samedi 3 novembre 2018

LES EMBUSQUÉS


LES EMBUSQUÉS


Version française – LES EMBUSQUÉS – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson italienne – Gli imboscati – anonyme – 1918




Su
r l’air de "Bombacè" del Sor Capanna (1865-1921), probablement la toute première version de Il general Cadorna
Te
xte tiré de "Al rombo del cannon: Grande Guerra e canto popolare", de Franco Castelli, Emilio Jona, Alberto Lovatto, éditeur Neri Pozza



Dialogue Maïeutique


Je me disais, Lucien l’âne mon ami, que j’allais l’insérer sans commentaire, car il y a tant à faire ici. J’en étais là de mes pensées en cours de traduction quand je me suis mis à ruminer. Il m’est d’abord venu l’idée que si l’on remplace « De Caporetto à Udine » par « De la Panne à Verdun », on peut en conclure immédiatement que c’était pareil sur tous les fronts, d’un côté comme de l’autre : à l’Ouest, rien de nouveau, sans compter le front de l’est où la même guerre produisait les mêmes effets. On peut y ajouter qu’on mourrait à l’offensive et on mourrait tout autant à la défensive.
En 1916, de l’autre côté du front, Erich Mühsam écrivait « Le Chant des Soldats »et tant d’autres dans de nombreux pays en de nombreuses langues, dont certaines sont ici dans un beau rassemblement de chansons contre la guerre.


Pour conclure ce bref dialogue, je voudrais dire que le cri de « Guerre à la Guerre » était le cri de ralliement de ceux qui en étaient réchappés. Les autres étaient enveloppés dans une stupeur muette pour l’éternité. Quant à nous, en accord avec tous ceux-là, tissons le linceul de ce vieux monde guerrier, lâche, belliqueux, planqué et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Il ne faut pas beaucoup d’études
Pour reconnaître les embusqués
Qui arborent des guêtres luisantes
Et des cheveux gominés.

Et quand viendra la paix,
Eux seuls seront les héros
Et ils chanteront à la postérité
Ce que nous, nous avons fait.

De Caporetto à Udine,
Il n’y a que des embusqués
Qui, seuls, font la guerre,
Qui, seuls, sont soldats.

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