ANTONIO SOFFIANTINI, DIT TUNIN
Version
française – ANTONIO SOFFIANTINI,
DIT TUNIN – Marco Valdo M.I. – 2016
Paroles de Nino Rota et Lina Wertmüller
Musique de Nino RotaTirée du film “Film d’amore e d’anarchia ovvero: stamattina alle 10, in via dei Fiori, nella nota casa di tolleranza...” « Film d’amour et d’anarchie ou bien : ce matin à 10 heures, dans la rue des Fleurs, dans la célèbre maison de tolérance… », de Lina Wertmüller.
Anna Melato est accompagnée par l'orchestre dirigé par Carlo Savina.
Les gens disent : « Il est fou celui-là »…
Mais non, il n’est pas fou, mon Tunin !
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En 1932, un paysan lombard, Antonio Soffiantini, dit Tunin (Giancarlo Giannini), après le meurtre de son compagnon anarchiste par des carabiniers, se rend à Rome pour assassiner Mussolini. Dans la capitale, il entre en contact avec Salomé (Mariangela Melato), une prostituée amie d’un anarchiste du groupe, qui le reçoit dans la maison close où elle travaille en le présentant pour un parent. Tunin tombe amoureux d’une autre prostituée, Tripolina (Lina Polito), auquel il dévoile la cause qui l’a conduit à Rome. Le matin de l’attentat, il se réveille en retard. Angoissé, il perd la la raison et commence à tirer sur les forces de l’ordre qui étaient dans le bordel seulement pour un contrôle de routine.
Arrêté et battu par la police politique, Tunin meurt en prison mais on fait passer sa mort pour suicide. (it.wikipedia)
Après le grand succès international de « Mimi métallurgiste blessé dans son honneur », Lina Wertmüller repropose la prodigieuse figure avec des yeux strabiques de Giancarlo Giannini (montrée dans beaucoup de premiers plans) dans un autre rôle de héros malheureux. Elle lui remplit le visage de taches de rousseur, le place, comme un poussin dépaysé, dans un bordel romain symbole d’une Italie divisée entre ses dialectes, et elle en fait une icône en piteux état mais puissante de la lutte antifasciste. Il est typique du cinéma de cette réalisatrice de présenter des œuvres formellement raffinées, grâce aussi à son mari le décorateur/costumier Enrico Job, dans lesquelles elle introduit des personnages immondes et des manières vulgaires variées : la première partie, dans la maison de tolérance, se déroule parmi des prostituées triviales (parmi lesquelles grande Mariangela Melato, putain « compagne » de Bologne) peintes, jusqu’aux poils et aux pores de la peau, dans toute leur joyeuse véracité, avec modalités plus felliniennes (ce n'est pas un hasard si Nino Rota a composé la musique) de la précédente œuvre (qui était plus germanique) ; la partie centrale se plonge, avec une tendresse unique, dans l'histoire d’amour romantique ; la fin voit le triomphe de l’Idéal, la politique des malheureux aux couilles pleines de Duce, en un cri désespéré et tragique, marqué d’une citation d’Errico Malatesta (« Ces assassins sont même des saints et des héros… et seront célébrés le jour où on oubliera le fait brutal pour se rappeler seulement l’idée qui les éclaira et le martyre qui les rendit sacrés »). Des vitales, sanguines, atypiques fortes teintes dans les mélanges de sarcasme comique/paradoxal, du sentiment, de la tragédie, de l’engagement civil et la caricature (celle mémorable de la chemise noire grossière et hâbleuse, sur laquelle le doux personnage de Giannini déverse sa colère). Une poétique qui anoblit la misère, le charnel et vulgaire, en les transfigurant en d’élégantes visions d’auteur. (Niccolò Rangoni Machiavelli, recension sur Gli Spietati)
En 1932, un paysan lombard, Antonio Soffiantini, dit Tunin (Giancarlo Giannini), après le meurtre de son compagnon anarchiste par des carabiniers, se rend à Rome pour assassiner Mussolini. Dans la capitale, il entre en contact avec Salomé (Mariangela Melato), une prostituée amie d’un anarchiste du groupe, qui le reçoit dans la maison close où elle travaille en le présentant pour un parent. Tunin tombe amoureux d’une autre prostituée, Tripolina (Lina Polito), auquel il dévoile la cause qui l’a conduit à Rome. Le matin de l’attentat, il se réveille en retard. Angoissé, il perd la la raison et commence à tirer sur les forces de l’ordre qui étaient dans le bordel seulement pour un contrôle de routine.
