jeudi 22 février 2018

AMERTUME


AMERTUME
 

Version française – AMERTUMEMarco Valdo M.I. – 2018
d’après la version italienne (littérale) de Riccardo Venturi – DOLORE ARDENTE – 2018
d’une chanson de Mikis Theodorákis – Ο καημός – 1961
Texte : Dimitris Christodoulou
Μusique : Mikis Theodorakis








Dialogue Maïeutique

 

Voici, Lucien l’âne mon ami, une traduction moins orthodoxe au regard des normes contemporaines, mais Riccardo m’y incite en invoquant la plus haute Antiquité européenne, le védique et le sanscrit ; il en appelle aussi à Homère ; je ne pouvais donc en faire une chansonnette d’amour, fût-il patriotique et grec. Il m’a fallu tendre à l’intemporel et à la généralité, à gommer ce qui est trop voyant, trop direct. Si j’ai pris des distances avec l’original, c’est pour m’en approcher. Mikis Theodorákis a bien trop de puissance et d’étendue historiques, il a bien trop été poursuivi, enfermé, battu, torturé, compté pour mort, pour conter la fleurette au bord d’une plage et avoir des lamentations d’adolescent. Cette chanson doit avoir un sens…

Oh, dit Lucien l’âne, je te rejoins totalement dans ton appréciation cette chanson qui est certes une chanson d’amour à la Grèce comme espace géographique où vivent des humains et des ânes aussi, par parenthèse, comme c’était le cas dans l’Antiquité. C’est une Grèce qu’on ne saurait réduire à une entité nationale dotée d’une vie par-dessus les hommes. Cette dernière, cette monstruosité, c’est la Grèce de Metaxas, c’est la Grèce de Papadopoulos et d’une série d’autres du même acabit.

C’est bien ainsi que je l’avais comprise, Lucien l’âne mon ami et c’est ainsi que je lui ai fait une version en langue française. Rien n’empêche d’autres de s’y essayer, rien n’empêche personne de nous dire qu’on a tort. La chose s’est déjà vue.

Eh bien, Marco Valdo M.I. mon ami, il ne reste plus qu’à conclure et à reprendre notre tâche de Pénélopes modernes et transgenres qui est de tisser, tisser encore le linceul de ce vieux monde – le nôtre, celui d’aujourd’hui – déchiré par les nations et les religions, comptable, parcimonieux avec les vivants et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Grande la rive de la mer,
Longue la vague,
Grande la douleur
Et amère l’erreur.

Du sang de la blessure,
Coule en moi l’amère rivière.
Dans la bouche, le baiser aimant
Plus amer que le sang.

Tu ne connais pas les gelées
Des soirées sans lune, passées
Sans savoir quand le temps viendra
Où la douleur te prendra.

Grande la rive de la mer,
Longue la vague,
Grande la douleur
Et amère l’erreur.

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