jeudi 1 septembre 2022

LES CHAÎNES D’ACIER

 


LES CHAÎNES D’ACIER


Version française — LES CHAÎNES D’ACIER — Marco Valdo M.I. — 2022

d’après les versions

italienne : CATENE D’ACCIAIO — Cristina Contilli — Ines Scarparolo
et anglaise : STEEL ROOTS — Translated from the Farsi Dari by Farhad Azad

d’une chanson afghane en persan : رشته های پولادينNadia Anjuman — 2001






ANDROMÈDE ENCHAÎNÉE

Rembrandt — 1631


 

 




« Catene d’acciaio » (Chaînes d’acier) est le titre donné à ce poème dans la traduction italienne, qui accentue l’image de la souffrance par rapport à la traduction anglaise intitulée « Steel roots » (Racines d’acier). Nadia ne voit en fait aucune lueur d’espoir, même le poème ne parvient pas à libérer l’être humain en identifiant une zone libre du désespoir.

La traduction italienne, précieuse, est une reprise assez libre du poème qui ne s’écarte pas du message de l’auteur. Ce n’est que dans la partie centrale qu’il nous semble que la traduction anglaise parvient à solliciter quelques vibrations supplémentaires : « my amorous words hark back to death / the river shall flow at the foot of hope's flower vines » (mes mots amoureux renvoient à la mort / la rivière coulera au pied des vignes fleuries de l’espoir).

Sur Nadia Anjuman, se sont croisées les failles d’une société qui espérait se débarrasser bientôt de siècles d’obscurantisme et d’oppression tribale grâce à un changement de régime. La réalité était bien différente… Nadia a vécu cet état de désillusion et de malaise à fleur de peau, dans sa sensibilité de femme et d’artiste, loin de la politique et des statistiques.

C’est un langage qui se manifeste plus clairement aujourd’hui. Quarante millions d’Afghans sont pris dans un étau : d’une part les délires théocratiques anachroniques, fonctionnels au blocage des relations sociales, d’autre part les délires d’omnipotence de ces secteurs occidentaux qui mettent tout un peuple au banc des accusés et en état d’isolement, avec des millions de personnes affamées et analphabètes, coupables de contiguïté avec les terroristes du 11 septembre.

Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant.


[Riccardo Gullotta]









Mes lèvres bannies de la nef du chant,


Les murmures arrachés de mon cœur,


Pour ma nature riante, pour la joie et le bonheur,


L’homme est douleur et chagrin consternant.


Mon travail cligne d’étoiles ;


Le conte mes rêves infinis dévoile.


Ne demandez pas l’amour, encore ;


Ses mots renvoient à la mort.


L’espoir coule au pied des vignes,


La musique achoppe au tempo de mes larmes,


Je suis fille de la ville des sonnets et des odes.


Malades et naïfs sont mes vers routiniers,


Mes semis n’ont pas connu le jardinier.


N’attendez pas grand-chose de mes bourgeons,


Main, pied, langue entre les chaînes d’acier,


Sur le dos du temps, écrivent mon nom.

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