dimanche 7 juin 2015

MON MICHEL

MON MICHEL


Version française – MON MICHEL – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson française – Mein Michel – Anonyme – 1919





Chanson populaire de protestation contre la domination de l'église et de la noblesse, mais aussi contre la faim. Elle remonte à la période prérévolutionnaire à la fin de la Première guerre mondiale.
« De la période de la première guerre mondiale impérialiste,
on trouve beaucoup de chansons. La chanson antimilitariste « Mein Michel » fut diffusée sous forme de manuscrit en 1919, après la guerre. »
Musique écrite par le compositeur Konstantin Julius Becker (1811-1859) pour le poème « Du hast Diamanten und Perlen » de Heinrich Heine.


Quelques mots cependant me semblent nécessaires pour mettre en évidence un élément caractéristique des Chansons contre la Guerre et j'imagine, mon ami Marco Valdo M.I., que tu ne trouveras rien à y redire. Cet élément dont je parle est le fait qu'il y a à l'intérieur de cet organisme (j'entends « organisme » au sens biologique, à savoir une sorte d'être complexe et vivant, qui dès lors connaît une croissance autocréatrice et une personnalité unique, dont bien des aspects ne se découvrent qu'à l'usage), donc, à l'intérieur de cet organisme des quantités de coincidences, de croisements, de familiarités qu'il convient de découvrir. Je dis ça, car cette réélaboration des liaisons est tout-à-fait passionnante. Si on croise, par exemple, le nombre de chansons, le nombre de traductions, le nombre d'auteurs, le nombre d'interprétations, de commentaires, d’illustrations, si on tient en même temps compte du nombre de langues, des langues usitées et celles qu'il faudra acclimater dans le futur… Certes, on en a une intuition, on en connaît des lambeaux… En fait, on est tous dans un labyrinthe et on erre, on erre. Ariane, où es-tu ?


D'accord, Lucien l'âne mon ami, ceci montre qu'il devient plus nécessaire chaque jour que l'on essaye de structurer une connaissance des Chansons contre la Guerre… Cependant, il y a déjà pas mal de ce travail de réflexion (réflexion : regard en reflet) qui est fait, un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose : sans le savoir ou en le sachant, un peu, beaucoup… Ce sont les parcours, les renvois de chanson à chanson... Cela dit, où veux-tu en venir ?


Mais tout simplement à ceci, que ce Michel, on vient d'en parler dans une autre chanson et probablement, auparavant, dans une autre encore. Mais voilà, je ne sais plus laquelle… Il est vrai qu'après quelques dizaines de traductions, je m'y suis perdu. En fait, on avance comme des explorateurs dans la jungle inconnue… On y va, on y va… C'est sûr. Mais où va-t-on ? C'est très mystérieux. Ce n'est pas comme si, à l'instar de Diderot, D’Alembert et quelques autres, on voulait mettre en place une sorte d'encyclopédie de la chanson contre la guerre… Cela serait assez simple, finalement ; on irait de A à Z.


J'admets que c'est aussi cela… Mais pas seulement. Et de toute façon, je pense qu'on pourrait appliquer aux Chansons cette réflexion de Diderot à propos de l'Encyclopédie : « « Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j’espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n’y gagneront pas. Nous aurons servi l’humanité. ». Ce ne serait pas si mal… Enfin, de toute façon, on est face à l'infini…


On dit (les physiciens) que l'univers est en expansion… Puis, songe un peu à toutes ces zones des Chansons Contre la Guerre, que nous ne connaissons pas et que nous ne connaîtrons jamais. J'en ai le vertige et du coup, revenons à notre tâche, celle que nous nous sommes fixée, nous qui « Non siamo cristiani, siamo somari », nous les grains de sable d'une plage anonyme, et tissons le linceul de ce vieux monde égocentrique, méprisant les faibles (vae victis!), autoglorifiant et cacochyme.


Heureusement !



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Tu as des bataillons, des escadrons,
Des batteries, des mitrailleuses,
Tu as aussi les plus grands canons.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?

Tu as deux douzaines de monarques,
Une armée de laquais et de curés,
Comblé, tu peux ronfler.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?

Tu as d'innombrables lois pénales,
Tes prisons débordent,
Tu peux aussi dormir en détention préventive.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?

Tu as les taxes les plus considérables,
Tes Junkers qui s'agitent fort,
Rendent le prix de ton pain inabordable.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?

Tu as des rutabagas et des glands,
Et tu réclames d'autres aliments,
Pour ça, tu peux te gratter le ventre.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?

Tu peux faire l'exercice, marcher,
Dans la cour de la caserne, autour des forts,
Et puis pour l'empereur, tu peux crever.
Mon Michel, que veux-tu de plus encore ?


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