Mon
Vieux Léo
Chanson
française – Mon Vieux Léo – Marco Valdo M.I. – 2008-2015
Et si tu peux Encore un peu Jouer du piano Au cœur du néant Tu te plais sûrement Mon vieux Léo. |
Ah,
Lucien l’âne mon ami, c’était il y a déjà quelques années…
Je venais de découvrir les Chansons contre La Guerre… Autrement
dit, c’était en 2008 et c’était une de mes premières
tentatives, disons, d’écriture de chanson. J’avais eu l’idée
de faire une chanson, une parodie déjà. Et une parodie de Georges
Brassens et je te le dis tout net, je n’avais pas pu aboutir.
J’avais donc laissé la chose en plan.
Et
alors, pourquoi me racontes-tu ça ? J’imagine que tu as dû
retrouver cette chanson inachevée et sans doute, as-tu essayé de la
mener à son terme…
C’est
exactement ça et comme tu le penses bien, vu qu’on en parle ici, j’ai
dû réussir à la terminer. Mais je ne dirai pas combien de fois je
l’ai reprise – une vieille chaussette ne l’a pas été autant,
modifiée, recommencée, réécrite… Une montagne de papier
griffonnée, raturée, barrée, sursaturée de corrections, de
biffures… Et maintenant que je l’ai finie, j’en suis bien
content, même si…
Tu
m’en vois ravi, dit Lucien l’âne en tressautant pour simuler la
joie, sauf que je ne sais toujours pas de quelle chanson il s’agit,
de quelle autre chanson elle est une parodie, de quel auteur elle
s’inspire et in fine, de qui ou de quoi elle parle. Ça fait
beaucoup, tu l’admettras.
J’admets,
j’admets, Lucien l’âne mon ami. Et je te livre le secret tout à
trac. Son titre est fixé et on ne pourrait – tu vas le comprendre
tout de suite – en donner un autre. C’est « Mon Vieux
Léo », une canzone où il est question de Léo Ferré. C’est,
comme je te l’ai dit, une parodie d’une chanson de Georges
Brassens : « Le vieux Léon » (1953) et elle a comme
trame une histoire que j’ai inventée, à savoir que Georges
Brassens, reprenant son vieux Léon, s’adresse à Léo Ferré
par-delà le temps de façon très amicale et l’interpelle à
propos de son grand saut dans le rien ou sur le rocher (étant
Monaco où on l’a ramené d’Italie) et la vie d’artiste qu’il
peut y mener avec les autres anarchistes exilés là-bas dans le néant. Mais pour
les anarchistes, l’exil est une seconde nature. Il lui demande (Georges à
Léo) si les anars ont enfin fait un mauvais sort à la guerre et il
lui donne des nouvelles d’ici.
Je
verrais bien le père Valdu reprenant une telle parodie… Ce devrait
être dans ses cordes de guitare et vocales… Juste pour dire,
évidemment. Cela étant, il faudrait sans doute un de ces jours que tu
insères « Le vieux Léon » de Tonton Georges dans les
Chansons contre la Guerre, car tout comme La Vie d’Artiste de Ferré, cette chanson manque cruellement au tableau. Enfin, je
t’avoue que je suis très impatient de découvrir cette parodie et je me
réjouis hautement déjà, rien qu’à l’idée. Voyons-la et
reprenons notre tâche ; tissons, tissons le linceul de ce vieux
monde mortel, mortifère, morbide et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ça
fait maintenant
Près
de vingt-cinq ans
Mon vieux Léo
Que tu es parti
Chanter au pays
Des arnarcos.
Parti serein
Voir si les copains
Du bref été
Étaient contents
De se marrer
Dans le néant.
Plus de vingt-ans
Depuis le temps
Que tu es allé
Guincher au bal
Phénoménal
Des révoltés.
Léo, mourir
Mon vieux Léo
Que tu es parti
Chanter au pays
Des arnarcos.
Parti serein
Voir si les copains
Du bref été
Étaient contents
De se marrer
Dans le néant.
Plus de vingt-ans
Depuis le temps
Que tu es allé
Guincher au bal
Phénoménal
Des révoltés.
Léo, mourir
N’est
pas finir.
Léo, j’espère
Que tu as trouvé
Dans ce désert
La liberté.
Léo, j’espère
Que tu as trouvé
Dans ce désert
La liberté.
C’est
une erreur
Mais les rêveurs
De la grande vie
Au grand jamais
On ne leur permet
De fantaisie.
Et toi, tu as dû
T’en aller ailleurs
L’esprit rageur
Sans avoir vu
Revenir jamais
Le joli mois de mai.
Mais les copains
Viendront demain
Les rangs serrés
En rigolant
Et tout fringants
De te retrouver.
Et dans les cœurs
Où pousse la fleur
De l’anarchie
Il fait ma foi
Beaucoup moins froid
Qu’à la Bastille.
Mais les rêveurs
De la grande vie
Au grand jamais
On ne leur permet
De fantaisie.
Et toi, tu as dû
T’en aller ailleurs
L’esprit rageur
Sans avoir vu
Revenir jamais
Le joli mois de mai.
Mais les copains
Viendront demain
Les rangs serrés
En rigolant
Et tout fringants
De te retrouver.
Et dans les cœurs
Où pousse la fleur
De l’anarchie
Il fait ma foi
Beaucoup moins froid
Qu’à la Bastille.
Depuis l’ami
Que
d’Italie
On
t’a ramené
On
n’a pas cessé
De
faire partout
Les
quatre cents coups.
Et
on gueulait
Tant qu’on pouvait
À l’unisson
Tant qu’on pouvait
À l’unisson
Et
dans les prisons
De la Pianosa
À la Santé
Nombre d’amis
Derrière les murs gris
Furent enfermés
Nul sans surprise
N’a oublié
Le temps des cerises.
De la Pianosa
À la Santé
Nombre d’amis
Derrière les murs gris
Furent enfermés
Nul sans surprise
N’a oublié
Le temps des cerises.
Et
les bons amis
Sont restés à l’écart
Des gens de partis.
Sont restés à l’écart
Des gens de partis.
À
t’écouter
Nous rechanter
Graine d’ananar
Tous ces anars
Ont le cœur gros
Mon vieux Léo.
Nous rechanter
Graine d’ananar
Tous ces anars
Ont le cœur gros
Mon vieux Léo.
Comment
ç’est-y
Chez les amis
Autour de toi.
Les libertaires
Ont-ils déjà
Tué la guerre
Et le pinard
Du Père Peinard
Est-il meilleur
D’être partagé
En amitié
Et de grand cœur.
Et s’il t’arrive
Chez les amis
Autour de toi.
Les libertaires
Ont-ils déjà
Tué la guerre
Et le pinard
Du Père Peinard
Est-il meilleur
D’être partagé
En amitié
Et de grand cœur.
Et s’il t’arrive
Qu’une
fée vive
Se
laisse approcher
C’est sûr alors
Que tu as trouvé l’Âge d’or
C’est sûr alors
Que tu as trouvé l’Âge d’or
Sur
ce rocher
Et si tu peux
Encore un peu
Jouer du piano
Au cœur du néant
Tu te plais sûrement
Mon vieux Léo.
Et si tu peux
Encore un peu
Jouer du piano
Au cœur du néant
Tu te plais sûrement
Mon vieux Léo.
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