LE
RENARD ET LE CHAT
Version
française : LE RENARD ET LE CHAT – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson
italienne – Il
gatto e la volpe – Edoardo
Bennato – 1977
Texte
et musique : Edoardo Bennato
Il
y a quarante ans, Edoardo Bennato écrivait et interprétait tout une
série des chansons consacrées à « Burattino senza fili »,
à une Marionnette sans fil ; une série rassemblée en un album
quui avait comme personnage central Pinocchio que sans doute, tu
connais toi aussi.
Certes,
Marco Valdo M.I. mon ami, que je connais cette histoire de Pinocchio.
C’est celle d’une marionnette en bois qui de fil en aiguille,
d’une aventure à l’autre, se met à vivre, devient un petit
garçon et perdant ainsi sa nature propre s’acclimate à la société
des hommes. C’est à l’évidence une parabole de la socialisation
et de la normalisation des petits humains. En gros, elle raconte le
passage de l’enfance à l’âge adulte.
En
effet, c’est bien cette histoire-là, Lucien l’âne mon ami.
Mais, cette fois, Pinocchio est sorti de l’histoire du livre de
Collodi pour se plonger dans le monde contemporain. Du coup, cette
Marionnette sans fil devient une fable métaphorique, polysémique et
polyscénique. Elle se passe dans le réel et la Marionnette est
confrontée au pouvoir qu’il soit économique, politique, culturel
ou religieux. C’est de cette rencontre que se nourrit le récit.
Oui,
dit Lucien l’âne, Le Renard et le Chat dans tout ça ?
Le
Renard et le Chat est une des chansons de cette fable en musique.
Avant d’aller plus avant et que tu me le fasses remarquer, je te
signale que c’est volontairement que dans le titre en français,
j’ai inversé les deux personnages :
– titre
italien : Il gatto e la volpe ;
– titre
français : Le renard et le chat.
Et
pourquoi ça ? Je me le demande bien, dit Lucien l’âne.
Tout
simplement pour ceci que, Lucien l’âne mon ami, c’est le renard
qui parle dans la chanson, c’est lui qui la voix mielleuse qu’on
y entend tout au long.Il me paraissait donc logique de lui rendre sa
place.
Cela
dit, cette fable en chanson du renard et du chat montre
spécifiquement le jeu du pouvoir, c’est-à-dire cette forme
d’oppression et de domination, qui est le fondement de la Guerre de
Cent Mille Ans, dans le domaine particulier de l’industrie
culturelle du spectacle, peu importe le média considéré. Elle
montre comment on attire dans le piège du contrat celui qu’on veut
exploiter.
Dans
sa version Edoardo Bennato, qui lui-même évidemment directement
concerné par ce jeu de pouvoir en tant qu’artiste, la situe dans
le show-bizzenesse, dans l’univers du spectacle musical, mais c’est
tout aussi vrai pour le cinéma, domaine où la situe la version
française. Dans tous les cas, la règle fondamentale est la même :
bizzenesse is bizzenesse et tout est bon pour faire du « cash »,
de la monnaie, y compris gruger les autres et tirer profit de leur
ignorance.
Oh,
dit Lucien l’âne, je vois de quoi il est question, dit Lucien
l’âne. Edoardo Bennato a bien raison de révéler de telles
pratiques. Quant à nous, tissons à notre tour le linceul de ce
vieux monde escroc, profiteur, cupide et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Quelle hâte, mais où tu cours, où tu vas ?
Si tu nous écoutes un instant, tu comprendras,
Moi, je suis le renard, lui, c’est le chat ; nous,
Nous sommes en société, tu peux te fier à nous.
Tu peux nous parler de tes ennuis, de tes problèmes,
Nous sommes les meilleurs dans ce domaine.
C’est une maison spécialisée, crois-moi,
Tu signes un contrat et tu verras,
Tu ne t’en repentiras pas.
Nous découvrons des talents, nous ne nous trompons jamais ;
Nous saurons exploiter tes qualités.
Donne-nous seulement une avance
Et nous t’inscrivons à la course
Pour la célébrité.
C’est
une vraie affaire, crois-moi !
Il ne faut pas perdre cette occasion-là,
Sinon ensuite tu t’en repentiras.
Ça n’arrive pas tout le temps
D’avoir deux consultants,
Deux entrepreneurs compétents
Il ne faut pas perdre cette occasion-là,
Sinon ensuite tu t’en repentiras.
Ça n’arrive pas tout le temps
D’avoir deux consultants,
Deux entrepreneurs compétents
En avant, ne perdons pas de temps, signe là ;
C’est légal, une formalité, un contrat,
Tu nous cèdes tous les droits
Et nous ferons de toi
Une star de cinéma.
Quelle
chance, tu as !
Si tu nous écoutes un instant, tu comprendras,
Moi, je suis le renard, lui, c’est le chat, Nous,
Nous sommes en société, tu peux te fier à nous.
Si tu nous écoutes un instant, tu comprendras,
Moi, je suis le renard, lui, c’est le chat, Nous,
Nous sommes en société, tu peux te fier à nous.
Tu
peux te fier à nous,
Tu
peux te fier à nous !