Euthanasiez-moi !
Chanson
française – Euthanasiez-moi ! – Marco Valdo M.I. – 2020
Chanson
de la vérité humaine toute nue.
Vincent
va son chemin
Van
Gogh – 1888
Vincent va son chemin
Van
Gogh – 1888
Dialogue Maïeutique
Voici,
Lucien l’âne mon ami, une chanson nue. Voici
la parodie d’une chanson « Déshabillez-moi ! »
écrite pour une strip-teaseuse, qui ne l’a jamais chantée ;
une chanson que Juliette
Gréco a interprétée à
partir de 1967 en provoquant un immense
scandale. J’en
ai à mon tour fait une parodie au sens originel du terme :
« texte composé pour être chanté sur une musique connue »,
comme l’entendait l’excellent Voltaire. Bien entendu, elle recèle
autant que la chanson dont elle s’inspire une dose explosive
d’acide ironique Cette chanson opère un dévoilement, celui de
l’immense hypocrisie d’une société qui veut occulter la mort et
le désir de mourir au nom d’une conviction aberrante en un être
inexistant.
Oh,
dit Lucien l’âne, on dirait bien que c’est une attaque frontale
contre la pudibonderie et la tartuferie religieuses. Je n’ai jamais
compris pourquoi les religieux et les religions étaient opposés à
la mort volontaire ou à la fin de vie choisie et assistée.
D’ailleurs, juste pour qu’on comprenne l’absurdité des
religions qui s’opposent à la mort volontaire des gens (je
souligne que ce sont les mêmes qui approuvent, organisent et
bénissent de grands massacres et des guerres) imaginons un croyant
qui souffre ou qui en a marre de cette vie ou qui simplement veut en
finir ou qui pour résumer, veut rejoindre Dieu et son jardin des
délices au plus tôt ; ce croyant adresse donc une prière à
son Dieu (ne pas se tromper de destinataire) ; moi, je serais
Dieu, je serais ravi de sa demande et je l’exaucerais aussitôt.
Évidemment, comme ni Dieu, ni Diable n’existent, rien ne se passe.
Oui,
tout à fait, répond Marco Valdo M.I., il
y a dans la
Guerre de Cent Mille Ans des chapitres entiers qui sont occultés
et par exemple, celui de l’oppression millénaire qui empêche
chacun de mourir librement, de quitter sa vie quand il le juge
opportun et dans de bonnes conditions. Cette
façon de faire se traduit par le mot : « euthanasie »,
« mort bienveillante » ou « bonne mort ».
Bonne
mort, bonne mère, quelle affaire !, s’exclame Lucien l’âne.
Cela dit, c’est une bonne idée.
C’est
une bonne idée, reprend Marco Valdo M.I. et ce serait une bonne
pratique. Surtout après ce qu’on vient de vivre et vit encore
actuellement et sans doute demain, quand on prolonge inutilement et
en masse la terrible souffrance de vieillards au bord de la
libération, d’asphyxiés cherchant désespérément à en finir,
de comateux traînés de force jusqu’au bout du bout, il est temps
pour les survivants de tirer l’enseignement de cette terrifique
leçon et de pouvoir bénéficier de cette pénible expérience
individuelle et collective. Oui, une vieille, un vieux, une jeune, un
enfant, un bébé, tous peuvent être des nœuds de douleurs indémêlables
et insupportables qu’il convient de dénouer ou de trancher pour y
mettre fin. Qu’il y ait des précautions nécessaires, nul n’en
doute, mais qu’on puisse en finir n’est pas seulement un
droit, n’est pas seulement l’exercice plein et entier de la
liberté et de l’autonomie de la personne humaine, ce n’est pas
seulement un droit, c’est aussi un devoir pour l’autre que nous
sommes d’y apporter notre compréhension, notre compassion et notre
aide avec comme le demande la chanson : sympathie et empathie.
« Soyez
sympathique,
Soyez
empathique !
Laissez-moi
partir,
Laissez-moi
finir,
Sans
souffrir !
Euthanasiez-moi ! »
Oui,
dit Lucien l’âne, il importe aussi que cet acte de solidarité se
fasse comme le demande la chanson :
« Avec
délicatesse,
Avec
tendresse,
Et
sans tristesse. »
et
que l’aide à la mort ne soit pas seulement ce pis-aller qu’on
dispense à l’extrême extrémité de l’ultime douleur.
Véritablement, on doit pouvoir mourir librement et la tête haute.
On doit pouvoir le faire aidé par ses parents, par ses amis, dans la
cordialité et la joie de sa dernière cène. Alors tissons le
linceul de ce vieux monde oppressant, mortifère, ennuyeux, pénible
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Tout
de suite,
Très,
très vite.
Sachez
m’accompagner,
Me
relaxer,
M’encourager.
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Ne
soyez pas nerveux !
Que
votre regard
Soit
plein d’égards.
Souriez-moi
des yeux
Et
des deux !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Sans
retard,
Avec
art.
Sachez
m’hypnotiser,
Sachez
m’envelopper,
Sachez
me rassurer !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Avec
délicatesse,
Avec
tendresse,
Et
sans tristesse.
Pour
mon dernier repos,
Sans
un mot de trop.
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Voilà,
ça y est, je suis
Prêt
pour les houris et le paradis.
De
votre main experte, allez-y !
Maintenant
tout de suite,
Allez
vite !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Mesurez
bien vos paroles :
Ni
sinistres, ni trop drôles !
Envoyez-moi
en l’air
Sans
manières,
De
l’autre côté !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Conduisez-vous
en homme,
Sans
trembler,
Soyez
un bon homme,
Agissez,
Sans
tarder.
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Soyez
sympathique,
Soyez
empathique !
Laissez-moi
partir,
Laissez-moi
finir,
Sans
souffrir !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
Euthanasiez-moi !
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