samedi 31 janvier 2015

ROME OCCUPÉE

ROME OCCUPÉE

Version française – ROME OCCUPÉE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Roma Occupata – Giacomo Lariccia – 2011

Texte et musique : Giacomo Lariccia
Album: Colpo di sole













la folle tuerie de représailles que les nazis et les fascistes ont perpétrée le lendemain-même





On se trouve plongé dans l'immense et déchirante douleur de Rome occupée, dans laquelle la voix de Giacomo se fait souffrante pour chanter la capture et les derniers instants de vie de Renzo Giorgini, un industriel romain et vaillant antifasciste, qui en mars 1944 finit fusillé avec autres 334 personnes aux Fosses Ardeatines.

À remarquer la présence essentielle du violoncelle d'Anja Naucler





On devrait reprendre ici les propos que nous avions échangés en introduction à la version française de la chanson « Via Rasella » [[40989]], dit Lucien l'âne un peu pensif.

Certainement, dit Marco Valdo M.I. et d'ailleurs, faisons-le à l'instant. J'en profiterai pour corriger quelques fautes de frappe. Donc, on disait, à la suie du commentaire italien des CCG, qui est ici le premier paragraphe :
« Je dédie cette chanson à Rosario Bentivegna, nom de guerre « Paolo » (Roma, 22 giugno 1922 – 2 avril 2012), étudiant en médecine et partisan membre du groupe d'action patriotique (GAP), qui le 23 mars 1944 dans la Via Rasella à Rome actionna une bombe de forte puissance qui tua 32 militaires allemands – des SS (42 au total, si on compte les blessés décédés suite aux blessures) et deux citadins romains de passage, Antonio Chiaretti et le jeune Pietro ‎Zuccheretti.‎.. Comme on le sait – et je renvoie aux chansons comme Il massacro dei trecentoventi (Le Fosse Ardeatine), Le Fosse Ardeatine e Roma Occupata – les représailles allemandes furent immédiates et féroces : plus de dix Italiens pour un Allemand.

Oh, dit Lucien Lane, Rosario Bentivegna vient de mourir... Je me souviens de lui quand il faisait de la résistance dans les campagnes et poursuivait la lutte contre les nazis, encore après cet attentat de la Via Rasella. Je me souviens aussi que tu as traduit son livre « ACHTUNG BANDITEN ! », c'était ainsi que la propagande des nazis appelait les résistants. 


En effet, j'ai traduit son livre et j'ai même publié sa traduction – du moins de longs extraits sur le blog que j'ai interrompu en 2008. Mais on peut voir l'histoire de l'attentat dans les 4 épisodes Achtung Banditen 20, 21, 22 et 23. En commençant par le dernier, par exemple. L'ensemble comporte près de 40 épisodes... Mais attention, il s'y mêle, un autre « Achtung Banditen ! », celui qui raconte l'histoire de Marco Camenisch.[[3735]]



Donc, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as ainsi répondu à l'injonction de la chanson : « Viens le jour, faites honneur / Racontez-la cette histoire »... Tu l'as racontée cette histoire.



Cela dit, Lucien l'âne mon ami, il paraît qu'en Italie, certains révisionnistes voudraient encore faire peser sur les résistants la folle tuerie de représailles que les nazis et les fascistes ont perpétrée le lendemain-même ; ce qui au passage, disqualifie la légende de l'affiche dont l'ennemi aurait peuplé Rome pour annoncer son geste et demander aux Résistants de se rendre sous peine de représailles sur d'autres gens…


Oh, dit Lucien l'âne, c'est une telle énormité, que j'en reste tout pantois. Et de surcroît, cette affiche, même si elle avait existé, resterait un sordide prétexte destiné à justifier des assassinats massifs. Quand on fait la guerre à des gens, il faut quand même s'attendre à ce qu'ils se défendent et d'autre part, il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils cèdent aux chantages.


Faire un attentat contre l'occupant et se rendre ensuite aurait été un acte de grande stupidité. Ce n'étaient quand même pas les résistants qui occupaient Rome ; ce n'étaient pas les résistants qui avaient répandu la guerre partout. Et puis, il n'y a pas de discussion possible : faire sauter un régiment de SS était un acte nécessaire... et nécessaire n'importe où en Europe. Il le serait encore. Sauf à accepter leur présence, sauf à s'incliner face au nazisme... Qu'ensuite les nazis se soient comportés comme des nazis, il n'y a pas lieu de s'étonner... À ce sujet, ils ont invoqué des représailles, le droit de représailles... Il faut être d'une parfaite mauvaise foi pour oser invoquer l'idée ou le droit de représailles… D'ailleurs qu'y a-t-il de plus abject que des représailles ? Je rappelle que cela consiste à prendre des gens sans défense et à les massacrer sous le prétexte de punir d'autres. Ça n'a évidemment aucun sens. Ce massacre de plus de trois cents personnes civiles par les nazis ne fut jamais qu'un massacre de plus parmi tant d'autres ; une opération régulière, la routine en quelque sorte. Je rappelle, à toutes fins utiles, que le compteur des assassinats engendrés par la folie des nazis et des fascistes a dépassé les quarante millions de victimes... ce qu'on ne saurait oublier...

Et vouloir imputer les victimes de leurs exactions à ceux qui ont eu le courage de leur résister (comme l'ont prétendu les nazis et tous ceux qui les suivent dans cette argumentation) est une singulière révision de l'histoire, une perversion de l'esprit, une immense connerie et une dérisoire méchanceté. 


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane. »







Rome occupée, Rome abandonnée
Aux mains des Allemands de Kappler
Qui préparent leur retraite
Rome ville ouverte, Rome qui cache 
Rome où les familles juives sont cachées
Face au risque d'une mort sûre


À Libetta, vinrent te chercher les soldats
Et devant ta fille, vite ils t'ont emmené ;
Vinrent quatre uniformes et le traître
Pour te reconnaître les accompagna .

Rome occupée, même le roi s'est enfui
Rome abandonnée, le pape est resté

On a dit qu'on avait placardé des avis : 
Qui disaient : Pour chacun de nos soldats tué 
Nous prendrons dix de vos frères
Tu étais un de ces dix comme tu l'as découvert.
Dans les cellules de via Tasso, comme tu as souffert
Ils ne te laissèrent pas le temps de te vêtir.
Avec ton tablier et ta casquette, ils te forcèrent à sortir.


Le 23 mars, une action partisane
Tuait des soldats SS via Rasella
Ils eurent une réaction inhumaine.
À l'horreur et au total, on ajouta
Erreur de calcul, cinq personnes 
Quelqu'un peut-être se trompa.


L'après-midi suivant Nicola vit arriver
Des camions allemands remplis de prisonniers
À exécuter
Déchargés dans le noir dans les carrières abandonnées
Couverts de terre et de corps d'autres condamnés


Le 4 juin, Rome est libérée
Les Américains sont arrivés en retard 
Le printemps est commencé
On enterre les morts dans le noir
On identifie
Ce qu'on retrouve est rendu aux familles


On se remet des bombardements
C'est la fin du cauchemar
On hurle dans la capitale
C'est le début d'une nouvelle vie
Qui n'a pas encore connu le mal


À Libetta, vinrent te chercher les soldats
Et devant ta fille, vite ils t'ont emmené.
Ils vinrent te chercher, ta fin était tracée :
Aux Fosses Ardéatines, elle te mena.







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