vendredi 2 décembre 2016

REFUS

REFUS


Version française – REFUS – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson italienneRifiutoStinky Rats1985







Mon ami Lucien l’âne, j’espère que tu t’entends bien avec ces autres mammifères que sont les muridés, autrement dit, des rats et spécifiquement, des rats d’égout, les mêmes que l’on trouve dans la « filastroca », la « litanie », la « ritournelle », la « turlutaine », qu’on désigne souvent sous ses premiers mots : « J’en ai marre, marabout ».

Oh, Marco Valdo M.I. depuis le temps que je la connais celle-là. Allez, je te la récite :

« J’en ai marre,
Marabout,
Bout de ficelle,
Selle de cheval,
Cheval de course,
Course à pied,
Pied de cochon,
Cochon de ferme,
Ferme ta gueule,
Gueule de rat,
Rat d’égout,
Dégoûtant ! »

Fort bien, cela dit, avant daller plus avant dans cette introduction à la chanson, il me serait utile que tu me dises où en sont tes rapports avec les muridés.

Bof, dit Lucien l’âne, il m’arrive d’en croiser sur les bords des rivières, des canaux, dans les campagnes, en ville, près des décharges, dans les étables, sur les marchés… Bref, un peu partout. Et pour ce qui me concerne, les relations avec ces charmants rongeurs se passent plutôt bien.
Mais comme dans toutes les espèces, il y a chez les rats également des mauvais coucheurs et des spécimens agressifs. Ceux-là font rapidement connaissance avec le célèbre coup de pied de l’âne, coup rapide et terriblement efficace et pas lâche pour un sou. C’est un coup noble qu’on ne donne qu’en dernier ressort, en légitime défense. Un peu comme si assailli par un malotru, tu lui donnais un coup de poing ; simplement, l’âne n’a pas de poing, mais il a des pieds. Et il est rare qu’ils y reviennent.

Et je les comprends, car un coup de pied d’âne est souvent très douloureux et dans le cas qui nous occupe, celui d’un animal aussi petit qu’un rat, il peut être carrément mortel.

C’est sûr, mais nous les ânes, on fait attention, on dose nos coups. Enfin, la chose est sûre, je n’en ai jamais tué. Cependant, ajoute Lucien l’âne, on ne confondra pas mon coup de pied avec le coup de pied de Vénus, nettement moins hygiénique, mais aussi plus redoutable et qui laisse d’autres traces qu’une simple bourrade.

Oui, oui, je t’approuve totalement, répond Marco Valdo M.I. en riant dans sa barbe, l’imberbe. Cela dit, les rats sont des animaux fort intelligents et avec les ânes, parmi les plus intelligents. Il y aurait beaucoup de choses à en dire, mais ici, on ne refait pas l’Encyclopédie.

Tu as raison, Marco Valdo M.I. mon ami, nous n’avons pas le temps de refaire l’Encyclopédie et pour en revenir à notre propos, je me demande pourquoi tu as commencé cette histoire de rats.

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, si je t’ai demandé si tu t’entendais bien avec les muridés, c’est tout simplement parce que le groupe punk qui est l’auteur de la chanson s’est lui-même présenté sous le nom de Stinky Rats – Rats puants – en italien : Topi Puzzolenti. Ils avaient écumé les salles et les oreilles dans les années 80 du siècle dernier et on avait sauvé leur production dans une compilation publiée en 2009.
Un commentateur italien dit à leur égard – je résume : « Malheureusement, on ne dispose pas d’autres informations à propos du groupe ; leur musique se laisse écouter et on apprécie particulièrement le fait que les paroles sont claires et les textes appréciables.
Il s’agit de morceaux qui peuvent être goûtés par les amateurs du hardcore le plus pur comme de ceux du punk, ou de n’importe quel autre genre, du fait qu’ils sont bien joués, furieux mais en même temps, mélodieux et dénués de ce tapage qui peut être sans doute prenant, mais qui distrait sans équivoque l’auditeur du message : le message est la chose plus importante dans les genres musicaux comme le punk, le hc (hard core), et cetera) »


Voilà de bien belles considérations à propos de ces jeunes gens, mais, Marco Valdo M.I. mon ami, qu’en est-il de cette canzone, finalement ?

J’y viens, Lucien l’âne mon ami, j’y viens. C’est l’histoire d’un refus, d’un refus radical de cette société et des obligations, des servitudes qu’elle inflige à ses membres. C’est un chant de révolte.

Un de plus (mais on n’en fera jamais assez !) dans cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres afin de les assujettir, de les dominer, de leur imposer leur pouvoir, de les exploiter. Il nous revient de reprendre notre tâche et de tisser – nous aussi – le linceul de ce vieux monde dominateur, oppresseur, dictateur, démocratique et cacochyme.

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


Ils t’ont dressé à dire toujours oui !
Comme un tigre dans une cage,
Ils t’ont privé de ta vie
Et ils t’en ont refilé une autre,
Engluée dans leur morale répressive.
Tu te caches dans ta monstrueuse ignorance,
Sans pouvoir reprendre ta propre vie
Et tu ne peux plus rien faire,
Car maintenant, tu es devenu l’un d’eux.

Ils m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.
Ils me retiennent en cellule,
Ils me battent à sang sans pitié.

Je refuse votre autorité,
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !

Ils te font militaire,
Ils t’envoient à la guerre
Tuer des femmes, tuer des enfants,
Tuer des femmes, tuer des enfants !
Ils
m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.

Je refuse votre autorité,
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !



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