vendredi 11 novembre 2016

J’Y ÉTAIS



J’Y ÉTAIS

Version française – J’Y ÉTAIS – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson néerlandaise – Ik was erbijBram Vermeulen2000



Dans ce qui fut la tranchée,
Maintenant une flaque boueuse,
Le cadavre d'un soldat offre
Encore le seul support.

Juste contre le pan de mur,
Un camarade :
Sans ses deux jambes,
La mort sur son visage

Le dos seul encore visible
À côté de l’étroite planche,
Poussé, pas trébuché
L'officier.
Ça gueule à tue-tête
Tandis que les bras déployés
La boue recouvre toute
La fin de son combat.

Le corps d’un homme
Pend au fil barbelé,
Touché sous son casque
Le visage sans face.

Raconte cette horreur,
Mais pas à moi,
Ce n’est pas nécessaire,
J’y étais.

Et l’un contre l’autre s’affrontent
Deux hommes dans le champ
À qui le premier quittera cette vie ;
Mais tous deux, de toute façon, seront des héros.

Et la nuit, on les entend chanter
De la tranchée de l'autre côté.
Ainsi résonnent les voix
De l'ennemi.

Et silencieux sur son dos,
Couvert par un drapeau,
L'homme sans jambes
Peut rentrer chez lui.

Raconte cette horreur,
Mais pas à moi,
Ce n’est pas nécessaire,
J’y étais.

En ville, le soldat fait la fête
Avec ce qu'il a reçu,
Alors que dans tous lits de la ville,
On paye pour l’amour.

En sûreté, plus loin, à la capitale,
Le verre de vin à la main,
Les messieurs en haut-de-forme boivent à la santé
De la nation et de la patrie.

Raconte ce mensonge,
Mais pas à moi,
Ce n’est pas nécessaire,
J’y étais.

J'ai trouvé là ma mort
Et bien que je vais être oublié,
Telle une boussole précise
Cette fois, elle indique
Mon chemin.

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