jeudi 30 novembre 2017
lundi 27 novembre 2017
RENONCEMENT (À LA PLAGE)
RENONCEMENT
(À LA PLAGE)
Version
française - RENONCEMENT (À LA PLAGE) – Marco Valdo M.I. – 2017
à
partir de la version italienne de Gian Piero Testa – RINUNCIA –
SULLA
SPIAGGIA – 2009
d’une
chanson grecque – ’Arnisi
[Sto perigiáli to kryfó] – Mikis
Theodorakis / Mίκης Θεοδωράκης – 1960
Poème
de Γιώργος
Σεφέρης – Georges
Séféris [1931]
Dialogue
maïeutique
Lucien
l’âne mon ami, il me semble utile et nécessaire de profiter de
notre dialogue maïeutique – dont je te rappelle qu’il signifie
simplement conversation à deux pour faire naître le sens – pour
éclairer notre lanterne magique à propos de cette chanson de Mikis
Théodorakis, dont certaine interprétation – que je vais de
présenter – est fondamentale. Elle repose sur le fait que l’auteur
– Georges Séféris a précisé – dans le titre – (À la
plage). Dès lors, pourquoi une telle précision et entre
parenthèses, ce qui a aussi du sens.
Ah,
Marco Valdo M.I., mon ami, je ne sais ce que tu vas me dire, mais je
t’assure de toute mon attention, car j’ai ressenti dans ton
exorde que cette réflexion te tient à cœur. D’autant, si je ne
me trompe – à voir toutes ces versions – que c’est une chanson
importante de Mikis Théodorakis, que j’ai connu lors de mes
pérégrinations et des siennes et dont je connais dès lors la
signification politique et l’engagement dans la Guerre
de Cent Mille Ans que
les riches et les puissants font aux pauvres, afin d’imposer leur
domination, de renforcer leur pouvoir, de faire croître leurs
richesses et leurs profits. D’ailleurs, actuellement encore, les
gens de Grèce en savent quelque chose. Mais
également, on ne m’ôtera pas de l’idée que ce qui leur est
fait attend les gens des autres pays.
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, tu as compris où je veux en venir et
pour ce qui est de Mikis Théodorakis, tu ne te trompes pas. On verra
ensuite de quel point de vue il faut comprendre son interprétation.
Mais il est essentiel et urgent de d’abord comprendre le texte de
Georges Séféris, car il a un sens tout à fait spécifique qui
tient à l’histoire vécue par l’auteur. On doit pouvoir répondre
à cette question en apparence futile : de quelle plage
s’agit-il ? Il
s’agit de la plage
où Séféris enfant passait le temps des vacances, lui et sa
famille ; c’étaient des moments paisibles pour ces Grecs
d’Asie qui résidaient habituellement à Smyrne. Et
ainsi, on
comprend de que raconte
le poète en exil forcé des ruines de la Smyrne grecque et de la
plage (Skala)
de
Vourla – anciennement, Clazomènes,
actuellement Urla,
qui sera toute sa vie son « paradis perdu ». Smyrne était
grecque depuis l’Antiquité ; on l’appelle aujourd’hui
Izmir, c’est tout dire. Smyrne fut conquise, massacrée et
incendiée par les
Turcs en
septembre 1922. Il y eut des milliers de morts. L’exil d’un
million et demi de Grecs d’Asie mineure s’ensuivit. C’est
certes un raccourci historique, mais c’est le nœud du poème.
Je
me souviens, dit Lucien l’âne, assez bien de ce retrait forcé des
Grecs d’Asie mineure ; ce fut un drame terrible et je ne pense
pas que cette blessure soit cicatrisée à présent.
Je
le pense aussi, dit Marco Valdo
M.I. et quand on relit la chanson à la lumière de tout cela, on
commence à en comprendre le sens réel originel. On peut situer la
plage, les espérances et la vie qui fut (brutalement) changée.
C’est ce que dit la poésie de Séféris, une poésie pleine de
l’émotion et de l’émotivité de cet écorché vif, à la
sensibilité
extrême.
Et dans le fond, on peut l’interpréter comme une chanson d’amour,
porteuse d’une émotion primordiale. Cependant, il me paraît très
difficile de la ramener à une chanson d’amoureux séparés. Le nom
que le poète (et ses amis) écrivait sur le sable était celui de la
« Grèce ».
Soit,
Marco Valdo
M.I. mon ami, mais
quand
Mikis Théodorakis reprend ce texte quelques 30 à 40 ans plus tard,
voulait-il s’en tenir à cette nostalgie ou ne pensait-il pas à
autre chose, à un autre nom.
