La
Croisade de Pierre
Canzone
française - La Croisade de Pierre – Marco Valdo M.I. - 2008
L'histoire bégaye, l'histoire a tendance à reproduire certains mécanismes . Par exemple, il est souvent arrivé que l'on cherche en dehors un ennemi pour résoudre certaines difficultés internes.
L'Europe
vers l'an mil avait connu une poussée de population et en même
temps de grandes épidémies et des famines. Elle était parcourue de
centaine de milliers de rôdeurs, gens sans terre, sans rien qui
inquiétaient puissamment le pouvoir temporel de l'époque, la grande
puissance de l'Occident : l'Église Apostolique, Catholique et
Romaine, qui en ce temps-là déjà, croyait incarner l'Europe et
au-delà le monde et au-delà encore, l'au-delà.
Les
papes se sont toujours senti des vocations d'Empereurs, il leur reste
encore quelque chose comme un rêve de la gloire de Rome.
Il
est temps de revoir ces temps primitifs et leurs mécanismes
sous-jacents, car on pourrait bien y trouver certaines similarités
avec les nôtres de temps.
Deux
mots sur la canzone elle-même : elle s'inscrit nettement dans la
saga de la Guerre de Cent Mille Ans; elle en décrit même un épisode
très sanglant.
Pour
la bonne compréhension de la chose : « la ville où coule le
miel » n'est autre que la ville qui fit couler le plus de sang
dans toute l'histoire, à savoir Jérusalem, un des plus hauts lieux
du fanatisme. « Fanatiques de tous les pays, calmez-vous ! »,
dit le sage.
D'autre
part, elle porte une morale que certains feraient bien de méditer;
cette morale inspirée directement d'une épigramme ou d'une répartie
de François-Marie Arouet, mieux connu sous son nom d'écrivain :
Voltaire. Voici la version d'époque :
«
L’autre jour au fond d’un vallon,
Un
serpent piqua Jean Fréron ;
Que
croyez-vous qu’il arriva ?
Ce
fut le serpent qui creva. »
Cette
épigramme est piquante à plus d'un titre. Outre le serpent, bien
évidemment...
Il
est piquant aussi en effet que Fréron, qui s'en prenait méchamment
à Voltaire, fut le défenseur du Trône et de l'Autel, un des
ardents sectateurs de l'Église Catholique contre les philosophes.
Bref, une sorte de calotin des plus incisifs.
La
perspective se renverse dans la morale de notre histoire, dont notera
la connotation plus positive :
«
À la fin, savez-vous ce qui arriva
Ce
fut le Turc qui nous en délivra. »
Eu
égard aux services rendus par les Turcs à l'Europe, ne devrait-on
pas revoir certaines positions intégristes ?
Le
pendule de l'Aya Sophia va et vient marquant le centre du monde; on
ne saurait négliger la place qu'occupe Constantinople – Istanbul
dans l'histoire et la géographie de l'Europe; on ne saurait oublier
que les actuels Stambouliotes sont eux aussi les descendants de
Constantin, de l'Empire romain et des Grecs de l'Antiquité.
Pas
tous, dira-t-on...
En
effet, mais qui peut prétendre que l'Europe ne descend pas d'abord
de Cro-Magnon ?
Ainsi
Parlait Marco Valdo M.I.
Le
Pape Urbain criait à Clermont-Ferrand
« Dieu
le veut », « Sus aux Musulmans! »
Chtio
Pierre rassembla deux cent mille tueurs,
Pour
aller en la ville où coule le miel
"Libérer
le Tombeau du Seigneur".
Et
gagner plus rapidement le ciel.
La
famine durait depuis déjà tant de temps
Comme
un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans
La
peste et la faim ravageaient l'Occident
Il
fallait se débarrasser de tous ces mendiants
À
la fin, savez-vous ce qui arriva
Ce
fut le Turc qui nous en délivra.
Ce
qui pour de vrai se passa, le voici.
Très
exactement raconté ici.
Partie
des confluents d'Allemagne et de France
Une
foule de Catholiques, emplie de confiance
Et
de foi biblique, massacra les Juifs immédiatement
En
Hongrie, en Serbie, en Grèce, pareillement
Avant
de razzier les Musulmans.
Pilla
et rapina tout le long du chemin
Mit
à sac Belgrade et Semlin
À
Nis, on refoula ces énergique pèlerins.
À
la fin, savez-vous ce qui arriva
Ce
fut le Turc qui nous en délivra.
Pour
épargner à la Ville bien des malheurs
Constantinople
ne voulut pas de ces sauveurs
L'Empereur
leur fit passer l'Hellespont illico
Pour
les envoyer à la forteresse de Civetot
Attendre
l'arrivée des Princes de guerre allemands
Il
restait encore trente mille de ces truands
Sans
attendre, sur les Infidèles, ils s'élancèrent
Puis
défaits, décimés, à trois mille refluèrent.
Telle
est la véridique histoire
De
la croisade de Pierre et de sa gloire.
À
la fin, savez-vous ce qui arriva
Ce
fut le Turc qui nous en délivra.
Telle
est la véridique histoire
De
la croisade de Pierre et de sa gloire.
À
la fin, savez-vous ce qui arriva
Ce
fut le Turc qui nous en délivra.
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