CHANT
DES PAVEURS
Version
française – CHANT DES PAVEURS – Marco Valdo M.I. – 2014
Poème
de
Kurt Tucholsky, dans
“Deutschland, Deutschland über alles” en
1929,
un « journal
de lutte comportant des photographie de tendance »
avec
les écrits de Tucholsky
et
l’apparatus
iconographique
(photographie
et
montages
photographiques)
d'
Helmut
Herzfeld, alias
John Heartfield.
Une
poésie mise en musique par
The Ex, célèbre
band anarco-punk néerlandais.
Seul e 1989 (en collaboration avec les Écossais Dog Faced Hermans) ensuite inclus en diverses formations successives. La photo de couverture est la même que celle que John Heartfield utilisa pour illustrer les poèmes de Tucholsky.
Seul e 1989 (en collaboration avec les Écossais Dog Faced Hermans) ensuite inclus en diverses formations successives. La photo de couverture est la même que celle que John Heartfield utilisa pour illustrer les poèmes de Tucholsky.
Oh,
Lucien l'âne mon ami, cette fois-ci, il me faut vraiment donner
quelque éclaircissement, même si, je peux te l'assurer et à la
rigueur, le démontrer, ma version est conforme au texte et à son
sens, ainsi d'ailleurs qu'à l'esprit de ce « lied ».
Quoi,
quoi, que dis-tu ? Déjà, je n'ai rien encore dit que te voilà
sur tes grands chevaux lancés à plein galop dans une sarabande
insensée. Car, en vérité, je te le dis, ton propos me paraît
insensé.
Rassure-toi,
Lucien l'âne mon ami. Il ne l'est en rien, même si l'apparence est
trompeuse. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de l'apparence
que d'être trompeuse. Laisse-moi te conter l'affaire. D'abord, ce
chant des paveurs est bien évidemment un chant qu'il faut
interpréter à la lanterne politique – tu connais assez Kurt
Tucholsky et Theobald Tiger pour savoir cela. Donc, ces paveurs
pavent la route de l'avenir ; on les y pousse, on les y force.
Et ils le savent et ils le disent. Ils savent qu'on les manipule, ils
savent aussi qu'ils ne peuvent l'être indéfiniment. Ils attendent
l'heure…
Je
vois mieux maintenant de quoi il retourne . Cependant, à lire
la canzone, on le comprend. Et 1929 est tellement près des sinistres
années 30.
En
effet, l'affrontement final (remarque, je n'ai pas dit la lutte
finale...car c'est une autre histoire…) est provisoirement
circonscrit à l'Allemagne et ses territoires de linguistique
extension – premier pas impérialiste que cette revendication
territoriale linguistique… Je dis ça tout à fait fortuitement et
comme on dit souvent : Toute ressemblance ou coïncidence avec
des événements contemporains est rigoureusement à exclure et
spécialement, en ce qui concerne la territorialisation linguistique
dans certain petit État où nous demeurons. Je ne voudrais pas qu'on
assimile certaines circonstances présentes avec des circonstances
passées. Quoique… Même si, pour citer, Alfred Abdank Skarbeck
Korzybski, ex-officier de l'armée polonaise ou russe, finalement peu
importe : « La carte n'est pas le territoire », il
n'en reste pas moins que l'effet et la cause sont liés, comme disait
Pangloss. Bref, que les choses s'ensuivent et s'embrouillent
pareillement.
Mais
enfin Marco Valdo M.I. mon ami, vas-tu enfin arrêter de digresser et
me dire tout dret ce que tu as en tête ?
Donc,
j'en reviens à la canzone, aux paveurs et à ce que je voulais
vraiment dire… à savoir que je trouve que le dernier couplet est –
dans sa forme française – assez joli et demande deux mots
d'explication à propos de la hie précisément.
Je
l'avais en tête cette hie du paveur, mais il me fallut vérifier et
en vérifiant, j'ai trouvé cette citation… une merveille, que je
ne puis passer sous silence :
« L'ouvrier
à mine terreuse (...)
Qui
dans sa besogne haïe,
Sent
parfois sa force trahie,
Alors
qu'il fait danser la hie,
La
demoiselle du paveur. » (Pommier, Paris,1866 )
Ce
me semblait comme un écho antérieur à la formulation de Tucholsky…
Cette hie, cette demoiselle, cette dame que le paveur tient au bout
des bras dans cette danse infernale qui finit par le démantibuler.
Je vois bien que tu crois que je déraisonne et c'est bien le
contraire qui se passe : la hie danse au cœur de la Guerre de
Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres obstinément et
inlassablement à seule fin de conserver et d'étendre leur imperium
et les privilèges qu'ils en tirent. La hie tape, tape, tape le sol
comme le lièvre et tam-tam des villes tentaculaires répète à
l'infini : patience, patience… On les aura...
Admettons
l'augure de la hie. Elle me fait penser à certaine taupe, à la
route
de Louviers [[43226]]… et comme la hie, la dame, la demoiselle
et ces paveurs… dansons nous aussi, dansons la
Carmagnole , la Ravachole
[[36944]] et tissons le
linceul de ce vieux monde [[7841]] inculte, oublieux, borné et
cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Si
chaque pierre était un juge,
Un général de notre armée,
Monsieur Hilferding (*) en frac – :
Alors, nous damerions avec une belle force,
La route serait vite faite –
Rack –
Pickepack –
Tack-tack.
Un général de notre armée,
Monsieur Hilferding (*) en frac – :
Alors, nous damerions avec une belle force,
La route serait vite faite –
Rack –
Pickepack –
Tack-tack.
Que
chaque pierre et chaque pierre
Pénètre si difficilement la terre..
Comme toutes jour après jour,
Elle enseigne que le travailleur
Ne peut plus bosser seulement pour d'autres –
Rack –
Pickepack –
Tack-tack.
Pénètre si difficilement la terre..
Comme toutes jour après jour,
Elle enseigne que le travailleur
Ne peut plus bosser seulement pour d'autres –
Rack –
Pickepack –
Tack-tack.
Pour celui qui marche avec des fifres, qui hurle
Sur la rue, qui nous manipule ?
Et qui est coupable ?
La hie danse.
Et frappe en cadence :
Patience.
Patience.
Patience.
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