Je
suis ravi de ta question, Lucien l’âne mon ami, et certainement,
le point de vue de Mikis Théodorakis est différent, il a d’autres
urgences (même si sans doute le drame vécu par la génération
précédente ne le laisse pas indifférent), lui qui Grec mena le
combat en Grèce et en exil et qui séjourna dans les prisons de la
dictature. Ma
réponse ne peut éluder le fait que cette chanson quand elle dit :
m’en
rappelle une autre, française celle-là, écrite aussi dans de
terribles circonstances de lutte contre une dictature. Il s’agit
bien évidemment « Liberté » de Paul Éluard, qui dit notamment :
« Sur
l’absence
sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom …
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom …
Et
par le pouvoir d’un mot
Je
recommence ma vie. »
Voilà
pour le sens de la chanson. Mais avant de te laisser conclure, je
souhaite rappeler ici l’appel de Mikis Théodorakis (2010) aux
Européens :
« Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire a été le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. Nous ne vous demandons pas un traitement de faveur parce que nous avons subi, en tant que pays, l’une des pires catastrophes européennes aux années 1940 et nous avons lutté de façon exemplaire pour que le fascisme ne s’installe pas sur le continent. »
« Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme. »
On
le répétait
ici aussi :
« REGARDEZ
CE QU’ILS
FONT AUX GRECS,
ILS
VOUS LE FERONT AUSSI »
Que
dire de plus, dit Lucien l’âne, si ce n’est que comme Séféris,
comme Théodorakis et tous les autres, il nous faut reprendre notre
tâche et tisser le linceul de ce vieux monde autoritaire, brutal,
avide, arrogant et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Sur
la plage paisible
Et blanche comme une colombe
Nous avions soif à midi
Mais l’eau était saumâtre.
Nous avions soif à midi
Mais l’eau était saumâtre.
Et blanche comme une colombe
Nous avions soif à midi
Mais l’eau était saumâtre.
Nous avions soif à midi
Mais l’eau était saumâtre.
Sur
le sable blond
Nous avions écrit son nom.
Splendide ! Mais la brise souffla
Et le nom s’effaça.
Splendide ! Mais la brise souffla
Et le nom s’effaça.
Nous avions écrit son nom.
Splendide ! Mais la brise souffla
Et le nom s’effaça.
Splendide ! Mais la brise souffla
Et le nom s’effaça.
Avec
quel souffle, avec
quel cœur,
– quelles espérances et quelles ardeurs –
Nous tenions notre vie : erreur !
Nous avons changé de vie.
Nous tenions notre vie : erreur !
Nous avons changé de vie.
– quelles espérances et quelles ardeurs –
Nous tenions notre vie : erreur !
Nous avons changé de vie.
Nous tenions notre vie : erreur !
Nous avons changé de vie.
vendredi 24 novembre 2017
CETTE TERRE PORTERA TON NOM
CETTE
TERRE PORTERA TON NOM
Version
française – CETTE
TERRE PORTERA TON NOM – Marco
Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne – Questa
terra porterà il tuo nome – Compagnia
Daltrocanto – 2017
La
Sibylle conduit Énée au royaume des morts
|
L’histoire
mythologique est celle
de Palinuro, compagnon
d’Énée,
pris comme « victime sacrificielle » en échange
du salut et de l’accostage
d’Énée, donné par Neptune.
Il meurt en mer et y
reste sans
sépulture :
Palinuro devient cependant le symbole de tous ceux
qui aujourd’hui
meurent en mer pour fuir la guerre.
Dialogue
maïeutique
Quel
titre sibyllin que voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne
un peu ébahi. Serait-il question de l’établissement d’une
colonie, de la découverte d’un continent ou de je ne sais trop
quoi ?
Sibyllin ?
C’est le cas de le dire, Lucien l’âne mon ami, car cette chanson
rassemble divers personnages mythologico-géographiques et néanmoins,
héroïques, dont la Sibylle en personne et Palinuro, qui était le
compagnon d’Énée, ce héros qui survécut à la chute de Troie
et portant sur ses épaules son père, dut s’enfuir par la mer vers
d’autres horizons. Il n’y a donc là rien d’étonnant à ce que
la chanson soit sibylline, puisque c’est la Sibylle de Cuma, en
français Cumes, qui s’adresse au pilote d’un bateau qui arrive
au large des côtes tyrrhéniennes et évoque pour lui et ses
compagnons de mer, la triste fin de Palinuro, au cap du même nom.
