ROME
OCCUPÉE
Version
française – ROME OCCUPÉE – Marco Valdo M.I. – 2015
Texte
et musique : Giacomo
Lariccia
Album: Colpo di sole
|
la folle tuerie de représailles que les nazis et les fascistes ont perpétrée le lendemain-même |
On se trouve
plongé dans l'immense et déchirante douleur
de Rome occupée, dans laquelle la voix de Giacomo se fait
souffrante pour chanter la capture et les derniers instants de vie de
Renzo Giorgini, un industriel romain et vaillant antifasciste, qui en
mars 1944 finit fusillé avec autres 334 personnes aux Fosses
Ardeatines.
À
remarquer la présence essentielle du violoncelle d'Anja Naucler
On
devrait reprendre ici les propos que nous avions échangés en
introduction à la version française de la chanson « Via
Rasella » [[40989]], dit Lucien l'âne un peu pensif.
Certainement,
dit Marco Valdo M.I. et d'ailleurs, faisons-le à l'instant. J'en
profiterai pour corriger quelques fautes de frappe. Donc, on disait,
à la suie du commentaire italien des CCG, qui est ici le premier
paragraphe :
« Je
dédie cette chanson à Rosario Bentivegna, nom de guerre « Paolo »
(Roma, 22 giugno 1922 – 2 avril 2012), étudiant en médecine et
partisan membre du groupe d'action patriotique (GAP), qui le 23 mars
1944 dans la Via Rasella à Rome actionna une bombe de forte
puissance qui tua 32 militaires allemands – des SS (42 au total, si
on compte les blessés décédés suite aux blessures) et deux
citadins romains de passage, Antonio Chiaretti et le jeune Pietro
Zuccheretti... Comme on le sait – et je renvoie aux chansons
comme Il massacro dei trecentoventi (Le Fosse Ardeatine), Le Fosse
Ardeatine e Roma Occupata – les représailles allemandes furent
immédiates et féroces : plus de dix Italiens pour un Allemand.
Oh,
dit Lucien Lane, Rosario Bentivegna vient de mourir... Je me souviens
de lui quand il faisait de la résistance dans les campagnes et
poursuivait la lutte contre les nazis, encore après cet attentat de
la Via Rasella. Je me souviens aussi que tu as traduit son livre
« ACHTUNG
BANDITEN ! », c'était ainsi que la propagande des nazis
appelait les résistants.
En
effet, j'ai traduit son livre et j'ai même publié sa traduction –
du moins de longs extraits sur le blog que j'ai interrompu en 2008.
Mais on peut voir l'histoire de l'attentat dans les 4 épisodes
Achtung Banditen 20, 21, 22 et 23. En commençant par le
dernier, par exemple. L'ensemble comporte près de 40 épisodes...
Mais attention, il s'y mêle, un autre « Achtung Banditen ! »,
celui qui raconte l'histoire de Marco
Camenisch.[[3735]]
Donc,
Marco Valdo M.I. mon ami, tu as ainsi répondu à l'injonction de la
chanson : « Viens le jour, faites honneur / Racontez-la
cette histoire »... Tu l'as racontée cette histoire.
Cela
dit, Lucien l'âne mon ami, il paraît qu'en Italie, certains
révisionnistes voudraient encore faire peser sur les résistants la
folle tuerie de représailles que les nazis et les fascistes ont
perpétrée le lendemain-même ; ce qui au passage, disqualifie
la légende de l'affiche dont l'ennemi aurait peuplé Rome pour
annoncer son geste et demander aux Résistants de se rendre sous
peine de représailles sur d'autres gens…
Oh,
dit Lucien l'âne, c'est une telle énormité, que j'en reste tout
pantois. Et de surcroît, cette affiche, même si elle avait existé,
resterait un sordide prétexte destiné à justifier des assassinats
massifs. Quand on fait la guerre à des gens, il faut quand même
s'attendre à ce qu'ils se défendent et d'autre part, il ne faut pas
s'attendre à ce qu'ils cèdent aux chantages.
