AMI
AIMÉ
Version
française – AMI AIMÉ – Marco Valdo M.I. – 2018
Album
Documento, édité en 1986.
Une
chanson écrite par Sergio Vesely, classe 1958, musicien, militant de
gauche au Chili de la dictature. Il fut arrêté et détenu dans le
camp de concentration appelé Melinka qui se trouve à Puchuncaví,
dans la région de Valparaíso, et ensuite en 1976, il fut expulsé
du pays et forcé à l’exil en Allemagne occidentale, où il vit
encore.
Cette
chanson est un témoignage sur la vie carcérale des prisonniers
politiques au Chili après l’avènement de la dictature de Pinochet
Ami
aimé,
Je pense à toi ce matin.
Ami aimé,
Mon petit héros de mie de pain, (1)
Je t’ai vu homme soudain.
Je pense à toi ce matin.
Ami aimé,
Mon petit héros de mie de pain, (1)
Je t’ai vu homme soudain.
Nous
avons eu avant-hier des conversations,
À propos des colombes en petites monnaies, (2)
À propos des dessins de fil de fer sur le papier, (3)
À propos de l’histoire d’un bateau de papier, (4)
À propos de tant de promenades sans fin.(5)
À propos des colombes en petites monnaies, (2)
À propos des dessins de fil de fer sur le papier, (3)
À propos de l’histoire d’un bateau de papier, (4)
À propos de tant de promenades sans fin.(5)
(1)
Petites statues de mie de pain : il ne s'agissait pas seulement d'un
passe-temps, pour occuper
la tête et la détourner de sa condition de prisonnier. Les petites
statues faites avec le pain servaient à communiquer, à faire savoir
aux
compagnons
de captivité qu’on
était encore
vivant…
(2)
Colombes en petites
monnaies
: avec des petits objets de métal (des monnaies, des
objets
et des
récipients
de tout
type), travaillés à froid à force de les battre pour les rendre
plus malléables, étaient réalisées des anneaux et des médaillons.
Le sujet plus reproduit était la colombe de Picasso…
(3)
Figures de barbelé sur papier
: il y avait même celui
qui
passait le temps à dessiner et peindre, et dans les dessins ne
manquaient jamais les grillages du champ…
(4)
Quand
on devait saluer un
compagnon,
qui
était libéré ou transféré, celui
qui
restait entonnait
toujours El
barco de papel de Julio Numhauser.
(5)
Promenades sans fin
: ce
sont celles
des prisonniers dans les
rares heures d’aération,
des
promenades forcées sur
peu de mètres, mais qui
étaient
très importantes pour maintenir les relations avec les compagnons
et s'échanger des informations.
(6)
Langue emmurée
: pour ne pas être écouté et compris des gardes et des espions, il
était
nécessaire et fondamental de
connaître
la
langue
non codifiée
des prisonniers, très différente
même de celle
des militants en liberté, laquelle,
par contre, était souvent bien connue des services
de la répression.
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