Comme tu le n’ignores sans doute pas, toi qui fis le tour de la
Méditerranée tant de fois que nul ne peut se souvenir du nombre de
tes périples, Cuma (Cumes) et Palinuro sont encore à présent des
localités littorales de l’Italie méridionale.
Évidemment
que je situe ces lieux, Marco Valdo M.I. sur la côte où fume le
Vésuve et que je me souviens de Palinuro, dont on m’a maintes fois
conté l’aventure. Mais quel est le but de la chanson en rappelant
cette histoire, peux-tu me le dire ?
Certes,
Lucien l’âne mon ami, vois-tu, si elle rappelle aujourd’hui
cette histoire si ancienne – Cuma aurait 3000 ans et Palinuro, on
ne sait trop, mais sans doute à peu près autant, tous les lieux
accessibles et utiles de la côte ayant été fréquentés par les
gens venant de terre et de mer. Mais la chanson ne se veut pas
uniquement archéologique, elle est – comme souvent les chansons –
une parabole, un récit évocateur de ce qui se passe actuellement
là-bas le long des côtes et des drames qui en découlent. Même si
les Palinuros d’à présent sombrent dans le plus profond anonymat
et qu’aucun lieu ne rappelle leur mémoire.
En
somme, dit Lucien l’âne, elle évoque les mêmes malheurs que Le
Radeau de Lampéduse, chanson d’il y a huit ans déjà
et les choses n’ont fait qu’empirer. Alors, il importe plus que
jamais de poursuivre notre tâche et de tisser le linceul de ce vieux
monde impuissant, inconscient, incapable, failli et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Nocher
à ton timon, navigateur,
Vivent encore dans mon cœur, immense douleur,
Les gens tombés dans ce piège
Que toujours maudiront les chroniques.
Vivent encore dans mon cœur, immense douleur,
Les gens tombés dans ce piège
Que toujours maudiront les chroniques.
Pas
encore content, le dieu de la mer
Envisage un nouveau prix à payer.
Je vous conduirai saufs vers les jardins et les terres,
Mais je perdrai la vie à tous vous sauver.
Envisage un nouveau prix à payer.
Je vous conduirai saufs vers les jardins et les terres,
Mais je perdrai la vie à tous vous sauver.
Là-bas
où
l’eau
s’écrase sur
les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Là-bas
l’eau s’écrase sur les rochers,
Et je vois la silhouette d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Et je vois la silhouette d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Ici
alors qu’il séchait son front,
Le soleil plongeait derrière l’horizon,
Palinuro, ainsi le mythe l’établit,
Par le Dieu du sommeil fut trahi
Le soleil plongeait derrière l’horizon,
Palinuro, ainsi le mythe l’établit,
Par le Dieu du sommeil fut trahi
Et
là-bas l’eau s’écrase
sur les
rochers,
Et je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Et je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Là-bas
où
l’eau
s’écrase sur
les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Pour
les gens du futur, la Sibylle de Cuma,
À tous les courants, raconta
Que tu es mort sans savoir au fond
Que cette terre portera toujours ton nom.
À tous les courants, raconta
Que tu es mort sans savoir au fond
Que cette terre portera toujours ton nom.
Là-bas
où
l’eau
s’écrase sur
les rochers,
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
Je vois le profil d’une nouvelle terre
Dont on ne sait si elle pourra aider
Les nôtres à oublier cette maudite guerre.
mardi 21 novembre 2017
MONSIEUR LE PRÉSIDENT (MOI, JE NE VEUX PAS TRAVAILLER)
MONSIEUR
LE PRÉSIDENT
(MOI,
JE NE VEUX PAS TRAVAILLER)
Version française – MONSIEUR LE PRÉSIDENT (MOI, JE NE VEUX PAS TRAVAILLER) – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne
– Presidente
(io non voglio lavorare) – Mercanti
di Storie – 2011
Comme
tu peux le supposer en lisant le titre et ce qu’il dit entre
parenthèses, Lucien l’âne mon ami, c’est la chanson d’un gars
qui ne veut plus travailler et qui s’adresse au président pour le
lui signifier. C’est une sorte de déserteur, mais du champ de
bataille qu’est le travail. Pour ce faire, comme dans la chanson de
Vian, le protagoniste écrit une lettre au Président – ici, de
l’Italie, mais ce pourrait être de n’importe quel pays et il
pourrait s’agir de n’importe quel chef d’État, quel que soit
son titre : Président, Roi ou Reine, Empereur ou Impératrice,
Rais, Ras, Secrétaire Général, Prince ou Grand-Duc, Duce,
Conducator, Caudillo et autres Chefs.
