jeudi 17 novembre 2016

AU NOM DE DIEU !

AU NOM DE DIEU !

Version française – AU NOM DE DIEU ! – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienne – In nome di DioLitfiba – 2016












Le morceau le plus dur de l'album, dédié aux victimes du Bataclan. Une terrible dénonciation de tous les assassins au nom de Dieu et contre l'impérialisme américain. Au nom de Dieu !


Brebis du troupeau sans laine ni fromage,
Viande de boucherie pour un Dieu qui s’en moque ;
Pièges emplis d’assassins, de martyrs et de monstres
Lorgnant au ciel septante vierges avec leurs sept culottes.

Au nom de Dieu !
La vérité, la vérité est dans la bouche du puma.
Au nom de Dieu !
La vérité, la vérité se trouve où jamais le soleil ne va.

Au nom de Dieu !
Le monde est tout à moi,
La terre est toute à moi,
Les hommes, le messie et moi.

Au nom de Dieu !
Son seul fils, c’est moi !
Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.

Au nom de Dieu !
On manifeste, car ils bombardent l'histoire
D’enfants kamikaze sur l'autel du pouvoir
Et de nouvelles croisades pour vendre un monde démocrate
Fait de bombardements et qui pue de pétrole.

La vérité, la vérité
est jamais le soleil ne va.
À la vérité, dans la troisième guerre mondiale, on y est déjà.

Au nom de Dieu
 !
Le monde est
tout à moi,
La terre est tout à moi,
Les hommes, le messie et moi.

Au nom de Dieu !
L'élu,
c’est moi !
Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.

Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.
Croisades et talibans :
Les mains dans le sang.


mardi 15 novembre 2016

À L’ATTAQUE !


À L’ATTAQUE !


Version française – À L’ATTAQUE – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson néerlandaise – Ten AanvalBram Vermeulen2004 (au plus tard !).



Eh bien, Marco Valdo M.I. mon ami, je ne t’imaginais pas aussi proche d’un chanteur néerlandais. Je n’imaginais même pas que tu te mettes à faire des versions françaises de chansons néerlandaises, car depuis les années que tu fais des versions françaises de textes venus de multiples langues, tu en avais peu faites venues du néerlandais, alors que tu vis dans un pays censément bilingue, sinon trilingue et où la langue de la majorité de la population est précisément le néerlandais.

Oh, Lucien l’âne mon ami, comme tu le vois, je le fais. Et j’ajoute, je le fais avec plaisir, me
même si je le fais mal. Il y a à cela diverses raisons. La principale, c’est que pour une fois, on ne me l’impose pas. Car, vois-tu Lucien l’âne, pelons l’oignon une bonne fois. J’aurais volontiers appris le néerlandais – qu’on m’a enseigné de force pendant au moins quinze ans, s’il n’avait pas été une expression directe de la domination de la majorité et aussi, plus « historiquement » de la création de ce pays bancal, voulu par les puissances contre-révolutionnaires vers 1815. En somme, on nous a coupés de notre Hainaut qui allait jusqu’aux portes de Paris et on nous a insérés de force dans un pays où on nous a réduits à la portion congrue.

Oh, dit Lucien l’âne, il est idiot en effet d’imposer de pareilles contraintes à des populations et le faire à des enfants, a des conséquences tout au long de leur vie, si ce n’est au-delà.
Enfin, Lucien l’âne mon ami, il m’a bien fallu vivre avec cette incongruité nationale et trouver refuge dans une de ces réserves indiennes de Wallonie. Passons et revenons à la chanson de Bram Vermeulen et pour commencer à Bram Vermeulen lui-même, artiste antimilitariste et de ce fait, par-delà les idiomes, très proche. Et dans le but de prouver ma sympathie pour ce poète, je m’en vais te faire connaître son testament – c’est une chanson, un poème.

Il est temps, dit Lucien l’âne, car il est mort en 2004, à la fin de l’été, en Italie ; son cœur l’avait lâché. Et donc, ce testament ?

D’abord, pour tout dire, ces histoires de testament me renvoient toujours à François Villon et à la Supplique de Georges Brassens et puis, en cascade, à bien des autres. Et pour tout te dire quand même, en ce qui me concerne, en guise de testament, je me verrais bien revêtir du « Je voudrais pas crever » du bon Boris Vian. Mais enfin, le voici d’abord, comme il se doit en néerlandais et ensuite, ma version française.