Arrêté et battu par la police politique, Tunin meurt en prison mais on fait passer sa mort pour suicide. (it.wikipedia)
Après le grand succès international de « Mimi métallurgiste blessé dans son honneur », Lina Wertmüller repropose la prodigieuse figure avec des yeux strabiques de Giancarlo Giannini (montrée dans beaucoup de premiers plans) dans un autre rôle de héros malheureux. Elle lui remplit le visage de taches de rousseur, le place, comme un poussin dépaysé, dans un bordel romain symbole d’une Italie divisée entre ses dialectes, et elle en fait une icône en piteux état mais puissante de la lutte antifasciste. Il est typique du cinéma de cette réalisatrice de présenter des œuvres formellement raffinées, grâce aussi à son mari le décorateur/costumier Enrico Job, dans lesquelles elle introduit des personnages immondes et des manières vulgaires variées : la première partie, dans la maison de tolérance, se déroule parmi des prostituées triviales (parmi lesquelles grande Mariangela Melato, putain « compagne » de Bologne) peintes, jusqu’aux poils et aux pores de la peau, dans toute leur joyeuse véracité, avec modalités plus felliniennes (ce n'est pas un hasard si Nino Rota a composé la musique) de la précédente œuvre (qui était plus germanique) ; la partie centrale se plonge, avec une tendresse unique, dans l'histoire d’amour romantique ; la fin voit le triomphe de l’Idéal, la politique des malheureux aux couilles pleines de Duce, en un cri désespéré et tragique, marqué d’une citation d’Errico Malatesta (« Ces assassins sont même des saints et des héros… et seront célébrés le jour où on oubliera le fait brutal pour se rappeler seulement l’idée qui les éclaira et le martyre qui les rendit sacrés »). Des vitales, sanguines, atypiques fortes teintes dans les mélanges de sarcasme comique/paradoxal, du sentiment, de la tragédie, de l’engagement civil et la caricature (celle mémorable de la chemise noire grossière et hâbleuse, sur laquelle le doux personnage de Giannini déverse sa colère). Une poétique qui anoblit la misère, le charnel et vulgaire, en les transfigurant en d’élégantes visions d’auteur. (Niccolò Rangoni Machiavelli, recension sur Gli Spietati)
Le
personnage d’Antonio Soffiantini, dit Tunin, interprété par
Giancarlo Giannini, est probablement inspiré par la figure et à
l’aventure de l'anarchiste Michele Schirru qui en 1931 arriva à
Rome de New York avec l’idée d’attenter à la vie du Duce, il
tomba amoureux d’une danseuse, fut arrêté alors qu’il
commençait seulement à mettre au point son plan, tenta de se
suicider et fut fusillé « pour n'avoir pas commis le
fait »…
Je renvoie à la chanson Kenze neke du groupe homonyme de Siniscola.
Je renvoie à la chanson Kenze neke du groupe homonyme de Siniscola.
Il
serait bien aussi de jeter un coup d’œil à d’autres chansons,
notamment « Attentats
au Duce » , ou celles concernant Giuseppe
Pinelli,
par exemple La
ballata del Pinelli ,
ou Gaetano
Bresci , par exemple. Ce doit être
une habitude anarchiste de se faire suicider en prison. Voir aussi
Tortures
et suicides d'État .
Ainsi disait Lucien Lane
Hé,
où vas-tu Tunin ?
Tunin s’en est allé un matin
Faire la guerre alors que Guerre, il n'y a pas.
Les gens disent : « Il est fou celui-là »…
Mais non, il n’est pas fou, mon Tunin !
Tunin s’en est allé un matin
Faire la guerre alors que Guerre, il n'y a pas.
Les gens disent : « Il est fou celui-là »…
Mais non, il n’est pas fou, mon Tunin !
Tant
de nuages s'en vont au loin…
Les années passent ainsi, elles volent…
Le dimanche, tous dansent…
On dit qu’il est inutile de se battre comme Tunin…
Les années passent ainsi, elles volent…
Le dimanche, tous dansent…
On dit qu’il est inutile de se battre comme Tunin…
Les
années passent, elles volent ainsi…
Sous le chêne, il m’embrassa le Tunin…
Sous le chêne, « Je m’en vais, qu’il me dit,
Je veux me sentir un homme moi aussi »
Mais non, il n’était pas fou mon Tunin…
Sous le chêne, il m’embrassa le Tunin…
Sous le chêne, « Je m’en vais, qu’il me dit,
Je veux me sentir un homme moi aussi »
Mais non, il n’était pas fou mon Tunin…
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