Si
je t’entends bien, Marco Valdo M.I. mon ami, il s’agit là d’une
chanson inspirée de la chanson Le
Déserteur, mais transposée ailleurs et dans la Guerre
de Cent Mille Ans où les riches et les puissants
imposent par la force le travail aux pauvres, afin d’en tirer les
plus amples profits et bénéfices.
C’est
bien ça, Lucien l’âne mon ami. C’est une chanson qui mêle une
série de thèmes chers à Boris Vian et Henri Salvador et à des tas
d’autres également, mais si je cite ces deux noms, c’est que la
chanson est nettement inspirée du Déserteur de Boris Vian et
d’Henri
Salvador qui
interpréta si bien des
chansons contre le travail, notamment
« Je
peux pas travailler », de
Boris Vian également
et « Le
Travail, c’est la Santé ! » .
Je raconte ça, car la version française que je présente a rétabli
plus nettement cette
filiation, notamment par son interpellation récurrente
« Monsieur le Président », là
où la
chanson italienne dit simplement « Presidente » et
l’assortit d’une autre titre : roi, empereur, d’où ma
précédente énumération.
Si
je comprends bien, dit Lucien l’âne, le gars dit tout haut ce que
beaucoup pensent tout bas et fait écho à cette allergie au travail
qui touche nombre d’entre les humains, surtout quand il s’agit
d’un travail mercenaire, d’une activité répétitive sans grand
intérêt et même, sans intérêt du tout, comme c’est le cas pour
la plupart des « jobs » la plupart du temps, le tout
généralement enrobé dans la maxime aussi libérale, imbécile
qu’inquiétante qui dit que « Le Travail rend libre » –
en langue originale : « Arbeit
macht frei ». Mais voyons donc cette chanson et
puis, reprenons notre tâche libre et volontaire et tissons le
linceul de ce vieux monde zélé, travailleur, actif, créatif et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Monsieur
le Président,
Je vous fais cette lettre
Une chansonnette, peut-être
Pour vous dire simplement
Que j’ai décidé
Que le moment est venu de parler.
Monsieur le Président,
Je ne veux plus pourrir,
Je vous fais cette lettre
Une chansonnette, peut-être
Pour vous dire simplement
Que j’ai décidé
Que le moment est venu de parler.
Monsieur le Président,
Je ne veux plus pourrir,
Je
ne veux plus obtempérer,
Je ne veux plus travailler,
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux plus travailler,
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Monsieur
le Président,
Messieurs de l’opposition,
Je vous chante ma chanson
Pour vous dire à présent :
Il faut que vous sachiez
Que j’ai perdu ma mère.
Dans la guerre du travail, mon père
Un jour s’en est allé.
Larmes et départs affligés
J’en ai déjà tellement vécus
Que vraiment, je n’en veux plus.
Messieurs de l’opposition,
Je vous chante ma chanson
Pour vous dire à présent :
Il faut que vous sachiez
Que j’ai perdu ma mère.
Dans la guerre du travail, mon père
Un jour s’en est allé.
Larmes et départs affligés
J’en ai déjà tellement vécus
Que vraiment, je n’en veux plus.
Je
ne veux plus obtempérer
Je ne veux plus travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux plus travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Monsieur
le Président
Cette chanson-missive
Est une bombe en même temps
Car il faut que je vous dise
Le vôtre et le mien
Cette chanson-missive
Est une bombe en même temps
Car il faut que je vous dise
Le vôtre et le mien
Est
un pays plein
De mondaines, d’incompétents,
De funambules arrivistes
Indifférents, un peu fascistes
Moi, je veux un pays entier
Où on ne doit pas travailler
Pour juste consommer et crever.
De mondaines, d’incompétents,
De funambules arrivistes
Indifférents, un peu fascistes
Moi, je veux un pays entier
Où on ne doit pas travailler
Pour juste consommer et crever.
Je
ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
Dans les bras de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Monsieur
le Président, cher ami,
J’en termine ici,
Salut et fraternité !
Et mes respects à votre moitié,
J’en termine ici,
Salut et fraternité !
Et mes respects à votre moitié,
Celle
qui est la plus chère
Et
majeure, j’espère.
Je
ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et passer mes journées
À baiser les lèvres de femmes aimées
Je ne veux pas travailler
Je veux seulement aller à la mer
Je veux seulement aller à la mer
Et
si on veut me tuer,
Avec
une femme aimée,
On
pourra me trouver.
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