TESTAMENT
Testament – Bram Vermeulen – 2004


« Als ik dood ga, huil maar niet
ik ben niet echt dood moet je weten
het is maar een lichaam dat ik achterliet
dood ben ik pas als jij die bent vergeten.
En als ik dood ga, treur maar niet
ik ben niet echt weg moet je weten
het is de heimwee die ik achterliet,
dood ben ik pas als jij dat bent vergeten.
En als ik dood ga, huil maar niet
ik ben niet echt dood moet je weten
het is het verlangen dat ik achterliet
dood ben ik pas als jij dat bent vergeten
dood ben ik pas als jij me bent vergeten. »

Et la version française (2016) :

« Si je meurs, ne pleure pas !
Je ne suis pas vraiment mort,
J’ai seulement laissé là un corps.
Je mourrai quand tu m’oublieras.
Quand je mourrai, n’aie pas de chagrin !
Je ne suis pas vraiment parti,
J’ai seulement abandonné la nostalgie.
Je mourrai si tu m’oublies, demain.
Si je meurs, ne pleure pas !
Je ne suis pas vraiment mort,
J’ai jeté le désir par-dessus bord.
Je mourrai quand tu m’oublieras.
Je mourrai quand tu m’oublieras. »

Et maintenant, quelques mots sur la chanson « Ten Aanval ! ». Que raconte-t-elle ?

Eh bien, Lucien l’âne, c’est une attaque en règle contre le militarisme et le goût de certains de provoquer et de faire des guerres. « Ten Aanval » peut se traduire indifféremment par « À l’attaque ! », « Au combat ! » et « À l’assaut ! » et décliné en « Sus ! », « Sus à l’ennemi ! » et toutes les variantes du genre.

« À l’attaque ! », « Au combat ! » et « À l’assaut ! » et décliné en « Sus ! », « Sus à l’ennemi ! » et toutes les variantes du genre, quel beau programme !, dit Lucien l’âne en éclatant de rire. On n’en demande pas tant. Nous dont la tâche, bien au contraire, est de tisser encore et toujours le linceul de ce vieux monde guerrier, belliciste, belliqueux, inquiet et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Ô ces grands hommes, regardez-les, aller au pas.
Regardez-les ces braves hommes marteler le pas de parade.
Écoutez-les chanter ces hommes fiers le chant du soldat.
À l’attaque, à l’attaque, à
l’attaque, à l’attaque !

Regardez-
les ces hommes obéissants pleins de raison commettre des assassinats.
Regardez-
les ces hommes aveugles combattre pour le grand massacre.
Écoutez-le
s gueuler ces hommes fâchés le bon droit de leur combat !
À l’attaque, à l’attaque, à l’attaque, à l’attaque !

Regardez-les s’incliner ces grands hommes devant leurs amis décédés.
Écoutez-
les crier, ces hommes peureux, le besoin désespéré.
Regardez-
les pleurer, ces hommes forts, la vie n’a jamais été si grande.
À l’attaque, à l’attaque, à l’attaque, à l’attaque !

Pauvres hommes, grands hommes, hommes stupides, hommes aveugles.
Regardez-les ces vieux hommes qui auraient dû gagner.
Écoutez-les se taire ces hommes raides pour écouter ce qu’ils entendent du dedans,
Rajeunissez-les, ces hommes stupides, et ils recommenceraient !
À l’attaque, à l’attaque, à l’attaque, à l’attaque !

Pauvres hommes, grands hommes, hommes stupides, hommes aveugles.
Drogués à la sensation du combat, pour toujours égarés,
Tristes exemples d’humanité. La guerre comme spécialité.
Pauvres hommes, grands hommes, hommes stupides, hommes aveugles.

samedi 12 novembre 2016

UN CHANTEUR DOIT MOURIR

UN CHANTEUR DOIT MOURIR


Version française – UN CHANTEUR DOIT MOURIR – Marco valdo M.I. – 2016
Chanson de langue anglaise – A Singer Must DieLeonard Cohen – 1974

Un chanteur doit mourir 












Une chanson que Cohen écrivit lorsqu’il apprit qu’il était repris sur les « black lists » d’artistes et personnages publics considérés dangereux et subversifs par l’administration Nixon et, par conséquent, mis sur écoute par la CIA, le FBI et d’autres agences gouvernementales…





La salle d’audience est tranquille, mais qui admettra.
Est-il vrai que vous nous avez trahis ? La réponse est oui.
Alors lisez-moi la liste de mes crimes,
Je demanderai la grâce que vous aimez refuser.
Et toutes les dames deviennent moites, et le juge n’a pas le choix,
Un chanteur doit mourir pour le mensonge dans sa voix.

Je vous remercie, je vous remercie de faire votre devoir,
Vous gardiens de la vérité, vous gardiens de beauté.
Votre vision est juste, ma vision est erronée,
Je suis désolé de polluer l’air avec ma chanson.

