mardi 6 février 2018

PAATRIIE


PAATRIIE



Version française – PAATRIIE – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson allemande – FaaterlandFloh De Cologne – 1983
Paroles : Hansi Frank
Musique : Dick Städtler et Vridolin Enxing





Une des dernières chansons du collectif politico-musical allemand Floh De Cologne, qui s’est dissous en 1983 après plus de 15 ans d’existence.


Dialogue Maïeutique

Mon ami Lucien l’âne, je trouve toujours un peu de temps pour faire une version française de chansons allemandes, surtout de celles qui mettent au clair l’existence d’une « autre Allemagne », qui font entendre des voix allemandes contre la guerre, contre le nationalisme, cette peste qui hante encore les populations de ce cœur de l’Europe. Pas seulement elles, je te l’accorde, car ce mal est universel ; mais nous nous en tiendrons là, je veux dire à ce Faaterland que j’ai traduit par PAATRIIE pour lui garder sa saveur de dérision. Quant à ce nationalisme allemand, dont on connaît le caractère extrêmement redoutable, il faut rappeler encore et toujours que les premières victimes de cette hydre germanique ont été les gens d’Allemagne eux-mêmes ; les débordements hors frontières sont venus plus tard ; précisément après que ces gens d’Allemagne eurent été vaincus, laminés et pour tout dire, éliminés ; tout avait commencé par des assassinats individuels, effectués en douce, sous le manteau. Ce sont ces mêmes gens d’Allemagne qui seraient à nouveau les cibles de cette « bête immonde », si on la laissait à nouveau sortir de son trou et déployer ses ambitions.

Évidemment, Marco Valdo M.I. mon ami, il est important et salutaire de diffuser ces voix allemandes qui mettent elles aussi en garde contre la PAATRIIE, car elles montrent qu’il ne faut pas désespérer de l’espèce humaine, même en territoire germanique. Mais aussi, car elles permettent de corriger certain strabisme ou que sais-je ?, certaine vision biaisée qui laisse a priori penser que toute l’Allemagne, tous les Allemands sont des nationalistes invétérés. Et puis, il est toujours bon de contrer ce discours haineux et inclusif où qu’on soit, car la nation et son corollaire de la patrie ne sont pas des exclusivités allemandes et sont tout aussi toxiques dans n’importe quel coin du monde.

Comme tu peux le présager, reprend Marco Valdo M.I., de ce que je viens de dire et du titre de la chanson, il s’agit d’une interpellation pleine d’acide ironique, lancée à pleine voix contre ce fondement de tout nationalisme : la Patrie. Toutefois, rassure-toi, la chanson ne formule pas un discours théorique – même si ce dernier est bien là en arrière-plan, jamais directement exprimé et toujours présent. Elle procède kaléidoscopiquement par petites scènes, qui édifient ainsi les auditeurs ; des scénettes qui montrent crûment où a mené dans le passé, cet attachement troupal et grégaire à la Patrie, à la nation, ajoutons-y pour faire bonne mesure au peuple et à la race et les résultats qu’on peut attendre d’une telle dérive. Cependant, il y a la conclusion où s’exprime clairement la position que la chanson propose de prendre face (si j’ose ainsi dire) à la Patrie.

Fort bien, dit Lucien l’âne. En effet, quand on lit la fin de la chanson, on comprend que ce côté « face » serait plutôt un côté « pile », ah, ah. Cela dit, nous devons à présent reprendre notre tâche et recommencer à tisser le linceul de ce vieux monde guerrier, national, patriote et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Mon Papi avait une petite maison ;
En 41, une bombe frappa la maison ;
La maisonnette a brûlé avec Mamie
Pour la Pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-patriiiiie !

Mon oncle est tombé dans la boue la plus noire,
Une salve lui
avait arraché la mâchoire.
Personne na retrouvé cette partie
Dans la Pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-patriiiiie !

Mon grand frère était avec Rommel
Ils firent de la bouille de sa cervelle
Alors, il perdit l’esprit
Pour l
a Pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-patriiiiie !

J’étais dans les bras de ma mère
Dans la ville, il y a eu une al
erte
Elle
s’est coagulée autour de ma vie
Pour l
a Pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-patriiiiie !
Pour la patrie.

C’est pourquoi j’ai de bonnes raisons
De faire à la PAAAAtriiie cette proposition :
Déposez arme !
Et marche ! Marche !
Lèchez-moi le cul
Lèchez-moi le cul, le cul, le cul…


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