Faire
un attentat contre l'occupant et se rendre ensuite aurait été un
acte de grande stupidité. Ce n'étaient quand même pas les
résistants qui occupaient Rome ; ce n'étaient pas les
résistants qui avaient répandu la guerre partout. Et puis, il n'y a
pas de discussion possible : faire sauter un régiment de SS
était un acte nécessaire... et nécessaire n'importe où en Europe.
Il le serait encore. Sauf à accepter leur présence, sauf à
s'incliner face au nazisme... Qu'ensuite les nazis se soient
comportés comme des nazis, il n'y a pas lieu de s'étonner... À ce
sujet, ils ont invoqué des représailles, le droit de
représailles... Il faut être d'une parfaite mauvaise foi pour oser
invoquer l'idée ou le droit de représailles… D'ailleurs qu'y
a-t-il de plus abject que des représailles ? Je rappelle que
cela consiste à prendre des gens sans défense et à les massacrer
sous le prétexte de punir d'autres. Ça n'a évidemment aucun sens.
Ce massacre de plus de trois cents personnes civiles par les nazis ne
fut jamais qu'un massacre de plus parmi tant d'autres ; une
opération régulière, la routine en quelque sorte. Je rappelle, à
toutes fins utiles, que le compteur des assassinats engendrés par la
folie des nazis et des fascistes a dépassé les quarante millions de
victimes... ce qu'on ne saurait oublier...
Et
vouloir imputer les victimes de leurs exactions à ceux qui ont eu le
courage de leur résister (comme l'ont prétendu les nazis et tous
ceux qui les suivent dans cette argumentation) est une singulière
révision de l'histoire, une perversion de l'esprit, une immense
connerie et une dérisoire méchanceté.
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane. »
Rome
occupée, Rome abandonnée
Aux mains des Allemands de Kappler
Qui
préparent leur retraite
Rome ville ouverte, Rome qui cache
Rome
où les familles juives sont cachées
Face au risque d'une mort
sûre
À
Libetta, vinrent te chercher les soldats
Et devant ta fille, vite
ils t'ont emmené ;
Vinrent quatre uniformes et le
traître
Pour te reconnaître les accompagna .
Rome
occupée, même le roi s'est enfui
Rome abandonnée, le pape est
resté
On
a dit qu'on avait placardé des avis :
Qui disaient : Pour
chacun de nos soldats tué
Nous prendrons dix de vos
frères
Tu étais un de ces dix comme tu l'as découvert.
Dans
les cellules de via Tasso, comme tu as souffert
Ils ne te
laissèrent pas le temps de te vêtir.
Avec ton tablier et ta
casquette, ils te forcèrent à sortir.
Le
23 mars, une action partisane
Tuait des soldats SS via Rasella
Ils
eurent une réaction inhumaine.
À l'horreur et au total, on
ajouta
Erreur de calcul, cinq personnes
Quelqu'un
peut-être se trompa.
L'après-midi
suivant Nicola vit arriver
Des camions allemands remplis de
prisonniers
À exécuter
Déchargés dans le noir dans les
carrières abandonnées
Couverts de terre et de corps d'autres
condamnés
Le
4 juin, Rome est libérée
Les Américains sont arrivés en
retard
Le printemps est commencé
On enterre les morts
dans le noir
On identifie
Ce qu'on retrouve est rendu aux
familles
On
se remet des bombardements
C'est la fin du cauchemar
On hurle
dans la capitale
C'est le début d'une nouvelle vie
Qui n'a pas
encore connu le mal
À Libetta,
vinrent te chercher les soldats
Et devant ta fille, vite ils
t'ont emmené.
Ils vinrent te chercher, ta fin était
tracée :
Aux Fosses Ardéatines, elle te mena.
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