BERLIN
Version
française – BERLIN – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne – Berlino
– Massimo
Priviero – 2017
Un
album qui parle d’émigration, un véritable concept-album qui
raconte des histoires de vie des Italiens d’hier et d’aujourd’hui,
qui parle de renaissance, de renouveau, de force.
Dans
les années 80, nombre de jeunes cherchaient leur destin dans
d’autres villes européennes, surtout pour chercher du travail dans
les restaurants italiens. Ainsi fit ce garçon dans les années qui
précédent la chute du mur. Berlin à l’époque était une ville
merveilleuse, mais fort difficile à supporter pour qui à regret, a
laissé l’horizon sûr de sa famille, de ses amis et de son bar.
Apparemment désillusionné par rapport ce qui se passe, dégrisé
quant à la beauté de son destin, décidé à retourner dans le
petit village d’où quelques années auparavant, il était reparti.
J’allai
à Berlin pour la première fois vers la moitié des années 80 et je
le fis ensuite plusieurs fois successives pour une liaison
sentimentale qui me lia pour quelque mois à une fille allemande. Le
mur était encore debout et rien ne laissait présager qu’il
tomberait de manière aussi bruyante et aussi rapide quelques années
plus tard. Toutefois, ce qui me frappait le plus et qui m’intriguait
dans cette ville splendide était précisément sa condition
particulière d’île encerclée, si on peut ainsi dire, qui
contraignait vraiment des gens d’extraction et de niveau totalement
différents à expérimenter une cohabitation quotidienne.
Vraiment
quand on marchait sur le Kudam, on pouvait voir assis sur deux
banquettes contiguës un riche bourgeois et un jeune particulièrement
alternatif, juste pour donner un exemple, qui avaient appris à
cohabiter l’un à côté de l’autre. De la même manière, un
local de givrés, si vous me passez le terme, se trouvait à quelques
mètres d’un restaurant très sélect. C’était comme si la
contrainte avait fait éclore une sorte de tolérance et
d’acceptation réciproque d’une certaine façon miraculeuses.
Ceci me semblait extraordinaire. Je vécus, la première fois que j’y
allai, comme hôte dans un appartement de mes contemporains italiens
qui s’étaient exilés là pour travailler, généralement comme
barmans ou garçons, il va de soi surtout dans des restaurants
italiens. Nous nous connaissions en raison d’une provenance
commune, plus ou moins, et avec certains, je pouvais me considérer
presque comme un ami. Toutefois, j’étais là pour user de mon
temps qu’on pourrait qualifier en touriste, même si par bien des
aspects alternatif, comme il est facile à imaginer, et inversement,
ces garçons avaient une vie infâme et bien peu de temps à perdre
en soirées créatrices ou en discussions par exemple sur ce qui se
passait sous les apparences et ce qui a ensuite conduit aux
événements de 1989.
De
fait, en parlant avec eux, on découvrait plus une espèce de
nostalgie du village laissé dans un coin d’Italie, avec un bar et
le temps passé à vaguer sans but. En parlant avec eux, j’étais
souvent déconcerté. « Bordel, vous êtes dans une des plus
belles villes d’Europe ! » « Et qui a le temps
pour la voir ! Va travailler dans un restaurant douze heures par
jour et ensuite, vois si tu as envie de sortir. L’unique chose que
tu espères, c’est un lit où dormir. Peut-être, la demie journée
libre, tu t’en vas faire un tour… Voilà tout ! ». Ce
n’était pas facile. Ce n’était pas facile de parler de murs à
renverser, de liberté, de rêves ou de rock alternatif pour celui
qui passait son temps à porter des assiettes à table dans le
restaurant Bella Italia en comptant sur de bons pourboires à mettre de
côté. Les films, considérés comme métaphores, étaient ailleurs
et comme toujours les films sont fort différents de la vie de chaque
jour. Même pour un jeune de vingt ans qui vivait dans une des plus
belles villes d’Europe. Mais qu’aurait-il pu vraiment voir en
seulement une demi-journée par semaine.
Il
est quatre heures du matin.
En cet hiver 86, c’est la nuit ici à Berlin.
D’un village le long du Po, je suis venu.
Mes parents ont élevé quatre enfants ; je ne sais pas comment.
Et pour mes vingt ans, ils m’ont dit tu décides maintenant.
Mais où il y avait hier du travail, maintenant il n’y en a plus.
Alors, un soir, j’ai pris un train
Et j’ai laissé là, le bar des copains.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Qui m’a mené ici à Berlin.
En cet hiver 86, c’est la nuit ici à Berlin.
D’un village le long du Po, je suis venu.
Mes parents ont élevé quatre enfants ; je ne sais pas comment.
Et pour mes vingt ans, ils m’ont dit tu décides maintenant.
Mais où il y avait hier du travail, maintenant il n’y en a plus.
Alors, un soir, j’ai pris un train
Et j’ai laissé là, le bar des copains.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Qui m’a mené ici à Berlin.
Au
restaurant Italie et Soleil, on fait dix heures par jour.
Esclave des tables, je connais à peine trois mots d’allemand,
Ça fait sept ans que je suis ici et je me sens même bien, certains jours.
Entre les déjeuners et les dîners, j’ai perdu mes rêves d’enfant.
J’ai quelques amis et parfois, on passe un bon moment,
Mais ils ne sont heureux que quand ils sont noirs.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Et j’ai laissé là mon bar
Ainsi un soir j’ai pris un train
Qui menait ici à Berlin
Hei hei Berlin, tout arrive là,
Hei hei Berlin, qu’est-ce que je fais là ?
Esclave des tables, je connais à peine trois mots d’allemand,
Ça fait sept ans que je suis ici et je me sens même bien, certains jours.
Entre les déjeuners et les dîners, j’ai perdu mes rêves d’enfant.
J’ai quelques amis et parfois, on passe un bon moment,
Mais ils ne sont heureux que quand ils sont noirs.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Et j’ai laissé là mon bar
Ainsi un soir j’ai pris un train
Qui menait ici à Berlin
Hei hei Berlin, tout arrive là,
Hei hei Berlin, qu’est-ce que je fais là ?
J’ai
mis quatre sous sur un compte à part,
Mais je les jouerai aux cartes, tôt ou tard.
Ici, ils disent que le mur tombera bientôt
Et même que ceux de l’autre côté, auront la liberté.
Mais ça m’est égal, je jure sur tout ce que j’ai
Que je voudrais être dans mon village le long le Po
Alors, un soir, j’ai pris un train
Mais je les jouerai aux cartes, tôt ou tard.
Ici, ils disent que le mur tombera bientôt
Et même que ceux de l’autre côté, auront la liberté.
Mais ça m’est égal, je jure sur tout ce que j’ai
Que je voudrais être dans mon village le long le Po
Alors, un soir, j’ai pris un train
Qui
partait dans le noir
Et j’ai laissé
là mon bar.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Qui partait dans le noir
Et j’ai laissé là mon bar.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Et j’ai laissé là Berlin.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Qui partait dans le noir
Et j’ai laissé là mon bar.
Ainsi un soir, j’ai pris un train
Et j’ai laissé là Berlin.
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