REFUS
Version
française – REFUS – Marco Valdo M.I. – 2016
Mon
ami Lucien l’âne, j’espère que tu t’entends bien avec ces
autres mammifères que sont les muridés, autrement dit, des rats et
spécifiquement, des rats d’égout, les mêmes que l’on trouve
dans la « filastroca », la « litanie », la
« ritournelle », la « turlutaine », qu’on
désigne souvent sous ses premiers mots : « J’en ai
marre, marabout ».
Oh,
Marco Valdo M.I. depuis le temps que je la connais celle-là. Allez,
je te la récite :
« J’en
ai marre,
Marabout,
Bout
de ficelle,
Selle
de cheval,
Cheval
de course,
Course
à pied,
Pied
de cochon,
Cochon
de ferme,
Ferme
ta gueule,
Gueule
de rat,
Rat
d’égout,
Dégoûtant ! »
Fort
bien, cela dit, avant daller plus avant dans cette introduction à la
chanson, il me serait utile que tu me dises où en sont tes rapports
avec les muridés.
Bof,
dit Lucien l’âne, il m’arrive d’en croiser sur les bords des
rivières, des canaux, dans les campagnes, en ville, près des
décharges, dans les étables, sur les marchés… Bref, un peu
partout. Et pour ce qui me concerne, les relations avec ces charmants
rongeurs se passent plutôt bien.
Mais
comme dans toutes les espèces, il y a chez les rats également des
mauvais coucheurs et des spécimens agressifs. Ceux-là font
rapidement connaissance avec le célèbre coup de pied de l’âne,
coup rapide et terriblement efficace et pas lâche pour un sou. C’est
un coup noble qu’on ne donne qu’en dernier ressort, en légitime
défense. Un peu comme si assailli par un malotru, tu lui donnais un
coup de poing ; simplement, l’âne n’a pas de poing, mais il
a des pieds. Et il est rare qu’ils y reviennent.
Et
je les comprends, car un coup de pied d’âne est souvent très
douloureux et dans le cas qui nous occupe, celui d’un animal aussi
petit qu’un rat, il peut être carrément mortel.
C’est
sûr, mais nous les ânes, on fait attention, on dose nos coups.
Enfin, la chose est sûre, je n’en ai jamais tué. Cependant,
ajoute Lucien l’âne, on ne confondra pas mon coup de pied avec le
coup de pied de Vénus, nettement moins hygiénique, mais aussi plus
redoutable et qui laisse d’autres traces qu’une simple bourrade.
Oui,
oui, je t’approuve totalement, répond Marco Valdo M.I. en riant
dans sa barbe, l’imberbe. Cela dit, les rats sont des animaux fort
intelligents et avec les ânes, parmi les plus intelligents. Il y
aurait beaucoup de choses à en dire, mais ici, on ne refait pas
l’Encyclopédie.
Tu
as raison, Marco Valdo M.I. mon ami, nous n’avons pas le temps de
refaire l’Encyclopédie et pour en revenir à notre propos, je me
demande pourquoi tu as commencé cette histoire de rats.
Eh
bien, Lucien l’âne mon ami, si je t’ai demandé si tu
t’entendais bien avec les muridés, c’est tout simplement parce
que le groupe punk qui est l’auteur de la chanson s’est lui-même
présenté sous le nom de Stinky Rats – Rats puants – en
italien : Topi Puzzolenti. Ils avaient écumé les salles et les
oreilles dans les années 80 du siècle dernier et on avait sauvé
leur production dans une compilation publiée en 2009.
Un
commentateur italien dit à leur égard – je résume :
« Malheureusement, on ne dispose pas d’autres informations à
propos du groupe ; leur musique se laisse écouter et on
apprécie particulièrement le fait que les paroles sont claires et
les textes appréciables.
Il
s’agit de morceaux qui peuvent être goûtés par les amateurs du
hardcore le plus pur comme de ceux du punk, ou de n’importe quel
autre genre, du fait qu’ils sont bien joués, furieux mais en même
temps, mélodieux et dénués de ce tapage qui peut être
sans doute prenant, mais qui distrait sans équivoque l’auditeur du
message : le message est la chose plus importante dans les
genres musicaux comme le punk, le hc (hard core), et cetera) »
Voilà
de bien belles considérations à propos de ces jeunes gens, mais,
Marco Valdo M.I. mon ami, qu’en est-il de cette canzone,
finalement ?
J’y
viens, Lucien l’âne mon ami, j’y viens. C’est l’histoire
d’un refus, d’un refus radical de cette société et des
obligations, des servitudes qu’elle inflige à ses membres. C’est
un chant de révolte.
Un
de plus (mais on n’en fera jamais assez !) dans cette Guerre
de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres
afin de les assujettir, de les dominer, de leur imposer leur pouvoir,
de les exploiter. Il nous revient de reprendre notre tâche et de
tisser – nous aussi – le linceul de ce vieux monde dominateur,
oppresseur, dictateur, démocratique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ils t’ont dressé à dire toujours oui !
Comme un tigre dans une cage,
Ils t’ont privé de ta vie
Et ils t’en ont refilé une autre,
Engluée dans leur morale répressive.
Tu te caches dans ta monstrueuse ignorance,
Sans pouvoir reprendre ta propre vie
Et tu ne peux plus rien faire,
Car maintenant, tu es devenu l’un d’eux.
Ils m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.
Ils me retiennent en cellule,
Ils me battent à sang sans pitié.
Je
refuse votre autorité,
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !
Ils
te
font
militaire,
Ils t’envoient à la guerre
Tuer des femmes, tuer des enfants,
Tuer des femmes, tuer des enfants !
Ils m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.
Ils t’envoient à la guerre
Tuer des femmes, tuer des enfants,
Tuer des femmes, tuer des enfants !
Ils m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.
Je
refuse votre
autorité,
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !
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