Le
Général Dort Debout
Chanson
française – Le
Général Dort Debout – Ray Ventura – 1936
Paroles
: Jean Féline
Alors
voilà, mon ami Lucien l'âne. Voilà la chanson que je t'avais
promise l'autre jour en te faisant connaître ma version « LE
GÉNÉRAL », de la chanson allemande « DER
GENERAL », chanson de Dieter
Süverkrüp. J'espère
que tu t'en souviens…
Évidemment
et j'attendais avec une certaine impatience cette
chanson d'enfance de Georges Brassens...
Ce
« général qui dort debout » est une chanson de son
enfance, mais elle est aussi présente tout à la fin de son
existence comme en témoigne un enregistrement de 1980. Je te
rappelle que Tonton Georges est mort jeune d'esprit et de corps… Né
en 1921, il meurt en 1981, soit exactement 60 ans.
En
effet, de nos jours, soixante ans n'est plus considéré comme un âge
avancé. D'ailleurs, moi qui te parles… J'ai largement plusieurs
dizaines de siècles, alors…
En
parlant de l'âge de Tonton Georges, je ne voulais pas disserter sur
le fait de savoir à partir de quel moment on est vieux ; de
cela, tu peux débattre au marché ou à la télévision…
Quelle
horreur ! Tu veux m'envoyer à la télévision ou supposes-tu
que je passe mon temps devant l'étrange lucarne… Je te rappelle
que je suis un âne et que les ânes ont bien d'autres choses à
faire et à penser que de se laisser embobiner par des écrans
hypnotiques.
Ho,
Lucien l'âne mon ami, je voulais juste dire que cette
histoire d'âges,
c'était un sujet pour la télévision. Donc, si j'ai parlé de l'âge
de Tonton Georges, c'était pour situer la
chanson dans le temps. Quand Brassens l'entend les premières fois,
ce doit être après 1936 et sans doute dans la version courte de Ray
Ventura. Cela en fait une chanson juste avant la guerre 1939-45
et même contemporaine de l'intervention allemande et italienne en
Espagne contre la République, de l'annexion de l'Autriche
(Anschluss), des accords de Munich… Et ainsi, ce général qui dort
debout en dit plus qu'il n'y paraît. Rappelle-toi Munich 1938 et le
commentaire de Churchill à
propos des accords passés par la France et l'Angleterre avec Hitler
et Mussolini et publié dans
le Times de
l'époque :
« Ils
devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le
déshonneur, et ils auront la guerre ». Dès
lors, tu comprendras comment et pourquoi cette chanson d'origine
anglaise va traverser la Manche et devenir sous la plume de Jean
Féline cet innocent « Général dort debout ». Que cette
sorte de coïncidence – parallèle à celle de ce « Tout
va très bien, Madame la Marquise » [[43266]] – résulte
d'une volonté délibérée et comme politiquement consciente de
l'auteur n'est ni certain, ni nécessaire. On dirait que la création
de chansons (et plus généralement, de poésie ou même, de tout
texte) charrie avec elle des sens en quelque sorte sortis d'un
inconscient, un peu comme une eau sourd au milieu d'un champ, d'un
bois, d'un pré, d'un talus, d'un chemin...
Je
comprends bien cela et je pense que tu décris assez bien le
phénomène.
Mais
que raconte donc cette chanson ?
C'est
l'histoire d'un petit garçon qui un soir, alors qu'il joue avec ses
soldats de plomb, s'endort et met fin à la guerre qui se préparait.
Dans la chanson, le général est un jeune enfant – disons de trois
ou quatre ans et son armée est factice. Dans le réel…
Oui,
je vois, c'est bien autre chose. Alors, écoutons la chanson…
Oh,
juste
un dernier mot... Je
propose de reprendre en
premier la
version
longue chantée par André Claveau, chanteur
de charme du temps de ma grand-mère ; une version qui date des
années Cinquante. Elle contient toutes les autres. J'y joins la
version
de Ray
Ventura
et
suprême cadeau, la version
de Georges Brassens qui se trouve dans l'ensemble des chansons de
ses chansons d'enfance.
Et
ça, c'est un vrai cadeau… Alors, allons-y et tissons, quant à
nous, le linceul de ce vieux monde soldatesque, militariste, guerrier
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Sur
le plancher du salon,
Sont rangés les soldats de plomb.
Fantassins et artilleurs,
Des cavaliers, des sapeurs
Vont jouer leur destin.
Pourtant, aucun ordre ne vient.
Sont rangés les soldats de plomb.
Fantassins et artilleurs,
Des cavaliers, des sapeurs
Vont jouer leur destin.
