jeudi 21 décembre 2017

GIORDANO

GIORDANO


Version française – GIORDANO – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienneGiordanoFranco Fosca2006-2007


Nous le vengerons en chantant son nom
Et en lui portant une fleur.



Dialogue maïeutique

Lucien l’âne mon ami, est-ce que le Campo dei Fiori, le champ des fleurs te dit quelque chose ?

Évidemment, Marco Valdo M.I mon ami, il évoque pour moi la terrible fin du philosophe Giordano Bruno, il évoque pour moi toute l’odieuse conduite de l’Église catholique, qui par obscurantisme, le fit monter sur le bûcher précisément au milieu de ce Champ de fleurs.

Et c’est très exactement ça que raconte la chanson, reprend Marco Valdo M.I. ; cependant, il y a une autre considération qui s’en dégage et qui concerne la situation actuelle des athées dans l’Italie d’aujourd’hui et par ricochet, dans le monde contemporain où, malheureusement pour l’humanité, il y a encore des religions et des religieux.

Mais quand même, Marco Valdo M.I. mon ami, il n’y a plus de bûchers en Italie et on n’y torture plus sur les places publiques les athées et les sorcières jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Certes, Lucien l’âne mon ami, c’est vrai pour ce qui concerne l’Italie, mais ailleurs dans le monde, ces élégantes pratiques des religieux persistent. Certes donc, on ne tue plus ainsi les athées et les sorcières, les mécréants, les incroyants, mais on les étouffe, on les ostracise dans la vie sociale et dès l’enfance. Même si, par exemple, l’Italie est – selon sa constitution – une république laïque, concrètement, elle est inféodée à l’Église catholique et à l’État étranger du Vatican. Ainsi, des milliards d’Euros sont détournés chaque année au profit de l’Église catholique ; ainsi, l’enseignement de la religion catholique dans les écoles publiques et l’immense réseau d’enseignement catholique sont financés par l’argent public. Quant à vilipender les athées, à organiser une propagande permanente et omniprésente pour cette Église, tous les médias s’y plient. On y chante les louanges du Tout-Puissant et on invente l’origine européenne de racines chrétiennes au pays des Étrusques et des Romains, alors que de toute évidence, l’origine de la chrétienté est en Asie mineure, dans ce qu’on appelle à présent le Moyen-Orient et qu’elle fut importée et imposée aux populations européennes. Bref, ces histoires de racines chrétiennes sont des fariboles élevées en Vérités d’État.

Oh, dit Lucien l’âne, il en va des Vérités d’État comme de la Raison d’État ; elles servent à camoufler le Mensonge d’État. Le but de toute cette histoire est clair quand on prend la peine de l’examiner dans le cadre de la Guerre de Cent Mille Ans ; il s’agit de maintenir et de développer le contrôle que les riches et les puissants font peser sur l’ensemble de la société. Alors, reprenons notre tâche et tissons le suaire de ce vieux monde croyant, crédule, assassin et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Au Campo dei Fiori, il y a un homme dans le feu,
Un homme qui brûle et qui reste muet.
Les gens qui passent s’arrêtent un peu :
Un verre de vin, un salut discret.
Au Campo dei Fiori, la blessure brûle encore
Après quatre siècles de sang sombre,
Il y a toujours cette ombre,
Vêtue seulement de feu et de flammes.

Au Campo dei Fiori, il y a un homme dans le feu,
Un homme qui brûle et ne dit pas une parole.
Les gens qui passent s’arrêtent un peu :
Un verre de bière et ainsi se réconfortent.
Au Campo dei Fiori, quand vient la pénombre,
Quelqu’un chante une chanson
Et par-dessus les toits de Rome, une lune sereine
Psalmodie son nom.

Au Campo dei Fiori, il y a un homme dans le feu,
Qui connut la fin de l’agneau braisé.
Les gens qui passent s’arrêtent un peu :
Un verre de vin et passent.
Au Campo dei Fiori, cette ombre reste
Toute seule à brûler sur son bûcher.
Nous allons la remémorer, nous allons la célébrer
Par le fer et par le feu.


Au Campo dei Fiori, il y a un homme dans le feu,
Un homme qui brûle et ne nous tient pas rigueur.
Les gens qui passent s’arrêtent un peu :
Un verre de bière et repartent heureux.
Au Campo dei Fiori, de saison en saison,
Il y a un homme qui sur ce bûcher meurt.
Nous le vengerons en chantant son nom
Et en lui portant une fleur.

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