vendredi 24 novembre 2017

CETTE TERRE PORTERA TON NOM

CETTE TERRE PORTERA TON NOM

Version française – CETTE TERRE PORTERA TON NOM – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Questa terra porterà il tuo nomeCompagnia Daltrocanto – 2017



La Sibylle conduit Énée au royaume des morts


L’histoire mythologique est celle de Palinuro, compagnon d’Énée, pris comme « victime sacrificielle » en échange du salut et de l’accostage d’Énée, donné par Neptune. Il meurt en mer et y reste sans sépulture : Palinuro devient cependant le symbole de tous ceux qui aujourd’hui meurent en mer pour fuir la guerre.


Dialogue maïeutique

Quel titre sibyllin que voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne un peu ébahi. Serait-il question de l’établissement d’une colonie, de la découverte d’un continent ou de je ne sais trop quoi ?

Sibyllin ? C’est le cas de le dire, Lucien l’âne mon ami, car cette chanson rassemble divers personnages mythologico-géographiques et néanmoins, héroïques, dont la Sibylle en personne et Palinuro, qui était le compagnon d’Énée, ce héros qui survécut à la chute de Troie et portant sur ses épaules son père, dut s’enfuir par la mer vers d’autres horizons. Il n’y a donc là rien d’étonnant à ce que la chanson soit sibylline, puisque c’est la Sibylle de Cuma, en français Cumes, qui s’adresse au pilote d’un bateau qui arrive au large des côtes tyrrhéniennes et évoque pour lui et ses compagnons de mer, la triste fin de Palinuro, au cap du même nom. Comme tu le n’ignores sans doute pas, toi qui fis le tour de la Méditerranée tant de fois que nul ne peut se souvenir du nombre de tes périples, Cuma (Cumes) et Palinuro sont encore à présent des localités littorales de l’Italie méridionale.

Évidemment que je situe ces lieux, Marco Valdo M.I. sur la côte où fume le Vésuve et que je me souviens de Palinuro, dont on m’a maintes fois conté l’aventure. Mais quel est le but de la chanson en rappelant cette histoire, peux-tu me le dire ?

Certes, Lucien l’âne mon ami, vois-tu, si elle rappelle aujourd’hui cette histoire si ancienne – Cuma aurait 3000 ans et Palinuro, on ne sait trop, mais sans doute à peu près autant, tous les lieux accessibles et utiles de la côte ayant été fréquentés par les gens venant de terre et de mer. Mais la chanson ne se veut pas uniquement archéologique, elle est – comme souvent les chansons – une parabole, un récit évocateur de ce qui se passe actuellement là-bas le long des côtes et des drames qui en découlent. Même si les Palinuros d’à présent sombrent dans le plus profond anonymat et qu’aucun lieu ne rappelle leur mémoire.

En somme, dit Lucien l’âne, elle évoque les mêmes malheurs que Le Radeau de Lampéduse, chanson d’il y a huit ans déjà et les choses n’ont fait qu’empirer. Alors, il importe plus que jamais de poursuivre notre tâche et de tisser le linceul de ce vieux monde impuissant, inconscient, incapable, failli et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Nocher à ton timon, navigateur,
Vivent encore dans mon cœur, immense douleur,
Les gens tombés dans ce piège
Que toujours maudiront les chroniques.

Pas encore content, le dieu de la mer
Envisage un nouveau prix à payer.
Je vous conduirai saufs vers les jardins et les terres,
Mais je perdrai la vie à tous vous sauver.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Et je vois la silhouette d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Ici alors qu’il séchait son front,
Le soleil plongeait derrière l’horizon,
Palinuro, ainsi le mythe l’établit,
Par le Dieu du sommeil fut trahi

Et là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Et j
e vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

Pour les gens du futur, la Sibylle de Cuma,
À tous les courants, raconta
Que tu es mort sans savoir au fond
Que cette terre portera toujours ton nom.

Là-bas l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Là-bas où l’eau s’écrase sur les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.

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