Version
française
– LES
POMPIERS DE VIGGIÙ – Marco Valdo M.I. – 2017
Auteurs :
Armando Fragna –
Nino Rastelli
Interprètes :Clara
Jaione – Claudio
Villa – Gigliola
Cinquetti – Quartetto
Cetra – Natalino
Otto – Nuccia
Bongiovanni – Claudio
Villa & Nuccia
Bongiovanni
Interprétations :
Enrico
Gentile : https://www.youtube.com/watch?v=QiTJmBH-dSc
(1948)
Gigliola
Cinquetti :
https://www.youtube.com/watch?time_continue=21&v=7BxLY4QC5nA
(1975)
Dis-moi,
Marco Valdo M.I., qu’est-ce que c’est que cette histoire des
pompiers de Viggiù ? Je me souviens que tu m’en as parlé
l’autre jour à propos d’une chanson d’Eduardo Bennato, qui si
j’ai bonne mémoire s’intitulait : « Mesdames
et Messieurs [[55008]]».
Tu
as bonne mémoire, Lucien l’âne mon ami. À
propos des pompiers de Viggiù, je
te confirme
qu’il s’agit de la
délirante histoire d’une compagnie de pompiers d’un
village situé au nord de Milan, près de la frontière suisse,
histoire qui
fut le sujet d’un film
italien des années (1949).
La
chanson I Pompieri di Viggiù, dont le film s’était inspiré, est
l’œuvre
de l’instituteur,
Armando Fragna. Pour moi,
cette histoire me rappelle
celle, nettement antérieure, que racontait
cette inénarrable chanson française (1934) intitulée
« Avec les pompiers ». D’ailleurs,
je soupçonne
fort qu’elle a dû servir de modèle à sa descendante italienne.
Ces
Pompiers de Viggiù ont également eu droit aux honneurs d’un
film,
dont
la
chanson
est le thème musical ; une chanson qui fut reprise
par Gigliola Cinquetti : I
Pompieri di Viggiù et
par bien d’autres encore
et
non des moindres, tels le Quartetto Cetra.
Mais
dis-moi, Marco valdo M.I., il me semble qu’il existe vraiment une
commune de Viggiù et peut-être a-t-elle un corps de pompiers ?
Avant
d’aller plus loin, je voudrais te préciser que toute cette
histoire est purement imaginaire et que si
la petite ville de Viggiù existe
réellement, elle n’a
jamais flambé et en tout cas, pas le jour de la constitution de son
corps de pompiers et
encore moins de la
faute de ses
« soldats du feu ».
Je
te reprends ici, traduite de ma main, une partie de la longue notice
que
consacre (wikipedia)
à
la
commune de Viggiù :« Il
faut remonter à 1881 pour trouver
l’idée de former un groupe volontaire pour un corps de pompiers à
Viggiù. Jusqu’alors, pour donner l’alarme quand
une
cheminée,
une ferme ou un bois prenaient
feu,
on sonnait
le
tocsin, et intervenaient ceux
qui
pouvaient.
Avec
des
subventions privées
et des volontaires, on acquit une pompe manuelle. Cependant,
en attente de bouches d’incendie, il fallait
utiliser l’eau des puits, dont Viggiù était heureusement
très bien fourni.
Les
premières tenues furent acquises chez les pompiers du groupe de
Milan, le matériel fut fourni par l’Administration Communale de
Viggiù ; les exercices se déroulaient dans la cour de l’école
rue de Rome, où se trouvait le garage des pompiers. Les volontaires
étaient à 90 %, les ouvriers carriers et marbriers du village.
Pour les avertir, en cas d’incendie, en plus d’employer le
tocsin, en 1928 un homme fut chargé parcourir le village en
bicyclette en jouant une trompe d’appel. En 1939, on installa une
sirène. Le détachement fut dissous en 1962.
Pendant
la seconde guerre mondiale, réfugié à Viggiù, l’instituteur
Armando Fragna composa la célèbre chanson devenue ensuite le
leitmotiv du film I Pompieri di Viggiù. Les Viggiutesi (Vigioutais),
qui aimaient tant leurs volontaires, et les volontaires eux-mêmes,
n’apprécièrent pas d’être ainsi tournés en bourrique ;
toutefois, il fallut se rendre à l’évidence et au succès
qu’obtint la chanson. Et, après tant d’années, on peut affirmer
que cette joyeuse chansonnette a contribué à répandre le nom de
Viggiù ( et de ses pompiers) dans toute Europe et dans le monde
entier.
Certes,
dit l’âne Lucien en riant, c’est d’ailleurs ainsi, j’en suis
persuadé que tu as eu connaissance de l’existence de cette petite
ville au pied des Alpes.
Cela
dit, son
succès s’explique de différentes façons.
