mardi 11 avril 2017

INDE

INDE



Version française – INDE – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – IndiaLe Orme (Antonio Pagliuca ed Aldo Tagliapietra) – 1974






Ah, Lucien l’âne mon ami, je m’en vais te raconter une histoire véritable qui illustre on ne peut mieux la canzone « India » – « INDE » et qui dit aussi pourquoi j’ai pris cette peine d’en faire une version en langue française. Elle concerne, comme on l’oublie aisément, principalement, deux pays qui à eux seuls représentent à peu près un tiers de la population de la planète et si on y ajoute le troisième intervenant, on se rapproche encore de la moitié des humains. C’est dire si elle a de l’importance et de la gravité et singulièrement, dans le cas d’un conflit entre eux. On va voir que ce conflit a été éloigné par la possession de l’arme de dissuasion la plus forte : la bombe atomique. Cependant, de ce côté-ci du monde, on a fortement tendance à négliger cette partie du monde et l’histoire qui la concerne et a fortiori, on néglige aussi le poids des événements dans ces pays si (peu) lointains.

Si peu lointains, en effet, Marco Valdo M.I. mon ami, que j’y suis allé moi-même depuis très longtemps. Pour tout dire, des siècles avant Zéro. Au passage, et pour des raisons de neutralité absolue, je rappelle que j’ai décidé de compter le temps en prenant comme point de référence, un point arbitraire nommé Zéro, une appellation intacte de toute religion et scientifiquement recevable par tous les humains indistinctement de leur race (concept absurde et discriminatoire – il n’y a qu’une seule race humaine), de leur couleur, de leur âge, de leur religion (usage absurde, discriminatoire et criminogène). Donc, des siècles avant Zéro, j’ai vu le Cathay et les Indes, j’y ai traîné mes sabots et j’ai rencontré des philosophes à dos de buffle et des dieux réincarnés en toutes sortes de figures tutélaires. Ici, on en était encore aux prémisses d’un monde organisé. Mais dis-moi, la canzone, de quoi parle-t-elle ?

Oh, Lucien l’âne mon ami, elle dénonce à sa manière la réalisation par l’Inde d’une explosion nucléaire. Cependant, il faut bien dire qu’il y a de quoi être plus nuancé quand on se reporte aux événements de l’époque. Certes, on va le voir l’Inde fait exploser une bombe nucléaire, certes elle la dit « pacifique » – ce pourquoi la canzone l’accuse de duplicité, mais il est vrai – et la chanson n’en fait pas état – que l’Inde est cernée par des voici assez hostiles et qui eux aussi, disposent (Chine) ou vont disposer (Pakistan) de l’arme nucléaire. Plusieurs guerres ont démontré l’inimitié qui règne dans cette partie du monde et la difficile position indienne. Il convenait à mon sens de dire ces choses et d’incriminer les premiers armés – en l’occurrence : la Chine. Je t’ai préparé un résumé des événements pour faire comprendre l’ambiance, vue sur place et non de l’autre bout du monde.
Ainsi donc, face à la puissance chinoise, l’Inde avait perdu la guerre en 1962. Dans ce contexte, l’option nucléaire s’est imposée à l’Inde pour établir un équilibre (face à la bombe chinoise – première explosion : octobre 1964) de la terreur, indépendant du nombre de divisions, de chars ou de combattants.
Dès cette époque, dans un de ses discours Nehru (premier ministre « historique » de l’Inde) évoquait « La Bombe » : « Nous devons développer l’énergie atomique, sans idée de guerre. Je pense vraiment que nous devons la développer à des fins pacifiques. Bien sûr, si en tant que Nation, nous sommes contraints de l’utiliser à d’autres fins, alors aucun argument sentimental ne nous retiendra de l’utiliser à cette fin ». Ainsi, L’Inde lança son programme de « Bombe nucléaire pacifique ». Elle arrivera à le concrétiser en 1974 – soit 10 ans après la Chine.
En 1964, la Chine procède à des essais nucléaires. En 1965, deuxième guerre indo-pakistanaise. Le Premier ministre pakistanais, Ali Bhutto, déclare que si l’Inde développe des armes nucléaires, le Pakistan va « manger de l’herbe ou des feuilles, voire même jeûner » afin de développer à son tour un programme nucléaire. 1971 : Nouvelle guerre entre l’Inde (alliée au Bangladesh) et le Pakistan. Début 1973, Indira Gandhi, premier ministre indien, dit à propos de la bombe : « Let’s have it » (Ayons-la !).
Le 2 mai 1974, à 8H05, la première explosion nucléaire indienne a lieu. Cela se passe à Pokharan dans le désert du Thar. Elle est d’une puissance moins élevée que la bombe lancée sur Hiroshima. Quelques minutes après l’explosion, les scientifiques envoient un télégramme au premier ministre, dont le libellé est "The Buddha is Smiling" – « Bouddha sourit ». L’Inde appelle cet essai : une "Peaceful Nuclear Explosion" : « Une explosion nucléaire pacifique ».

Une « explosion nucléaire pacifique » ?, Marco Valdo M.I. mon ami, on aimerait bien y croire et sans doute, était-ce vrai dans l’esprit des dirigeants de l’époque. Le sera-ce encore demain ? De toute façon, la prolifération nucléaire se poursuit et jusqu’à présent, elle a paralysé des conflits majeurs. Mais demain ?

En fait, Lucien l’âne mon ami, la vraie question, à mon sens, n’est pas la bombe, mais le nationalisme, mais la division de l’humanité en nations, religions et autres moteurs de guerre ; la vraie question, c’est la guerre, la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres et aux plus faibles pour imposer leur domination, accroître leurs richesses, étendre leurs pouvoirs et perpétuer l’exploitation. Le vrai danger pour l’humaine nation, c’est l’avidité, l’arrogance, l’ambition et face à ces périls, la question des armements est assez secondaire. La faim, la soif, la maladie et la bêtise tuent plus que les armes et même parmi les armes, ce sont les « armes conventionnelles » qui sont et de loin, les plus meurtrières – jusqu’à présent, elles ont fait des centaines de millions, si ce n’est des milliards de cadavres.

Alors, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons encore et toujours le linceul de ce vieux monde amer, avide, arrogant, ambitieux, absurde et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Femme mystique au corps de bronze,
Tu puises aux trésors d’amours ancestrales.
Désert immense de cendres chaudes,
Le soleil conserve tes fièvres anciennes.

Terre féconde de diamants bleus,
Tu emprisonnes dans la boue tes fruits orgueilleux.
Folle source de pluies invoquées,
Tu ramènes la vie sur les plaines assoiffées.

Dans les cieux de feu, avec tes danses,
Tu
escamotes le souffle des affamés,
Tu
verses des larmes dans le fleuve vicié,
Mais un tonnerre plus fort te dé
montre menteuse.


De quelle sagesse résonne ton sitar ?
Et t
on encens, quel poison rare ?

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