GÉRARD
DUVAL, TYPOGRAPHE
Chanson
italienne – Gerard
Duval, tipografo – Bededeum – 2008
…
j’ouvre
le livret et je lis lentement : Gérard Duval, typographe.
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Ce
morceau est inspiré d’un épisode du livre d’Erich Maria
Remarque À l’Ouest
rien de nouveau (Im Westen nichts Neues, 1929), dans lequel le
protagoniste, le soldat allemand Paul Börner, durant la première
guerre mondiale, sur la lancée d’un assaut, affronte et tue, dans
un combat en corps à corps, un soldat français, sauté à
l’improviste dans la tranchée où il cherchait lui aussi un abri.
Il le tue comme ennemi, mais ensuite se retrouve à affronter la mort
d’un de ses semblables, un gars comme lui, qui a une identité, des
amours. Un prénom et un nom.
Il
fouille le cadavre à la recherche d’un indice qui lui permette de
découvrir son identité. Il ressent le poids de sa faute et le
besoin d’expier. Il trouve un livret avec certains documents. »
Je
fais le vœu, aveuglément, que je vivrai dorénavant seulement pour
lui et pour sa famille, et je continue à lui parler les lèvres
humides, et dans mon cœur, il y a l’espoir que je me rachète de
cette manière et que je puisse sortir sauf d’ici, et, plus
profondément encore, la petite réserve mentale qu’après viendra
du temps et on verra. Pour cela, j’ouvre le livret et je lis
lentement :
Gérard Duval, typographe. Avec le crayon du mort, j’écris
l’adresse sur une enveloppe et je replace en vitesse tout le reste
dans sa tunique.
J’ai
donc tué le typographe Gérard Duval. Je dois devenir typographe, je
pense tout désorienté, je dois devenir typographe, typographe… »
Nous
avons imaginé que dans ce livret pouvait se trouver la dernière
lettre que Duval a écrit à sa femme peu avant l’assaut.
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