Je
te rappelle d’abord pour mettre les choses bien en tête que cette
chanson est née en exil du croisement de deux chansons françaises
du milieu des années 1930 : Avec les pompiers (1934) et Tout va
très bien, Madame la Marquise (1935), chansons pour lesquelles on
peut émettre un commentaire « politique » du même
ordre, mais bien évidemment rapporté aux temps considérés
D’abord
au premier degré,
par la façon burlesque dont elle dépeint les pompiers et leur
catastrophique et héroïque première intervention, le jour-même de
la constitution
de leur escouade.
Comme
dans la version française, tout le village a flambé en quelque
sorte, grâce aux pompiers et à leur sublime incompétence. C’est
donc une chanson comique et sa drôlerie a fait beaucoup pour sa
diffusion.
Ensuite,
comme dans la chanson française d’origine, il y a un double sens,
immédiatement perceptible et
lui aussi, terriblement
moqueur, plein d’essence d’ironie. Ce
double sens est éminemment politique et très, très critique
vis-à-vis des autorités. En l’occurrence, vu
la date à laquelle elle fut conçue, il ne fait doute
qu’elle
raconte – à sa manière – l’histoire du fascisme. Dès lors,
elle peut être comprise comme une allégorie de toute formation de
matamores accédant au pouvoir.
Enfin,
cette canzone entre temps
est tombée dans le fonds
commun des chansons qui
hantent la mémoire populaire de sorte qu’Eduardo Bennato,
auteur-compositeur et chanteur napolitain de grande envergure, dans
une chanson de 2016, fait
directement allusion aux
« glorieux pompiers de Viggiù » (une
commune de 5800 habitants située à 850
km de Naples)
et cette référence renvoie
évidemment elle aussi au monde politique contemporain – et à mon
sens, pas seulement en Italie.
Voilà
qui justifie amplement l’insertion de ces chansons (l’originale
italienne et sa version française – ainsi que j’espère l’autre
chanson française : Avec les Pompiers sera elle aussi bientôt
présentée ici) dans un site des chansons contre la guerre. Quant à
nous, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde
tremblotant, flamboyant, flambant, incendié, incendiaire,
inflammable et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Par
la volonté du Vicomte et du Roi
Sur l’avis du Baron,
On a formé la section
Des Pompiers de Viggiù, ce jour-là.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Sur l’avis du Baron,
On a formé la section
Des Pompiers de Viggiù, ce jour-là.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Et
aux frais du Marquis,
On a acheté les uniformes requis
Avec bicornes à larges bords,
Avec panaches rouge, bleu et or.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
On a acheté les uniformes requis
Avec bicornes à larges bords,
Avec panaches rouge, bleu et or.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Comme
il fallait les former,
On a allumé un feu de bois
Tout le groupe s’est aligné
Et a crié « Hip hip Hourra ! ».
Vive par-ci, vive par-là,
Vive en haut, vive en bas.
On a allumé un feu de bois
Tout le groupe s’est aligné
Et a crié « Hip hip Hourra ! ».
Vive par-ci, vive par-là,
Vive en haut, vive en bas.
Vive
les Pompiers de Viggiù !
Quand ils passent,
Les cœurs s’enflamment.
Vive leurs panaches or, bleu et rouge !
Vive les pompes
Des Pompiers de Viggiù !
Quand ils passent,
Les cœurs s’enflamment.
Vive leurs panaches or, bleu et rouge !
Vive les pompes
Des Pompiers de Viggiù !
Ils
affrontèrent l’incendie
Avec leurs pompes-arrosoirs,
Mais à leur grand désespoir,
L’eau était en pénurie.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Avec leurs pompes-arrosoirs,
Mais à leur grand désespoir,
L’eau était en pénurie.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Mais
leur Chef, homme de confiance,
Eut une idée vraiment bizarre :
Il emplit d’essence
Le grand réservoir.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Eut une idée vraiment bizarre :
Il emplit d’essence
Le grand réservoir.
Pompe ici, pompe là,
Pompe en haut et pompe en bas.
Et
sans hésiter
dans le village incendié,
Dans les fumées, s’est précipité
Tout le peloton des Pompiers.
Vive par-ci, vive par-là,
Vive en haut, vive en bas.
dans le village incendié,
Dans les fumées, s’est précipité
Tout le peloton des Pompiers.
Vive par-ci, vive par-là,
Vive en haut, vive en bas.
Vive
les Pompiers de Viggiù !
Quand ils passent,
Les cœurs s’enflamment.
Vive leurs panaches or, bleu et rouge !
Vive les pompes
Des Pompiers de Viggiù !
Quand ils passent,
Les cœurs s’enflamment.
Vive leurs panaches or, bleu et rouge !
Vive les pompes
Des Pompiers de Viggiù !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire