dimanche 20 janvier 2019

ALITÉE À TEREZÍN

ALITÉE À TEREZÍN


Version française – ALITÉE À TEREZÍN – Marco Valdo M.I. – 2019
d’après la version italienne QUANDO GIACEVO A TEREZÍN
tirée de Memoria in scena
d’une chanson tchèque – Když jsem ležel v Terezíně Ilse Weber – 1944
Écrit par Ilse Weber à la fin de son séjour à Terezín.
Mélodie et texte reconstruits par Aviva Bar-On, Kiryat Ono (Israël) et Francesco Lotoro.



Malgré son épilogue tragique, l’histoire de l’écrivaine, poète et musicienne juive morave, Ilse Weber est l’une des plus passionnantes et des plus fascinantes de l’immense patrimoine biographique des hommes et des femmes qui ont créé la musique en captivité pendant la Seconde Guerre mondiale. Née le 11 janvier 1903 à Witkowitz (aujourd’hui Vítkovice v Krkonoších, République tchèque), virtuose de nombreux instruments de musique et autrice de chansons et de pièces de théâtre pour enfants, Ilse (son nom de jeune fille était Herlinger) épouse Vilém Weber en 1930 et déménage avec lui à Prague. En 1939, lors de l’invasion allemande de la Bohême et de la Moravie, le couple Weber sauva leur fils aîné Hanuš en l’envoyant en Grande-Bretagne. En février 1942, Ilse, son mari et son fils cadet Tomáš (Tommy) furent déportés à Terezín, où Ilse travailla comme infirmière et écrivit environ 60 textes poétiques, dont certains furent mis en musique. Début octobre 1944, elle choisit volontairement de suivre son mari à Auschwitz-Birkenau avec son fils Tommy ; le 6 octobre, Ilse et Tommy furent envoyés à la chambre à gaz avec d’autres garçons de Terezín. Avant de partir à Auschwitz-Birkenau, Vilém a caché les compositions poétiques et musicales de sa femme dans l’écurie de Terezín ; il a survécu et est retourné à Terezín après sa libération, déguisé en officier de l’armée tchécoslovaque et a retrouvé les documents d’Ilse.
Huit chansons de Terezín ont été publiées, mais Lotoro en découvrit une autre, une comptine en tchèque à propos d’un médecin qui, un jour à Terezín, rendit visite à un enfant et lui dit finalement avec un air sévère qu’il souffrait de… « Terezínite ».
La chanson a été reconstruite grâce à la rencontre de Lotoro avec la célèbre chanteuse israélienne Aviva Bar-On, déportée à l’âge de dix ans à Auschwitz où elle a rencontré Ilse Weber, et a accepté d’être présente à Rome pour la chanter avec le Chœur des voix blanches de l’Accademia Nazionale de Santa Cecilia.


Quand j’étais alitée à Terezín, à l’infirmerie des enfants,
Le docteur est venu et il m’a examinée soigneusement.
Il a tapé ici et là, puis il me dit ce qui n’allait pas chez moi.
Tu as une Terezínite, Terezínite, Terezínite, tu as.


Nous étranglerons la vilaine maladie et on l’enfermera .
Quand j’étais alitée à Terezín, à l’infirmerie des enfants,
Le docteur est venu et il m’a examinée soigneusement.
Il a tapé ici et là, puis il me dit ce qui n’allait pas chez moi.


Tu as la jaunisse, la jaunisse, la jaunisse, tu as.
Pour te guérir, dans le derrière, une piqûre on te fera.
Quand j’étais alitée à Terezín, à l’infirmerie des enfants,
Le docteur est venu et il m’a examinée soigneusement.


Il a tapé ici et là, puis il me dit ce qui n’allait pas chez moi.
Tu as la rougeole, la rougeole, la rougeole, tu as
Chaque heure avec du jambon, une tartine, on te donnera.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire