Version
française – VIVRE SA VIE – Marco Valdo MI .I. – 2015
Et maintenant, on vit… Car on n'a rien de mieux à faire Jusqu'à ce que mort s'ensuive. |
Lucien
l'âne mon ami, voici une chanson… La version française d'une
chanson italienne.
Pourquoi
me dis-tu ça, Marco Valdo M.I. mon ami ? Depuis le temps que tu
me fais connaître tes « versions françaises ou versions en
langue française » de chansons et autres textes tirés de
diverses langues...
Certes,
mais c’est que je voudrais préciser certaine chose. Si j'utilise
le mot version de préférence au mot traduction, c'est pour indiquer
que je n'entends pas faire de la traduction, qui – à mes yeux –
est une affaire d'experts patentés et suppose des compétences que
je n'ai pas. Une version… est une interprétation, une sorte
d'adaptation, de recréation dans une autre langue d'un texte
quelconque, ici de la chanson originelle. Bref, la version n'est pas
la reproduction à l'identique, tout en donnant une assez bonne idée
de ce que dit le texte d'origine. Voilà pour le principe.
Maintenant, en ce qui concerne la chanson de Mannarino, je vais
montrer dans ce cas précis, en quoi consiste le travail de
réécriture. En bref, le texte italien se présente comme une
interpellation d'une personne tierce par l'auteur, un peu comme un
adulte s'adresserait à un enfant. Le tout me donnait une forte
sensation de paternalisme qui me gênait et qui, pour moi, détruisait
tout le contenu intéressant de la chanson. Alors, chemin faisant,
petit à petit, comme un sculpteur taille doucement la forme, j'ai
introduit une dimension plus collective et au lieu d'adresser ces
reproches (jusqu'à dire « Crétin ») à quelqu'un en
particulier, je les ai répercutés à tous, à tous ceux qui
écoutent, mais aussi à celui qui chante et bien évidemment, à
celui qui a établi la version en langue française. Pour le reste,
rien de changé… Juste un petit réglage… Une petite adaptation.
C'est ce qui revient de droit à l'auteur de la version. Et ce n'est
pas négociable…
Et
concrètement, comment ça se marque dans le texte ? Donne-moi
quelques exemples…
Oh,
c'est facile. Au troisième vers, par exemple. Le texte italien dit :
« Sei partito da un piccolo porto », ce qui se traduit
généralement par : « Tu es parti... ». La version
française dit : « On est parti... », qu'il faut
comprendre comme « Chacun est parti... ». Et ainsi de
suite, le « on » englobe tout et tous, y compris le
« crétins », du coup mis au pluriel. Cela dit, je
précise maintenant que ce glissement de la deuxième personne du
singulier « tu, te... » (en italien) vers le « on »
en français, je l'opère souvent…
Autant
le savoir, dit Lucien l'âne en riant. Cela dit, c'est une bien
intéressante chanson. Quant à nous, reprenons notre tâche et
tissons le linceul de ce vieux monde énorme, terrible, amusant et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Vivre sa vie est une chose vraiment énorme ;
On a le monde entier entre le berceau et la fosse.
On est parti d'un petit port
Avec une soif abondante et un biberon réduit
Et maintenant, on vit…
Car on n'a rien de mieux à faire
Jusqu'à ce que mort s'ensuive.
La vie est une grande biture.
Quand on boit, alors tout tourne autour de soi
Et on rencontre un tas de personnes.
Quand on passe, on ne le sait pas ;
Il ne faut pas avoir peur, un autre se souviendra.
Mais la question est… Pourquoi ?
Car on lui a offert quelque chose
Ou bien car on n'a pas remboursé une dette…?
Il n'y a rien de pire que le talent déprécié,
Il n'y a rien de plus triste qu'un père qui n'a pas aimé.
Et
puis, on a la peur au ventre.
La nuit, on n'est pas en forme ;
Au matin, on se relève sur ses jambes
Et on est l'homme plus fort du monde.
Elle se maquille fort pour cacher une douleur
Lui enfile ses doigts dans son gosier… pour voir s'il a un cœur.
Et puis, l'amour a fait ce que n'avait pas fait la société,
Regardez-les qui marchent maintenant légers.
La nuit, on n'est pas en forme ;
Au matin, on se relève sur ses jambes
Et on est l'homme plus fort du monde.
Elle se maquille fort pour cacher une douleur
Lui enfile ses doigts dans son gosier… pour voir s'il a un cœur.
Et puis, l'amour a fait ce que n'avait pas fait la société,
Regardez-les qui marchent maintenant légers.
On peut changer de chemise, si on en a envie
Et en confiance, on peut changer de chaussures.
Si on a des chaussures neuves, on peut changer de route
Et changeant de route, on peut changer d'idées
Et avec les idées, on peut changer le monde,
Mais le monde ne change pas aisément.
Alors la vraie révolution sera de se changer soi-même, évidemment.
Sur un petit bateau de journal : défier les ondes de la radio-télévision,
Le long de la nationale : frapper du poing un exploiteur,
Dans son studio : écrire une chanson.
À la guerre dans le désert : déserter.
Maintenant sur le lit, on ne veut plus se lever
Et on se lamente des gouvernements et de la crise générale.
Puis-je dire une chose qu'on dit aux enfants ?
Sortons de chez nous ! Sourions ! Respirons fortement !
Crétins. Soyons vivants !
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