Pourtant, aucun ordre ne vient.
Rantanplan,
pas de grande parade !
Fermez le ban, pas de mousquetade !
Tout le monde au garde-à-vous !
Mais le général dort debout.
Fermez le ban, pas de mousquetade !
Tout le monde au garde-à-vous !
Mais le général dort debout.
Les
soldats étaient pourtant prêts,
On avait dit qu'ils se battraient,
Mais il faut qu'ils soient dissous
Car le général dort debout.
On avait dit qu'ils se battraient,
Mais il faut qu'ils soient dissous
Car le général dort debout.
Les
officiers ne sont pas contents.
Du colonel au sous-lieutenant,
Ils transmettent ce commandement :
"Baboum badaboum, rompez les rangs !"
Du colonel au sous-lieutenant,
Ils transmettent ce commandement :
"Baboum badaboum, rompez les rangs !"
Regardez
sa tête se pencher,
Il faut l'emmener se coucher
Ce tantôt, pas de héros,
Car le général fait dodo.
Il faut l'emmener se coucher
Ce tantôt, pas de héros,
Car le général fait dodo.
Devant
ce grand désarroi,
Tout
va vite de guingois.
Quatre
tanks sont renversés ;
Tous
les avions sont écroulés ;
D'un
geste du pied,
Leur
chef les a tous balayés.
Rantanplan,
pas de grande parade !
Fermez le ban, pas de mousquetade !
Tout le monde au garde-à-vous !
Mais le général dort debout.
Fermez le ban, pas de mousquetade !
Tout le monde au garde-à-vous !
Mais le général dort debout.
Les
soldats étaient pourtant prêts,
On avait dit qu'ils se battraient,
Mais il faut qu'ils soient dissous
Car le général dort debout.
On avait dit qu'ils se battraient,
Mais il faut qu'ils soient dissous
Car le général dort debout.
Les
officiers ne sont pas contents.
Du colonel au sous-lieutenant,
Ils transmettent ce commandement :
"Baboum badaboum, rompez les rangs !"
Du colonel au sous-lieutenant,
Ils transmettent ce commandement :
"Baboum badaboum, rompez les rangs !"
Regardez
sa tête se pencher,
Il faut l'emmener se coucher
Ce tantôt, pas de héros,
Car le général fait dodo.
Il faut l'emmener se coucher
Ce tantôt, pas de héros,
Car le général fait dodo.
Le
marchand de sable vient
Apportant le sommeil en ses mains.
Dormez bien, la lune luit.
Général, bonne nuit !
Apportant le sommeil en ses mains.
Dormez bien, la lune luit.
Général, bonne nuit !
La
version courte : Ray Ventura et les Collégiens. (1936)
Sur
le plancher du salon,
Sont rangés les soldats de plomb,
Fantassins et artilleurs,
Des cavaliers, des sapeurs.
Ils vont jouer leur destin,
Pourtant aucun ordre ne vientRantanplan, pas de grande parade !
Fermez le ban, pas de mousquetade !
Tout le monde au garde-à-vous !
Mais le général dort debout.
Les soldats étaient pourtant prêts,
On avait dit qu'ils se battraient.
On devait faire une jolie guerre,
Mais le général dort debout
Les officiers ne sont pas contents,
Du colonel au sous-lieutenant
Transmettent ce commandement :
"Baboum badaboum, rompez les rangs !"
Regardez la tête penchée
Il faut l'emmener se coucher
Ce tantôt pas de héros
Car le général fait dodo
(Les chœurs)
Le marchand de sable vient
Apportant le sommeil en ses mains
Dormez bien, la lune luit
Général, bonne nuit
Bonne nuit…
Sont rangés les soldats de plomb,
Fantassins et artilleurs,
Des cavaliers, des sapeurs.
Ils vont jouer leur destin,
Pourtant aucun ordre ne vientRantanplan, pas de grande parade !
Fermez le ban, pas de mousquetade !
Tout le monde au garde-à-vous !
Mais le général dort debout.
Les soldats étaient pourtant prêts,
On avait dit qu'ils se battraient.
On devait faire une jolie guerre,
Mais le général dort debout
Les officiers ne sont pas contents,
Du colonel au sous-lieutenant
Transmettent ce commandement :
"Baboum badaboum, rompez les rangs !"
Regardez la tête penchée
Il faut l'emmener se coucher
Ce tantôt pas de héros
Car le général fait dodo
(Les chœurs)
Le marchand de sable vient
Apportant le sommeil en ses mains
Dormez bien, la lune luit
Général, bonne nuit
Bonne nuit…
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