FRÉQUENCES
Version
française – FRÉQUENCES – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson
italienne – Frequenze
– Claudio
Lolli – 2009
Texte :
Claudio Lolli
Note introductive du disque « Lovesongs »
Récitatif lors des spectacles
Accompagnement musical de Nicola Alesini et Claudio Capodacqua
Note introductive du disque « Lovesongs »
Récitatif lors des spectacles
Accompagnement musical de Nicola Alesini et Claudio Capodacqua
On
pourrait parler
de
l’Amore
ai tempi del fascismo
– l’Amour
au temps du fascisme. Au temps du légisme
plus seulement
« padan »,
mais « national » ou « souverainiste » ;
au temps de la xénophobie, au temps de la haine « sociale »,
au temps des coups de feu contre
les
immigrés, des ports fermés, des démocratures.
Au temps, en
un mot,
de la guerre. Car
il s’agit bien de guerre,
en acte, en évolution quotidienne. Nous ne savons pas si des
chansons, d’amour ou d’autre nature, peuvent
être des « anticorps », comme le
préconise
Claudio Lolli ;
à dire la vérité, il
existe des tonnes de chansons « d’amour »
qui
sont
entièrement intégrées
au système de la haine, ordures
préconditionnées,
prédigérées
et pré-évacuées
qui
se fond
parfaitement dans
la haine propagée et sa guerre et s’en
font
le
véhicule
populaire. Exactement comme, sur les « réseaux
sociaux »,
on voit des
petits cœurs,
des chatons, des
petites phrases,
des
vers
de chansons et des
stupidités
diverses de celui
qui
s’apprête à massacrer sa
fiancée,
à inviter à tirer sur
l’immigré,
« à les
rejeter
à la
mer »,
à brûler le camp rom et à
applaudir
au geste de Traini
(Luca Traini, 28 ans, fasciste, auteur d’une fusillade raciste en
février 2018) de
Macerata. Non, nous ne savons vraiment pas si une,
huit ou mille chansons
d’amour, même
écrites
et chantées par
Claudio Lolli, peuvent
être des « anticorps ». Il
ne faut jamais
oublier que, maintenant comme toujours,
l’amour n’est pas seulement au temps du fascisme et de Salvini,
mais aussi
et surtout au temps de l’imbécillité diffuse, capillaire,
inculquée et exploitée à merveille
sur les Fréquences du Rien. [RV]
Imaginez
un garçon
Vers la fin des années ’60
Qui n’arrive pas à dormir,
Il n’y réussit jamais.
Que peut-il y faire ?
Vers la fin des années ’60
Qui n’arrive pas à dormir,
Il n’y réussit jamais.
Que peut-il y faire ?
Une
des premières
radios
portables,
Un casque improbable
Et il écoute, toute la nuit.
Mais personne n’émet
Un casque improbable
Et il écoute, toute la nuit.
Mais personne n’émet
Et
ce qu’il capte
Ce sont des sons en ondes courtes
Qui vont et viennent,
Des langues incompréhensibles.
Vers six heures du matin, finalement
Les trompettes de Radio Tirana,
Mais il est trop tard, il faut se lever,
Il faut aller à école,
À cette inutile école.
Ce sont des sons en ondes courtes
Qui vont et viennent,
Des langues incompréhensibles.
Vers six heures du matin, finalement
Les trompettes de Radio Tirana,
Mais il est trop tard, il faut se lever,
Il faut aller à école,
À cette inutile école.
FRÉQUENCES.
Imaginez,
quelques années
après,
Le même garçon, un peu grandi,
Avec la même radio et un casque un peu meilleur,
Qui tourne la roulette magique de la syntonie
Il trouve un monde qui émet,
Qui a envie d’émettre :
Mille radios libres, Radio Alice,
Qui semblent parler de lui et qui l’appellent,
L’invitent à parler à autres,
Une injection extraordinaire d’énergie.
Le même garçon, un peu grandi,
Avec la même radio et un casque un peu meilleur,
Qui tourne la roulette magique de la syntonie
Il trouve un monde qui émet,
Qui a envie d’émettre :
Mille radios libres, Radio Alice,
Qui semblent parler de lui et qui l’appellent,
L’invitent à parler à autres,
Une injection extraordinaire d’énergie.
Aujourd’hui,
Aujourd’hui, rien de tout cela,
Aujourd’hui, l’enfer.
À la fin de Malebolge, Dante
Mit les semeurs de zizanie,
Les fomenteurs de haine,
Les dispensateurs de désamour.
Branchez-vous sur Radio Padania Libre
Et vous comprendrez très bien,
Si vous ne l’avez pas encore compris,
Ce qu’est la haine moderne, contemporaine,
Ce qu’est notre colonne sonore infâme.
FRÉQUENCES.
Alors,,
il nous faut des
anticorps
Et ce disque, sensiblement antiligue et passionnel
Veut être un véritable
Anticorps politico-érotique
Contre la haine ordinaire aujourd’hui diffuse
Parmi les êtres humains de n’importe quelle race, sexe, couleur.
Il sera banal, évangélique,
Œcuménique et ingénu.
Mais parler d’amour
Aujourd’hui peut avoir une valeur subversive.
L’amour aujourd’hui
Est une marchandise précieuse et rare
Et nous voulons en être les cambrioleurs
Et l’offrir aux pauvres
Et rançonner les riches.
Lovesongs.
Parce que les fréquences
Ce sont surtout
Les fréquences
Du cœur.
Et ce disque, sensiblement antiligue et passionnel
Veut être un véritable
Anticorps politico-érotique
Contre la haine ordinaire aujourd’hui diffuse
Parmi les êtres humains de n’importe quelle race, sexe, couleur.
Il sera banal, évangélique,
Œcuménique et ingénu.
Mais parler d’amour
Aujourd’hui peut avoir une valeur subversive.
L’amour aujourd’hui
Est une marchandise précieuse et rare
Et nous voulons en être les cambrioleurs
Et l’offrir aux pauvres
Et rançonner les riches.
Lovesongs.
Parce que les fréquences
Ce sont surtout
Les fréquences
Du cœur.
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