vendredi 22 août 2014

MERCI, AIMABLE CABARET

MERCI, AIMABLE CABARET

Version française – MERCI, AIMABLE CABARET – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson en langue allemande - Dank dem lieben Cabaret - Frieda Rosenthal – 1943 ou 1944

Texte tiré de l'ouvrage de Christian Hörburger intitulé “Nihilisten - Pazifisten - Nestbeschmutzer. Gesichtete Zeit im Spiegel des Kabaretts.”, Tübingen, 1993.





"La douleur du jour est partie
Merci aimable Cabaret."
Spectacle au Cabaret de Thérézienstadt

Un hymne à la vie, à l'art et à l'espoir écrit entre les murs du ghetto de Theresienstadt.
Frieda Rosenthal – juif polonaise mais berlinoise d'adoption – dans sa chanson remerciait Leo Strauss, talentueux librettiste et musicien qui fut parmi les piliers de la production artistique vitale dans le ghetto, car à travers le cabaret, elle et tant d'autres prisonniers pouvaient pour un instant oublier la faim et le dur travail quotidien et survivre grâce au souvenir des beaux temps anciens et à l'espoir, jamais abandonné malgré tout, que ce bonheur pourrait un jour revenir…

En octobre de 1944 Frieda Rosenthal, Leo Strauss et beaucoup d'autres furent chargés sur des convois et transférés à Auschwitz, où ils furent tués.




Affamé je m'installe au pupitre ;
Là retentissent gaiement
Valses viennoises, rengaines de Prague
Et sans attendre mon cœur part en voyage.
Dans la cour en bas rapidement,
Je joue un nouveau couplet
Et ma douleur de faim s'éloigne
Merci aimable Cabaret.

J'arrive fatiguée et renfrognée
Le soir à peine rentrée
Là derrière la porte à moitié fermée,
La musique retentit enchantée
Mélodie sur un mélodie,
Dirigée avec un raffinement parfait.
La douleur du jour est partie
Merci aimable Cabaret.

Ce sont nos meilleures troupes
Nos bons groupes d'artistes.
Dans l'agonie des temps difficiles
Résonne leur chant « Il était une fois ».
Les cœurs entendaient :
« Cela sera à nouveau une fois »
Et notre douleur nostalgique s'éloignait
Merci aimable Cabaret.



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