LE COUVRE-FEU
Version
française – LE
COUVRE-FEU – Marco Valdo M.I. – 2020
Mostar et son pont - Avant |
Couvre-feu.
Une chanson dans laquelle se confondent les événements
contemporains et les faits personnels. C’est l’écho d’un
voyage en Bosnie que j’avais fait avec un ami il y a une dizaine
d’années ; à Mostar, nous avons découvert que les clochers
et les minarets maintenant effondrés se ressemblaient tous, des
décombres, on ne pouvait pas les distinguer les uns des autres.
Au-dedans, les arbres avaient déjà poussé, le temps écoulé
depuis la fin de la guerre se mesurait à leur hauteur. Dans cette
chanson, il y a une fille qui déménage à Toronto pour se rendre
compte que c’est une grande Varèse et il y a aussi un ouragan en
route auquel les experts ont donné son nom.
(Vasco
Brondi)
Petit
dialogue maïeutique
Avant
la guerre de Bosnie, dit Marco Valdo M.I., il y avait un pont à
Mostar ; en 1993, pendant
la guerre, il fut détruit ; ensuite, après la guerre, on l’a
reconstruit à l’identique – inauguration du nouveau pont en
2004. Depuis lors, il est toujours là.
Oh,
dit Lucien l’âne, c’était bien la peine de faire la guerre et
de tuer tous ces gens. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde
insensé, criminel, destructeur, reconstructeur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Le
soir tombait
Sur
une Europe multiculturelle belle et minable,
Sur
un autre bar qui change de direction,
Sur
un autre héros à oublier.
Le
jour des attentats, tu as écrit
Pour
rassurer tout le monde
Que
comme toujours, tu étais de ce côté,
Mais
pas parmi les morts ou les blessés .
La
paix viendra inattendue et bénie :
Comme
chaque soir, tu seras morte de fatigue ;
Ils
seront tous agenouillés en direction de l’Amérique du Nord,
De
l’Italie du Nord ou de La Mecque.
Tu
fermeras les yeux pour voir dehors :
L’hiver
le plus doux des dix mille dernières années,
Ces
quatre arbres, tes saints patrons
Et
ta mère, la madone des angoisses.
Là
où il y avait un minaret ou un clocher,
Il
y a un arbre en fleurs parmi les ruines.
Nous
sommes deux, aveuglés par le soleil,
Pendant
que tu cherches à expliquer
Ce
qui nous a fait inventer :
La
Tour Eiffel,
Les
guerres de religion,
La
station spatiale internationale,
Les
armes de destruction massive,
Et
les chansons d’amour.
Qu’est-ce
qui nous rend uniques et fragiles,
Avec
sept vies et sept milliards de désirs,
Une
peau très fine
Et
toujours assaillis de pensées
Sur
cette planète appelée Terre –
Même
si, comme nous, ce n’est quasiment que de l’eau,
Comme
nous entre un amour et une guerre,
Assiégés
par ce qui manque ?
C’était
pour t’éloigner de moi, de toi,
De
la place de la cathédrale,
Tu
as découvert que Toronto est un plus grand Varese,
Mais
à part le froid, n’est pas si mal.
Là,
il y a des filles comme toi
Qui
petites ont été très seules
Et
maintenant, sont plus fortes qu’un pays entier.
Il
y a un ouragan avec ton nom,
Des
avions militaires qui, comme certains baisers, ne font pas de bruit.
Là
où il y avait un minaret ou un clocher,
Il
y a un arbre en fleurs parmi les ruines.
Nous
sommes deux, aveuglés par le soleil,
Pendant
que tu cherches à expliquer
Ce
qui nous a fait inventer :
La
Tour Eiffel,
Les
symphonies de Beethoven,
La
station spatiale internationale,
Les
armes de destruction massive,
Et
les chansons d’amour.
Ce
qui nous a fait inventer :
La
Tour Eiffel, les guerres de religion,
La
station spatiale internationale,
Les
armes de destruction massive,
Et
les chansons
d’amour.
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