Ah, la nuit est épaisse, mes défenses sont cachées
Dans les vêtements d’une femme ; je voudrais oublier,
dans les plis de sa soie, dans l’étau de ses cuisses,
Où je dois aller prier déguisé en beauté.
Oh bonne nuit, bonne nuit, ma nuit après nuit,
Ma nuit après nuit, après nuit, après nuit, après nuit, après nuit.

J’ai si peur que je vous écoute,
Vos gardes aux lunettes noires en sont la cause.
C’est leur façon de traiter, leurs manières de déshonorer,
Leur genou dans vos couilles et leur poing dans votre visage.
Oui et longue vie à l’État à côté qui le permet,
Monsieur, je n’ai rien vu , je rentrais juste tard chez moi.



vendredi 11 novembre 2016

J’Y ÉTAIS



J’Y ÉTAIS

Version française – J’Y ÉTAIS – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson néerlandaise – Ik was erbijBram Vermeulen2000



Dans ce qui fut la tranchée,
Maintenant une flaque boueuse,
Le cadavre d'un soldat offre
Encore le seul support.

Juste contre le pan de mur,
Un camarade :
Sans ses deux jambes,
La mort sur son visage

Le dos seul encore visible
À côté de l’étroite planche,
Poussé, pas trébuché
L'officier.
Ça gueule à tue-tête
Tandis que les bras déployés
La boue recouvre toute
La fin de son combat.

Le corps d’un homme
Pend au fil barbelé,
Touché sous son casque
Le visage sans face.

Raconte cette horreur,
Mais pas à moi,
Ce n’est pas nécessaire,
J’y étais.

Et l’un contre l’autre s’affrontent
Deux hommes dans le champ
À qui le premier quittera cette vie ;
Mais tous deux, de toute façon, seront des héros.

Et la nuit, on les entend chanter
De la tranchée de l'autre côté.
Ainsi résonnent les voix
De l'ennemi.

Et silencieux sur son dos,
Couvert par un drapeau,
L'homme sans jambes
Peut rentrer chez lui.

Raconte cette horreur,
Mais pas à moi,
Ce n’est pas nécessaire,
J’y étais.

En ville, le soldat fait la fête
Avec ce qu'il a reçu,
Alors que dans tous lits de la ville,
On paye pour l’amour.

En sûreté, plus loin, à la capitale,
Le verre de vin à la main,
Les messieurs en haut-de-forme boivent à la santé
De la nation et de la patrie.

Raconte ce mensonge,
Mais pas à moi,
Ce n’est pas nécessaire,
J’y étais.

J'ai trouvé là ma mort
Et bien que je vais être oublié,
Telle une boussole précise
Cette fois, elle indique
Mon chemin.

INNOCENT PAYSAGE



INNOCENT PAYSAGE

Version française – INNOCENT PAYSAGE – Marco Valdo M.I. – 20 6
Chanson néerlandaise – Onschuldig landschapBram Vermeulen – 2000


Nieuport 1918




Cette terre n’a rien fait.
Elle a juste conservé
La bombe qui n’ a jamais explosé
Cette terre épargne la vie des gens.
Cette terre est innocente.

Cet arbre n'a rien fait.
Il a
juste offert ses branches
À la corde du soldat
Qui choisit lui-même sa fin dernière.
Cet arbre est innocent.

C
ette pierre n’ a rien fait,
Elle porte juste le nom
D'une vie pas vécue
De docilité et d'aveugle devoir.
C
ette pierre est innocente.
Cette colline n'a rien fait,
Elle se dresse sur la pente encore toujours.
Et maintenant, l'herbe
y pousse
Et les vaches
broutent autour.
Ce
t endroit est innocent

Cette fleur est très simple,
Mais qui
la cueille doit savoir
Qu’elle se fane en un jour.
Faisons-la donc en papier.
Cette fleur est innocente.

Ce paysage est innocent.
Ce paysage est innocent.

Peut-être le ciel
pas,
Peut-être a-t-il quelque chose à se reprocher,
Car la pluie est tombée.

Peut-être le soleil pas aussi –
Peut-être a-t-il quelque chose à se reprocher,
Car il s’est levé ici.

Peut-être les oiseaux
pas –
Peut-être ont-ils quelque chose à se reprocher,
Car ils ont continué à chanter.

Mais certainement pas les rats,
Les rats certainement
pas,
Les rats
sont encore pris dans la trappe.

Cette ville n'a fait rien ;
Elle a été bâtie afin de prouver
Que rien n'est arrivé ici,
Que le mensonge continue à exister.
Cette ville est coupable.
Cette ville est coupable.
Cette ville est coupable.