FRANCO
Version française – FRANCO – Marco Valdo M.I. – 2014Chanson italienne – Franco – Paolo Pietrangeli – s.d.
quelqu'un qui s'en va à la recherche des chansons et qui les récolte afin qu'elles ne se perdent plus. Par ailleurs, il était lui-même interprète de ces chansons populaires. |
Ohlàlà, la tête que tu nous fais, Lucien l'âne mon ami… Reprends tes esprits, détends-toi, je comprends bien ton désarroi. Mais, tu le sais pourtant qu'il y a plein de gens qui portent ce prénom de Franco. Allons, il ne s'agit pas du tout d'une canzone qui ferait le panégyrique de ce sinistre tyran espagnol.
Tu ne te trompais pas, Marco Valdo M.I. mon ami, j'étais plus que perplexe quand j'ai vu ce titre… Je suis très sensible aux titres et là, je te l'avoue, j'étais pour le moins étonné. Mais, dis-moi alors de qui, de quoi il est vraiment question…
Comme tu l'imagines, il s'agit d'un homme prénommé Franco, comme je te l'ai dit, c'est un prénom fort répandu. Donc, le Franco dont il est question ici, je te l'assure était un type bien, un gars que tu aurais eu saisir à rencontrer… Il exerçait l'honorable profession de « chercheur en chansons »…
Chercheur en chansons… De quoi s'agit-il ?
Mais tout simplement de quelqu'un qui s'en va à la recherche des chansons et qui les récolte afin qu'elles ne se perdent plus. Par ailleurs, il était lui-même interprète de ces chansons populaires. En fait, il poursuivait le même objectif que nous ici… en considérant la chanson comme un des modes d'expression les moins muselés de faire circuler la parole en liberté. Là où les industries culturelles échouent tant elles sont sous la coupe des gens d'argent et de pouvoir, la chanson – entendons, essentiellement la chanson populaire et la chanson dite d'auteur, la chanson qui a mis son point d'honneur à ne paraître jamais à la télévision, comme disait Léo Ferré [[7786]], qui en matière de chansons en connaissait un bout, donne vie et voix à cela-même qu'on veut occulter et parfois même, carrément, interdire.
Mais qui était-il ?
C'était Franco… Franco Coggiola. Rassembleur de chansons, de son état.
Oui, en effet, c'est un très beau métier qu'il faisait ce Franco-là. Quant à nous, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde télévisuel, étranglé, asphyxié et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Comme
la chose serait plus opportune
S'il n'y avait plus personne
Si disparaissaient jamais les commerçants
Les ouvriers, les employés et les étudiants.
S'il n'y avait plus personne
Si disparaissaient jamais les commerçants
Les ouvriers, les employés et les étudiants.
Disparus
comme fumée au vent
Disparus comme l'an mil neuf cent
Dans un nuage un peu rougeâtre
Impressionnés sur une plaque
Disparus comme l'an mil neuf cent
Dans un nuage un peu rougeâtre
Impressionnés sur une plaque
Je
perdis conscience déjà à Guernica
Sauvé par une amie, déjà
Je repris connaissance à Stalingrad, bientôt
Poignardé malgré moi par ces salauds de Salò.
Sauvé par une amie, déjà
Je repris connaissance à Stalingrad, bientôt
Poignardé malgré moi par ces salauds de Salò.
En
voyage organisé
Je suis allé en Bolivie avec Che
Puis au Chili avec Allende
Un communiste ne se rend jamais
Nous avons libéré Saigon, pas vrai ?
Et tintèrent nos verres.
Aujourd'hui se moque d'hier
Pendant quarante ans otage
Prisonnier d'un village.
Place Fontana et puis Bologne
Entre Brescia et la honte
Les années de plomb dans les poumons
On n'écrivait plus de chansons
Plus jamais nous ne chantions.
Je suis allé en Bolivie avec Che
Puis au Chili avec Allende
Un communiste ne se rend jamais
Nous avons libéré Saigon, pas vrai ?
Et tintèrent nos verres.
Aujourd'hui se moque d'hier
Pendant quarante ans otage
Prisonnier d'un village.
Place Fontana et puis Bologne
Entre Brescia et la honte
Les années de plomb dans les poumons
On n'écrivait plus de chansons
Plus jamais nous ne chantions.
Voleurs,
clowns et danseuses
Puis ils nous jetèrent à la frontière
Un mur nous tomba sur la tête
La TV sera le futur
Mais il n'y a plus d'avenir.
Puis ils nous jetèrent à la frontière
Un mur nous tomba sur la tête
La TV sera le futur
Mais il n'y a plus d'avenir.
Non,
il ne servirait d'ailleurs à rien
S'il n'y avait plus personne
À qui confier la mémoire
Nous nous défions de l'histoire
Depuis que Franco, tu es parti si loin.
S'il n'y avait plus personne
À qui confier la mémoire
Nous nous défions de l'histoire
Depuis que Franco, tu es parti si loin.
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