Dans les Plaines du Far-West
Chanson française – Dans les Plaines du Far-West – Yves Montand – 1945
Paroles
et musique : Charles Humel, Maurice Vandair
version
Rai, sous-titres en italien
:https://www.youtube.com/watch?v=CLimSg7ak_U
Dialogue
maïeutique
L’autre
jour, Lucien l’âne mon ami, on avait présenté – toi et moi –
une chanson nouvelle intitulée « Ogalla,
Ogallala », où on parlait d’un épisode de
cette incroyable guerre de l’eau qui se déroule actuellement
partout dans le monde, un épisode qui relatait assèchement de la
plus grande nappe d’eau étazunienne, due aux pompages des fermiers
et aux captages pour alimenter les grandes villes, leurs habitants et
leurs entreprises.
À
propos, Marco Valdo M.I. mon ami, on vient d’apprendre que la ville
du Cap, au sud du sud de l’Afrique, métropole de ces autres USA
(Union Sud Africaine, devenue République d’Afrique du Sud), une
agglomération de plusieurs millions d’habitants est quasiment en
état de pénurie et que la chose va durer, car on ne pourra trouver
de solution à court terme – il faudra des années, si on y arrive
et à quel prix. En attendant, on rationnera dans les quartiers
pauvres à 25 litres par jour par habitant. Pas dans les beaux
quartiers qui ne sont pas concernés.
Certes,
Lucien l’âne mon ami, et on connaîtra rapidement pareille
situation en Chine, en Inde et en Europe. Quant aux Zétazunis, c’est
déjà le cas en Californie (Los Angeles, par exemple) et j’en
reviens à notre histoire d’« Ogalla, Ogallala », où
cette quasi-mer souterraine est en train de connaître le sort de la
Mer d’Aral et d’assécher les Grandes Plaines, celles où les
cow-boys ont construit le légende étazunienne, le western et
l’incroyable aventure du cow-boy qui inhalait le cancer à pleins
poumons. La grande plaine redeviendra une steppe semi-aride,
poussiéreuse et on ne sait trop quelles émigrations, elle
entraînera. « Dans les plaines du Far-West quand vient la
nuit... »
En
effet, dit Lucien l’âne, tout dépend de quelle nuit on parle.
Une
dernière chose, à propos de la chanson et de son sens historique.
Il y a dans cette chanson toute l’histoire de la période où elle
a été créée ; c’était en 1945, au lendemain de la guerre,
moment où les armées venues d’Amérique avaient envahit l’ouest
de l’Europe, qu’elles avaient largement contribué à libérer de
l’occupation nazie et où les commerçants et industriels
étazuniens envahissaient l’Europe avec leurs produits qu’ils
étaient les seuls à pouvoir produire – leurs usines étaient
intactes, leurs réseaux commerciaux aussi, amenant ainsi l’American
Way of live, ses frigos, ses autos et ses produits médiatiques :
musique, chansons et cinéma. Ils faisaient la mode, y compris
vestimentaire – il nous en reste le « jean », le
chewing-gum, le cinémascope en couleurs, le rock, les séries télés. Les artistes d’Europe
s’intéressaient à ce courant: Boris Vian écrivait des
pseudo-romans américains – J’irai cracher sur vos tombes
(soi-disant traduit de « I shall spit on your graves »
d’un certain Vernon Sullivan), Yves Montand chantait « Dans
les plaines du Far-West quand vient la nuit... », le mythe du cow-boy prospérait hors des plaines.
Eh
bien, Dit Lucien l’âne, il ne reste qu’à conclure. Que dire, si
ce n’est que cette « histoire d’eau » est des plus
inquiétante pour les humains si peu précautionneux de leur propre
avenir. Cette histoire d’eau pourrait bien devenir une fameuse
histoire de boue, puis une histoire de poussière, une histoire de
sable et in fine, une histoire de merde. Mais comme les
étoiles, Ogallala et les Grandes plaines s’en
foutent. Quant à nous, tout ce qu’on peut y faire est de tisser,
tisser le linceul de ce vieux monde avide, trop avide, bientôt
aride, trop aride, mortifère et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Dans
les plaines du Far-West, quand vient la nuit,
Les cow-boys près du bivouac sont réunis ;
Ils fredonnent au son d’un harmonica
Une vieille chanson de leur beau Texas,
Et leur chant est répété par l’écho,
Syncopé par le rythme d’un banjo.
Dans les plaines du Far-West, quand vient la nuit,
Les cow-boys près du bivouac sont réunis.
Les cow-boys près du bivouac sont réunis ;
Ils fredonnent au son d’un harmonica
Une vieille chanson de leur beau Texas,
Et leur chant est répété par l’écho,
Syncopé par le rythme d’un banjo.
Dans les plaines du Far-West, quand vient la nuit,
Les cow-boys près du bivouac sont réunis.
Sur
leurs grands chevaux, ils jouent du lasso
Ya
ho !
Bingue, Bongue ! Bingue, bongue !
Rien n’est pour eux plus beau
Sous le soleil qui leur brûle la peau
Bingue, Bongue ! Bingue, bongue !
Rien n’est pour eux plus beau
Sous le soleil qui leur brûle la peau
Ya
ho !
Crânement, ils vont sans trêve ni repos,
Qu’ils soient de New York, de Chicago
Ce sont tous des as du rodéo.
Crânement, ils vont sans trêve ni repos,
Qu’ils soient de New York, de Chicago
Ce sont tous des as du rodéo.
Dans
les plaines du Far-West, quand vient la nuit,
Les cow-boys près du bivouac sont réunis ;
Ils fredonnent au son d’un harmonica
Une vieille chanson de leur beau Texas.
Les cow-boys près du bivouac sont réunis ;
Ils fredonnent au son d’un harmonica
Une vieille chanson de leur beau Texas.
Dans
les plaines du Far-West, quand vient la nuit,
Les cow-boys près du bivouac sont endormis.
Les cow-boys près du bivouac sont endormis.
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