INDE
Version
française – INDE – Marco Valdo M.I. – 2017
Ah,
Lucien l’âne mon ami, je m’en vais te raconter une histoire
véritable qui illustre on ne peut mieux la canzone « India »
– « INDE » et qui dit aussi pourquoi j’ai pris cette
peine d’en faire une version en langue française. Elle concerne,
comme on l’oublie aisément, principalement, deux pays qui à eux
seuls représentent à peu près un tiers de la population de la
planète et si on y ajoute le troisième intervenant, on se rapproche
encore de la moitié des humains. C’est dire si elle a de
l’importance et de la gravité et singulièrement, dans le cas d’un
conflit entre eux. On va voir que ce conflit a été éloigné par la
possession de l’arme de dissuasion la plus forte : la bombe
atomique. Cependant, de ce côté-ci du monde, on a fortement
tendance à négliger cette partie du monde et l’histoire qui la
concerne et a fortiori, on néglige aussi le poids des événements
dans ces pays si (peu) lointains.
Si
peu lointains, en effet, Marco Valdo M.I. mon ami, que j’y suis
allé moi-même depuis très longtemps. Pour tout dire, des siècles
avant Zéro. Au passage, et pour des raisons de neutralité absolue,
je rappelle que j’ai décidé de compter le temps en prenant comme
point de référence, un point arbitraire nommé Zéro, une
appellation intacte de toute religion et scientifiquement recevable
par tous les humains indistinctement de leur race (concept absurde et
discriminatoire – il n’y a qu’une seule race humaine), de leur
couleur, de leur âge, de leur religion (usage absurde,
discriminatoire et criminogène). Donc, des siècles avant Zéro,
j’ai vu le Cathay et les Indes, j’y ai traîné mes sabots et
j’ai rencontré des philosophes à dos de buffle et des dieux
réincarnés en toutes sortes de figures tutélaires. Ici, on en
était encore aux prémisses d’un monde organisé. Mais dis-moi, la
canzone, de quoi parle-t-elle ?
Oh,
Lucien l’âne mon ami, elle dénonce à sa manière la réalisation
par l’Inde d’une explosion nucléaire. Cependant, il faut bien
dire qu’il y a de quoi être plus nuancé quand on se reporte aux
événements de l’époque. Certes, on va le voir l’Inde fait
exploser une bombe nucléaire, certes elle la dit « pacifique »
– ce pourquoi la canzone l’accuse de duplicité, mais il est vrai
– et la chanson n’en fait pas état – que l’Inde est cernée
par des voici assez hostiles et qui eux aussi, disposent (Chine) ou
vont disposer (Pakistan) de l’arme nucléaire. Plusieurs guerres
ont démontré l’inimitié qui règne dans cette partie du monde et
la difficile position indienne. Il convenait à mon sens de dire ces
choses et d’incriminer les premiers armés – en l’occurrence :
la Chine. Je t’ai préparé un résumé des événements pour faire
comprendre l’ambiance, vue sur place et non de l’autre bout du
monde.
Ainsi
donc, face à la puissance chinoise, l’Inde avait perdu la guerre
en 1962. Dans ce contexte, l’option nucléaire s’est imposée à
l’Inde pour établir un équilibre (face à la bombe chinoise –
première explosion : octobre 1964) de la terreur, indépendant
du nombre de divisions, de chars ou de combattants.
Dès
cette époque, dans un de ses discours Nehru (premier ministre
« historique » de l’Inde) évoquait « La
Bombe » : « Nous devons développer l’énergie
atomique, sans idée de guerre. Je pense vraiment que nous devons la
développer à des fins pacifiques. Bien sûr, si en tant que Nation,
nous sommes contraints de l’utiliser à d’autres fins, alors
aucun argument sentimental ne nous retiendra de l’utiliser à cette
fin ». Ainsi, L’Inde lança son programme de « Bombe
nucléaire pacifique ». Elle arrivera à le concrétiser en
1974 – soit 10 ans après la Chine.
En
1964, la Chine procède à des essais nucléaires. En 1965,
deuxième guerre indo-pakistanaise. Le
Premier ministre pakistanais, Ali Bhutto, déclare que si l’Inde
développe des armes nucléaires, le Pakistan va « manger
de l’herbe ou des feuilles, voire même jeûner
» afin de développer à son tour un programme nucléaire. 1971 :
Nouvelle
guerre entre l’Inde (alliée au Bangladesh) et le Pakistan.
Début 1973, Indira Gandhi, premier
ministre indien,
dit à
propos de la bombe :
« Let’s have it » (Ayons-la !).
Le
2 mai 1974, à 8H05, la première explosion nucléaire indienne a
lieu. Cela se passe à Pokharan dans le désert du Thar. Elle est
d’une puissance moins élevée que la bombe lancée sur Hiroshima.
Quelques minutes après l’explosion, les scientifiques envoient un
télégramme au premier ministre, dont le libellé est "The
Buddha is Smiling" – « Bouddha sourit ». L’Inde
appelle cet essai : une "Peaceful Nuclear Explosion" :
« Une explosion nucléaire pacifique ».
Une
« explosion nucléaire pacifique » ?, Marco Valdo
M.I. mon ami, on aimerait bien y croire et sans doute, était-ce vrai
dans l’esprit des dirigeants de l’époque. Le sera-ce encore
demain ? De toute façon, la prolifération nucléaire se
poursuit et jusqu’à présent, elle a paralysé des conflits
majeurs. Mais demain ?
En
fait, Lucien l’âne mon ami, la
vraie question, à mon sens, n’est pas la bombe, mais le
nationalisme, mais la division de l’humanité en nations, religions
et autres moteurs de guerre ; la vraie question, c’est la
guerre, la Guerre
de Cent Mille Ans que
les riches et les puissants font aux pauvres et aux plus faibles pour
imposer leur domination, accroître leurs richesses, étendre leurs
pouvoirs et
perpétuer l’exploitation. Le vrai danger pour l’humaine nation,
c’est l’avidité, l’arrogance, l’ambition et face à ces
périls, la question des armements est assez secondaire. La faim, la
soif, la maladie et la bêtise tuent plus que les armes et même
parmi les armes, ce sont les « armes conventionnelles »
qui sont et de loin, les plus meurtrières – jusqu’à présent,
elles ont fait des centaines de millions, si ce n’est des milliards
de cadavres.
Alors,
Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons encore et
toujours le linceul de ce vieux monde amer, avide, arrogant,
ambitieux, absurde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Femme
mystique au corps de bronze,
Tu puises aux trésors d’amours ancestrales.
Désert immense de cendres chaudes,
Le soleil conserve tes fièvres anciennes.
Tu puises aux trésors d’amours ancestrales.
Désert immense de cendres chaudes,
Le soleil conserve tes fièvres anciennes.
Terre
féconde de diamants bleus,
Tu emprisonnes dans la boue tes fruits orgueilleux.
Folle source de pluies invoquées,
Tu ramènes la vie sur les plaines assoiffées.
Tu emprisonnes dans la boue tes fruits orgueilleux.
Folle source de pluies invoquées,
Tu ramènes la vie sur les plaines assoiffées.
Dans
les cieux de feu, avec
tes danses,
Tu escamotes le souffle des affamés,
Tu verses des larmes dans le fleuve vicié,
Mais un tonnerre plus fort te démontre menteuse.
Tu escamotes le souffle des affamés,
Tu verses des larmes dans le fleuve vicié,
Mais un tonnerre plus fort te démontre menteuse.
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