Adresse
aux religions et aux religieux
Chanson
française – Adresse aux religions et aux religieux – Marco Valdo
M.I. – 2015
Ô dieux uniques,
Ô mères éternelles,
Ô célestes puissances !
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Lucien
l'âne mon ami, je me demande si tu te rappelles qu'il y a déjà un
certain temps, deux années peut-être, j'avais fait une version
française d'une chanson espagnole de Joan Manuel Serrat qui
s'intitulait Los
macarras de la moral et à laquelle j'avais donné
le titre de LES MACS DE LA MORALE.
Si
je m'en souviens ? Et comment donc ! Comment, Marco Valdo
M.I., mon ami, peux-tu en douter un seul instant ? J'y avais
fait un joli petit commentaire assez acide…
En
effet, et c'est précisément de ce commentaire que j'ai tiré une
chanson et je l'ai intitulée : « Adresse aux religions et
aux religieux ». En fait, je te dois mes plus grands
mercis, car finalement, je n’ai pas eu grand-chose à faire. Il m'a
suffi de transformer ton commentaire en chanson. Je te rassure, la
chanson est au moins aussi anti-religieuse que ce dernier. Pour être
précis, j'ajouterais antireligieuse et forcément, athée, rapport
à la
déclaration universelle des droits .
Voilà
qui me plaît…, dit Lucien l'âne en souriant de toutes ses dents
et en agitant doucement les oreilles de contentement.
Une
différence cependant. Toi, tu situais dans le passé certaines de
tes constatations. Je
te cite : « On vous a vus quand vous dressiez vos bûchers
et rôtissiez toute une humanité, on vous a entendus quand vous
prêchiez la croisade et quand depuis des temps immémoriaux, vous
appeliez aux meurtres… On vous a connus bénissant les bannières,
les chevaux et les canons. »
Je
les ai mises au présent ; la chose s'imposait d'elle-même.
C'est là un de ces rebondissements dont les Chansons contre la Guerre sont coutumières. Et c'est une très belle chose, vois-tu, car avant qu'elle ne me revienne en mémoire par je en sais plus quel hasard, j'avais une fois encore oublié que j'en avais fait une version française. Mais je l'ai aisément reconnue… Maintenant, je me demande, Lucien l'âne mon ami, ce que penserait le père Hugo de notre quasi-détournement d'un discours (fameux) d'un de ses plus célèbres personnages. Et je me demande comment il est revenu à ta mémoire d'âne (si tant est…) quand tu fis ce commentaire, dont je maintiens qu'il est splendide.
Que vient faire le père Hugo ici ? Je m'en vais te le dire… Mais exactement, et peut-être moins nettement chez moi que chez Gastibelza de Tonton Georges ou la Légende de la Nonne , le père Hugo vient jouer à plein son rôle de grand aîné de toute la lyrique française. M'est avis d'ailleurs qu'on le néglige plus qu'il ne faut, car on n'ose plus l'affronter. Cela dit le passage auquel on peut relier mon exorde se trouve au Troisième acte, scène deux de Ruy Blas. Le voici :
« Bon appétit, messieurs ! –
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! »
Cela
dit, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde
mangé par les mythes, rongé par les religions, trompé par les
religieux, abusé par les Dieux Uniques et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ô
grands moralisateurs !
Ô
pères la pudeur !
Ô
prêcheurs immenses !
Ô
célestes puissances !
Ô
mères éternelles !
Ô
Dieux uniques !
Rentrez
sous la terre !
Retournez
à vos enfers !
L'homme
est trop crédule
Qui
ne cesse de croire.
L'homme
est ridicule
Qui
gobe vos histoires,
Vos
exordes, vos homélies,
Vos
exhortations, vos litanies,
Vos
préceptes et vos fables.
Votre
suffisance est incommensurable.
On
vous voit quand vous rôtissez l'humanité,
Vous
dressez vos bûchers,
Vos
gibets, vos pals, vos potences,
Vos
roues, vos engins à souffrance.
On
vous entend quand vous prêchez la croisade,
Quand
vous en appelez à la Bible, au Coran,
À
l'élimination des infidèles,
Au
massacre des mécréants.
On
vous reconnaît à vos bannières,
Vos
drapeaux, vos canons,
Vos
assassins, vos oraisons,
Votre
goût morbide pour la prière.
Vous
mettez du Dieu dans toutes vos sauces,
Vous
l'engagez dans tous les camps,
Vous
vendez le paradis, les vierges et l'indulgence.
L'homme
en vous est mort impotent.
Retournez
à vos enfers !
Rentrez
sous la terre !
Ô
Dieux uniques !
Ô
mères éternelles !
Ô
célestes puissances !
Ô
prêcheurs immenses !
Ô
pères la pudeur !
Ô
grands moralisateurs !
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