jeudi 10 septembre 2020

La Ville-Mère

 

 

La Ville-Mère

 

Chanson française – La Ville-Mère (chant 2) – Marco Valdo M.I. – 2020

 

Petit journal d’exploration, souvenir du Voyage en Laponie de Carl von Linné, du monde créé par Terry Pratchett à partir du travail fabuleux de son traducteur en français Patrick Couton.

 

 


 

 

Dialogue Maïeutique


 

Ainsi donc, Lucien l’âne mon ami, nous étions partis en voyage d’exploration d’un monde où « La Guerre n’est plus qu’un souvenir… une vieille attraction de foire ».


 

Oui, en effet, Marco Valdo M.I. mon ami, alors, je t’en prie continuons, je suis très curieux de le découvrir et de voir comment il est possible qu’existe un monde dans lequel la guerre est en quelque sorte hors-jeu.


 

Un voyage d’exploration, sans doute aussi étrange que celui que fit Carl von Linné en Laponie ; c’était au temps de Voltaire, en 1732 ; un voyage dans l’immense et très déroutant – à nos yeux de Globiques, d’habitants du Globe-Monde – Disque-Monde, ainsi nommé, car sa platitude sur laquelle reposent les océans, les montagnes et tout le reste, le fait ressembler à un disque. A contrario, il faut bien nommer notre Terre qui se présente – vue de loin, de très loin – sous la forme d’une boule, d’un globe ; de là viennent les appellations de Globe-Monde, globien, globique, globiste, etc. Comme il se doit pour un monde où sévit la vie et où l’évolution s’est suffisamment avancée pour créer ce qu’il faut bien nommer une civilisation, on y trouve des empires, des États, des villages et des villes et bien sûr, une d’entre elles, la plus grande métropole, où il n’y a pourtant pas de métro, mais des dames d’œuvres et des dieux bienveillants qui s’emploient à faire reluire toutes les facettes du bonheur, fait figure de capitale de référence, même s’il s’agit d’une Ville-État.


 

En résumé, dit Lucien l’âne, il y a dans ce monde plat une ville qui, sans l’être réellement et même sans vraiment le vouloir, prend des allures de capitale, disons virtuelle.


 

C’est cela, dit Marco Valdo M.I., si ce monde était un état unique, elle serait la capitale politique, économique et culturelle, à la manière de la Rome antique ou du Londres du temps où il y avait un Empire britannique. Cependant, comme par exemple Budapest, c’est une ville jumelle, une ville faite de sœurs siamoises, reliées par la tête, entre lesquelles passe le fleuve Ankh. C’est la ville d’Ankh-Morpork que nous allons explorer. Il faut aussi savoir que c’est chez elle que va rayonner dans ce monde une civilisation très imparfaite, mais porteuse d’innovations et de progrès et surtout, de paix. Ankh-Morpork déteste la guerre, mais nous y reviendrons.


 

Oui, dit Lucien l’âne, allons-y pas à pas ; c’est la devise des ânes. Pour le reste, tissons le linceul de ce vieux monde globulaire, guerrier, retardataire et cacochyme.


 

Heureusement !


 

Ainsi Parlaient Marco Valdo et Lucien Lane


 

Les visiteurs viennent de loin

Admirer les curiosités touristiques,

Les coutumes désuètes et fantastiques

Et les monuments de ce pays lointain.


 


 

Le cargo lourd accoste au quai,

Débarque le fret et le passager,

L’étranger arrivé dans l’inconnu,

Le visiteur de l’inconnu venu.


 


 

Voici les siamoises Ankh la Fière,

Et Morpork la putifère,

Ensemble, insubmersible ville-mère

Trébuchante et amère.


 


 

La cité double est souveraine,

La plus grande des villes riveraines

De la mer Circulaire

Et des terres qui l’enserrent.


 


 

Ankh-Morpork, ses places, ses rues arpentées

Par les badauds, les marauds, les escrocs, tous héros

Des contes, des chants, des chansons, des épopées,

Des légendes du monde et d’au-delà des flots.


 


 

Une ville pleine de bandes

De malfaiteurs, de guildes

De voleurs, de syndicats d’assassins

Et d’autres groupements malsains.


 


 

Une ville d’exécutions publiques

De duels, bagarres, querelles magiques

Et d’étrangetés ; une ville au train-train

Habituel dangereusement quotidien.


 


 

La fosse aux Catins est bien instructive

Par ses scènes lascives et récréatives,

Là, dans le temple se dresse en hauteur

Le Dieu de tous les bonheurs.


 

 

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