dans la chanson finit par être
massacré et « pitié l'est morte » et dès lors, son massacre
n'est que le prélude à de plus grands massacres...
Certes,
mais souviens-toi que « Pietà l'è morta » est un chant de la
résistance italienne [[740]] et que si l'on replace les pions sur
l'échiquier, comme dans la chanson, il y a nettement un agresseur
(fascistes, nazis) et un agressé (la population italienne, la
résistance). Mais si la « pitié » est mise de côté par les
résistants, c'est le temps de mettre fin au conflit. Elle ne prélude
pas au massacre, elle vise à sa fin. Et pour retrouver une dimension
universelle, dans la Guerre de Cent Mille Ans, on se trouve dans ce
même contexte. D'un côté l'agresseur – les riches font la guerre
« sans pitié » aux pauvres afin de les asservir, de les dominer,
de les exploiter, de les faire travailler à leur profit... de
l'autre, un agressé – les pauvres qui n'ont jamais souhaité cette
Guerre et qui n'ont comme objectif que d'y mettre fin. Mais,
arrêtons-là, on y reviendra.
Découvrons
la chanson et, j'ai bien l'impression qu'elle aussi, comme nous,
tisse le linceul de ce vieux monde sans pitié, agressif, mortifère,
monstrueux et cacochyme.
Heureusement
!
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
On
en était aux jours terribles
Où la guerre éclata.
Un monstre épouvantable
Écrasa les gens et les dévora.
Frère contre frère
Haine contre cœur
Les hommes s'entretuèrent
Pour une simple couleur
Où la guerre éclata.
Un monstre épouvantable
Écrasa les gens et les dévora.
Frère contre frère
Haine contre cœur
Les hommes s'entretuèrent
Pour une simple couleur
Ses
frères blancs, ses frères noirs
Il avait aussi une idée
Qu'il portait avec courage.
Comme il aimait la vie de tous
Il lui fallut lutter contre tous
Il avait aussi une idée
Qu'il portait avec courage.
Comme il aimait la vie de tous
Il lui fallut lutter contre tous
Il
se donna à fond.
Du
coup, les blancs pensèrent
Que c'était un collaborationniste
Son nom en rouge, ils notèrent
Sur leur noire liste
Que c'était un collaborationniste
Son nom en rouge, ils notèrent
Sur leur noire liste
À
sa porte vint frapper.
De la mort, il l'a sauvé.
Du coup, les noirs le détestèrent
Comme s'il était leur adversaire.
De la mort, il l'a sauvé.
Du coup, les noirs le détestèrent
Comme s'il était leur adversaire.
Dans
une nuit de lune,
Ce bon homme marchait
Sur le crêt d'une montagne
Qui deux vallons séparait.
D'un côté, les blancs l'épiaient
Prêts à le frapper au cœur
De l'autre, les noirs le guettaient
Du fond de leur fureur
Ce bon homme marchait
Sur le crêt d'une montagne
Qui deux vallons séparait.
D'un côté, les blancs l'épiaient
Prêts à le frapper au cœur
De l'autre, les noirs le guettaient
Du fond de leur fureur
Les
deux coups partirent ensemble
Il tomba avec les yeux révulsés.
Sur son regard étonné,
On étendit un léger voile.
Les noirs heureux exultèrent
Les blancs s'exaltèrent
Ils ignoraient encore qu'à leur porte
La pitié était morte.
Il tomba avec les yeux révulsés.
Sur son regard étonné,
On étendit un léger voile.
Les noirs heureux exultèrent
Les blancs s'exaltèrent
Ils ignoraient encore qu'à leur porte
La pitié était morte.
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