LA CHANSON SOCIALE
Version
française – LA
CHANSON
SOCIALE
– Marco
Valdo M.I. – 2021
Chanson italienne – Canto sociale – Luca Bassanese – 2017
Envol de l'Utopie
Dialogue maïeutique
J’ai déjà lu le texte, dit Lucien l’âne, et je trouve curieux de commencer une chanson par des excuses.
Je comprends ton étonnement, Lucien l’âne mon ami, cependant, cet introït n’a rien d’étonnant et l’explication en est facile si on prend la peine d’aller au bout du vers :
« Excusez, excusez, c’est une chanson sociale »
et cette adresse insolite, vise à prévenir la réticence qu’un certain public éprouve face à la chanson sociale et, il faut faire gaffe, car « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux. » Chez ceux-là celle-ci a la mauvaise réputation d’être sulfureuse, et a priori, ennuyeuse. Il est possible que pour certaines gens que la chanson relève du divertissement et qu’elle se doit d’être sentimentale, qu’elle doive parler d’amour(s), toujours, et éventuellement, s’étendre aux joies et aux peines qu’engendre ce joli penchant. C’est leur goût, je n’en discuterai donc pas.
Oui, dit Lucien l’âne, la chanson d’amour, modèle bonbons roses et barbes à papa, il doit y en avoir qui aiment ça et d’autres seraient plutôt portés sur la chanson minou rose et moustaches de chat. Moi aussi, je soutiens que c’est leur droit et moi aussi, j’en aime parfois, même avec beaucoup de sucre et de sirop. C’est juste que je trouve que la chanson ne doit pas être emprisonnée dans un genre.
Évidemment, reprend Marco Valdo M.I., que c’est leur droit et qu’ils sont parfaitement libres d’apprécier particulièrement ça ; delà à réduire la chanson à la chansonnette, ce n’est pas une bonne façon. L’auteur de la chanson italienne, ici, Luc Bassanese, qui connaît bien le public, annonce la couleur. C’est une technique éprouvée de bateleur, de comédien et de chanteur des rues. Bref, c’est une chanson sociale, une chanson qui cherche à refaire le monde dans une société en décomposition. Elle appelle un nouveau monde. Elle a raison :
« l’indifférence est bête
Et ne peut avoir de justifications,
Ni maîtres, ni dieux, ni prophètes
Qui fondent en haine les raisons.
Il est un sens profond à la beauté
Qu’il ne faut pas tuer,
Il faut le faire vivre, il faut penser. »
Moi, dit Lucien l’âne, je reste dans l’idée que la chanson sociale est ostracisée, car elle dérange, elle met en cause l’ordre établi, la hiérarchie de la société et bouscule les fondements du système. C’est un grain de sable qui vient enrayer la belle mécanique de la domination à l’œuvre dans la Guerre de Cent Mille Ans, que les riches font aux pauvres afin de maintenir leur pouvoir, d’assurer leurs privilèges, de perpétuer l’exploitation et les profits. L’âne est toujours mal vu quand il se rebiffe ; quand il rebute, on le bat. C’est bien ce qui racontait ta chanson La mauvaise Réputation des Chômeurs :
« On
ne fait pourtant de tort à personne,
En n’écoutant pas les
sirènes qui sonnent.
Mais les patrons n’aiment pas que
L’on
vive sans trimer pour eux,
Non les patrons n’aiment pas
que
L’on vive sans trimer pour eux,
Tout ce beau monde
nous montre au doigt,
Nous on s’en fout, ça va de soi. »
Pour le reste, je pense qu’il est temps de découvrir la chanson, qui mille autres choses encore. Quant à nous, tissons le linceul de ce vieux monde dérisoire, avide, odieux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Excusez, excusez, c’est une chanson sociale,
Car moi, moi, j’ai une inclinaison.
Quand je vois que les choses vont mal,
J’essaie d’en comprendre la raison.
Désolé, si je triture mon cerveau
À la recherche d’un monde nouveau,
Moi, je ne crois en aucune idéologie,
Je préfère la libre utopie.
C’est un rêve qui n’a pas d’appartenance
Et qu’on ne peut découvrir par la science.
Et moi, je me retrouve ici à chanter,
À suer, à rire, à crier.
Car vous aussi vous ne pouvez souffrir
Un monde fait de misère.
Car vous aussi vous ne pouvez souffrir
Un
monde fait de misère.
Excusez, excusez, c’est une chanson sociale,
Car moi, moi, j’ai une inclinaison.
Quand je vois que les choses vont mal,
J’essaie d’en comprendre la raison.
Pour vos grands yeux d’enfant
Qui savent regarder l’infini,
Pour vos mains qui s’agitent dans le vent,
Pour ma chanson et pour vos soucis,
Et pour la terre, pour l’eau et pour la vie,
Pour la dignité qui fait les personnes
Pour l’aveugle à la vue infinie
Je chante et je raisonne, je résonne
Et je m’agite, car l’indifférence est bête
Et ne peut avoir de justifications,
Ni maîtres, ni dieux, ni prophètes
Qui fondent en haine les raisons.
Il est un sens profond à la beauté
Qu’il ne faut pas tuer,
Il faut le faire vivre, il faut penser.
Car vous aussi vous ne pouvez souffrir
Un monde fait de misère.
Car vous aussi vous ne pouvez souffrir
Un monde fait de misère.
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