LE
RÊVE
Version
française – LE RÊVE – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
italienne – Il sogno – Franca Rame – 1977
Paroles
de Dario Fo et Franca Rame
Musique
de Fiorenzo Carpi
En
amoureux, il m'a emmenée au ciné
C'était
un beau film, mais sur la pellicule
Ne
jouaient pas des artistes étrangers,
C'était
nous les protagonistes.
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La
vie est un rêve… Ainsi parlait Calderon de la Barca vers 1635.
Enfin, il l'écrivait sous forme de pièce de théâtre : « La
vida
es sueño ».
Une
histoire assez alambiquée dont je ne t'entretiendrai pas. Mais il
reste ce titre plus grand que l'aventure de Sigismond… Donc, le
rêve...
Ou
le cauchemar ou le fantôme ou le fantasme… ou comme le spectre qui
hante le Manifeste du parti communiste, dont accoucha le couple Karl
Marx et Friedrich Engels, il y a un peu plus d'un siècle. Ou
l'esprit comme celui qui se cachait dans
la queue du chat, dit Lucien l'âne en éclatant d'un rire franc
et massif. (https://www.youtube.com/watch?v=69S4GTFJg3A)
Certes,
mais la canzone de Fo et Rame n'a pas de prétention, elle raconte un
rêve qui rêve du monde d'au-delà de la Guerre de Cent Mille Ans,
une journée dans un temps où auraient abandonné la course à la
richesse, n'auraient plus ce sentiment pervers et destructeur qu'est
l'envie, ne nourriraient plus d'ambition, vivraient sans arrogance,
un monde matériellement simple et humainement complexe d'où la
pauvreté aurait chassé la misère.
Que
voilà un beau rêve et même si ce n'est qu'un rêve… Alors, Marco
Valdo M.I. mon ami, raison de plus pour reprendre notre tâche et
tisser encore et toujours le linceul de ce vieux monde ambitieux,
avare (vis-à-vis des pauvres et des miséreux), arrogant, absurde,
aboulique et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L'autre
nuit j'ai rêvé
Qu'à
l'usine j'étais à travailler
Et
près de mon métier
L'ingénieur
travaillait
Moi,
à manipuler les peignes, je l'initiais
Et
lui m'a même dit merci,
C'était
gentil.
On
n'entendait pas ce grand vacarme
On
ne sentait pas la pestilence de teinture,
Ma
tante accordait les pauses,
On
allait tranquilles, c'était commode.
Sans
même le demander, j'allais
Aussi
aux cabinets
Et
assise à mon aise, je lisais
Tout
un grand journal
Où
on voyait ce titre phénoménal :
«
Travailler peu, vivre beaucoup ».
Je
suis allée sur le coup
Faire
une petite balade
Dans
un grand parc rempli d'enfants
Et
dans ma promenade
Je
vis sur la pelouse mon enfant.
Mon
enfant m'a pris par la main
Et
m'a ramenée à notre maison.
On
vivait au premier étage,
Ce
n'était pas un de ces immeubles
Où
nous sommes maintenant, comme en prison.
Mon
mari était déjà rentré,
En
congé, il faisait la lessive
Il
faisait la lessive et n'était pas enragé
En
amoureux, il m'a emmenée au ciné
C'était
un beau film, mais sur la pellicule
Ne
jouaient pas des artistes étrangers,
C'était
nous les protagonistes.
Tous
des gens du coin.
L'un
se levait et nous demandait
Ce
dont il avait besoin ;
Tous
on en discutait,
Et
puis après, chaque question
Trouvait
sa solution.
Personne
ne faisait le fanfaron,
Aucun
n'avait l'air de commander,
Chacun
était tout sourire.
Et
il y avait un grand panneau à regarder
Avec
écrit dessus : « Interdit d'interdire ».
Et
puis, les gens parlaient d'une autre voix
Personne
ne disait : « Ceci est à moi et ça, c'est à toi » ;
Les
choses à toi ou à moi, c'était du passé.
Tout
était nôtre, tout était à nous tous.
Même
l'amour avait changé,
Ce
n'était pas plus une affaire
Entre
toi et moi contre les autres ;
C'était
avec les autres.
L'amour
était l'amour des autres en même temps…
C'en
était fini de l'égoïsme,
On
vivait véritablement
Le
communisme.
C'en
était fini de l'égoïsme,
On
vivait véritablement
Le
communisme.
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