LES ENFANTS D’IZIEU
Version
française – LES ENFANTS D’IZIEU
– Marco Valdo M.I. –
2019
d’après
la version italienne de Riccardo Venturi
d’une
chanson allemande – Die
Kinder von Izieu – Reinhard
Mey – 1994
Paroles
et Musique de Reinhard Mey
Les
enfants d’Izieu du plus jeune au plus vieux
*
Albert Bulka, 4
* Sami Adelsheimer, 5
* Jean-Claude Benguigui, 5
* Lucienne Friedler, 5
* Claudine Halaunbrenner, 5
* Emile Zucherberg, 5
* Liane Krochmal, 6
* Richard Benguigui, 7
* Marcel Mermelstein, 7
* Jacob Benassayag, 8
* Mina Halaunbrenner, 8
* Georges Halpern, 8
* Renate Krochmal, 8
* Max Leiner, 8
* Gilles Sadowski, 8
* Sigmund Springer, 8
* Egon Gamiel, 9
* Senta Spiegel, 9
* Charles Weltner, 9
* Hans Ament, 10
* Jean-Paul Balsam, 10
* Elie Benassayag, 10
* Isidore Kargeman, 10
* Claude Levan-Reifman, 10
* Alice-Jacqueline Luzgart, 10
* Paula Mermelstein, 10
* Martha Spiegel, 10
* Herman Tetelbaum, 10
* Liliane Gerenstein, 11
* Sarah Szulldaper, 11
* Max-Marcel Balsam, 12
* Esther Benassayag, 12
* Jacques Benguigui, 12
* Barouk-Raoul Bentitou, 12
* Joseph Goldberg, 12
* Max Tetelbaum, 12
* Otto Wertheimer, 12
* Nina Aronowicz, 12
* Majer Bulka, 13
* Maurice Gerenstein, 13
* Henri-Chaïm Goldberg, 13
* Fritz Loebmann, 15
* Theodor Reis, 16
* Arnold Hirsch, 17
* Sami Adelsheimer, 5
* Jean-Claude Benguigui, 5
* Lucienne Friedler, 5
* Claudine Halaunbrenner, 5
* Emile Zucherberg, 5
* Liane Krochmal, 6
* Richard Benguigui, 7
* Marcel Mermelstein, 7
* Jacob Benassayag, 8
* Mina Halaunbrenner, 8
* Georges Halpern, 8
* Renate Krochmal, 8
* Max Leiner, 8
* Gilles Sadowski, 8
* Sigmund Springer, 8
* Egon Gamiel, 9
* Senta Spiegel, 9
* Charles Weltner, 9
* Hans Ament, 10
* Jean-Paul Balsam, 10
* Elie Benassayag, 10
* Isidore Kargeman, 10
* Claude Levan-Reifman, 10
* Alice-Jacqueline Luzgart, 10
* Paula Mermelstein, 10
* Martha Spiegel, 10
* Herman Tetelbaum, 10
* Liliane Gerenstein, 11
* Sarah Szulldaper, 11
* Max-Marcel Balsam, 12
* Esther Benassayag, 12
* Jacques Benguigui, 12
* Barouk-Raoul Bentitou, 12
* Joseph Goldberg, 12
* Max Tetelbaum, 12
* Otto Wertheimer, 12
* Nina Aronowicz, 12
* Majer Bulka, 13
* Maurice Gerenstein, 13
* Henri-Chaïm Goldberg, 13
* Fritz Loebmann, 15
* Theodor Reis, 16
* Arnold Hirsch, 17
Ils
étaient pleins
de curiosité, ils étaient
bien vivants,
Les
enfants, et au nombre de quarante-quatre.
Ils
étaient juste comme vous, comme sont tous les enfants.
Dans
la maison d’Izieu en haut de la vallée du Rhône.
Rassemblés
dans la fuite devant les Allemands,
Et
derrière chaque nom se cache une souffrance amère,
Tous
étaient alors tout seuls au monde,
Agrippés
l’un à l’autre au moment du crime.
En
l’an 44, au temps des policiers pleins de zèle,
Enquêteurs
et flics commis à la chasse à l’homme.
Ici,
personne ne les cherchera, ici, en haut de la montagne,
Les
enfants d’Izieu, ici au bout du monde.
Joseph,
qui sait peindre : des paysages avec des chevaux,
Théodore,
qui apporte la nourriture aux poulets et aux veaux,
Liliane,
qui écrit si bien, sera un jour poète,
Le
petit Raoul qui tout au long de la journée chante,
Et
Sami, Élie, Max et Sarah, comme on les appelle :
Chacun
a son talent, son don, son rôle.
Un
cadeau que personne ne pourra leur prendre,
Qu’ils
gardent et qu’ils aiment, chacun à sa manière.
Pourtant,
un mauvais pressentiment plane sur leurs jeux,
La
peur d’être découverts entache chaque heure,
Et
derrière chaque rire retentit l’obscur message,
Que
chaque auto, qui vient, peut apporter le malheur.
Au
matin du jeudi saint, sont arrivés
Des
hommes en civil et des soldats aux manteaux longs .
Un
jour de soleil les ont tous, tous emmenés,
Ils
les ont entassés dans des camions et n’ont donné aucune
indication.
De
désespoir, certains ont commencé à chanter,
Certains
restèrent silencieux, tandis que d’autres ont prié.
Certains
ont pleuré et tous, tous partirent.
Par
le même chemin vers leur martyre.
La
chronique rapporte la liste des noms minutieusement,
Le
numéro du wagon et à quel train, il était attaché.
Le
numéro du transport par lequel ils sont arrivés au camp,
La
chronique rapporte qu’aux tueurs, aucun n’a échappé .
J’entends
aujourd’hui qu’on doit classer ça dans l’histoire,
Et
que ça doit être clos, finalement, après tout ce temps.
Je
parlerai, je chanterai et s’il le faut, je crierais dans le noir,
Pour
que nos enfants sachent qui ils étaient :
L’aîné
avait dix-sept ans, le cadet à peine quatre ans,
Quand
de la rampe de Birkenau à la chambre à gaz, on les menait.
Je
les verrai toute ma vie et je garderai
Dans
mon cœur, leurs noms gravés.
Ils
étaient pleins de curiosité, ils étaient bien vivants,
Les
enfants, au nombre de quarante-quatre.
Ils
étaient juste comme vous, comme sont tous les enfants.
Dans
la maison d’Izieu en
haut de
la vallée du Rhône.
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