LES CHAÎNES D’ACIER
Version française — LES CHAÎNES D’ACIER — Marco Valdo M.I. — 2022
d’après les versions
italienne :
CATENE
D’ACCIAIO — Cristina
Contilli — Ines Scarparolo
et
anglaise : STEEL ROOTS — Translated
from the Farsi Dari by Farhad Azad
d’une
chanson afghane en persan : رشته
های پولادين — Nadia
Anjuman — 2001
ANDROMÈDE ENCHAÎNÉE
Rembrandt — 1631
« Catene
d’acciaio »
(Chaînes d’acier)
est le titre donné à ce poème dans la traduction italienne, qui
accentue l’image de la souffrance par rapport à la traduction
anglaise intitulée « Steel roots » (Racines
d’acier). Nadia ne
voit en fait aucune lueur d’espoir, même le poème ne parvient pas
à libérer l’être humain en identifiant une zone libre du
désespoir.
La
traduction italienne, précieuse, est une reprise assez libre du
poème qui ne s’écarte pas du message de l’auteur. Ce n’est
que dans la partie centrale qu’il nous semble que la traduction
anglaise parvient à solliciter quelques vibrations supplémentaires :
« my amorous words hark back to death / the river shall flow at
the foot of hope's flower vines » (mes mots amoureux renvoient
à la mort / la rivière coulera au pied des vignes fleuries de
l’espoir).
Sur
Nadia Anjuman, se sont croisées les failles d’une société qui
espérait se débarrasser bientôt de siècles d’obscurantisme et
d’oppression tribale grâce à un changement de régime. La réalité
était bien différente… Nadia a vécu cet état de désillusion et
de malaise à fleur de peau, dans sa sensibilité de femme et
d’artiste, loin de la politique et des statistiques.
C’est
un langage qui se manifeste plus clairement aujourd’hui. Quarante
millions d’Afghans sont pris dans un étau : d’une part les
délires théocratiques anachroniques, fonctionnels au blocage des
relations sociales, d’autre part les délires d’omnipotence de
ces secteurs occidentaux qui mettent tout un peuple au banc des
accusés et en état d’isolement, avec des millions de personnes
affamées et analphabètes, coupables de contiguïté avec les
terroristes du 11 septembre.
Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant.
[Riccardo
Gullotta]
Mes lèvres bannies de la nef du chant,
Les murmures arrachés de mon cœur,
Pour ma nature riante, pour la joie et le bonheur,
L’homme est douleur et chagrin consternant.
Mon travail cligne d’étoiles ;
Le conte mes rêves infinis dévoile.
Ne demandez pas l’amour, encore ;
Ses mots renvoient à la mort.
L’espoir coule au pied des vignes,
La musique achoppe au tempo de mes larmes,
Je suis fille de la ville des sonnets et des odes.
Malades et naïfs sont mes vers routiniers,
Mes semis n’ont pas connu le jardinier.
N’attendez pas grand-chose de mes bourgeons,
Main, pied, langue entre les chaînes d’acier,
Sur le dos du temps, écrivent mon nom.
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