L'ÉPLUCHEUSE
DE PATATES
Version
française – L'ÉPLUCHEUSE DE PATATES – Marco Valdo M.I. – 2014
Chanson
tchèque de langue allemande – Die Kartoffelschälerin – Ilse
Weber – 1942/1944
Un
poème d'Ilse Weber mis en musique par Bente Kahan, interprète
norvégien de musique juive.
Dans le disque de Bente Kahan « Stemmer fra Theresienstadt » de 1995, sorti les années suivantes en allemand et en anglais.
Dans le disque de Bente Kahan « Stemmer fra Theresienstadt » de 1995, sorti les années suivantes en allemand et en anglais.
Les pelures s'animent et s'enroulent Et deviennent des serpents sifflants Méduse -Arnold Böcklin (1878) |
J'épluche
des patates, tout le jour,
Avec cent autres femmes.
Assise dans l'obscure baraque
Dès le point du jour.
Avec cent autres femmes.
Assise dans l'obscure baraque
Dès le point du jour.
Je
suis assise et je n'entends rien
De ce que disent les femmes.
Mes pensées sont tellement loin,
Quand mes mains épluchent.
De ce que disent les femmes.
Mes pensées sont tellement loin,
Quand mes mains épluchent.
Mes
pensées sont en peine
Pour ma fille, disparue en Pologne.
Les autres peuvent encore être gaies
Et plaisanter et rire à la dérobée.
Pour ma fille, disparue en Pologne.
Les autres peuvent encore être gaies
Et plaisanter et rire à la dérobée.
Les
bruns tubercules roulent
Et dans les paniers s'accumulent
À Dachau mon fils a été emmené
Pourquoi Dieu le laisse-t-il crever ?
Et dans les paniers s'accumulent
À Dachau mon fils a été emmené
Pourquoi Dieu le laisse-t-il crever ?
Les
heures après les heures passent,
Et mes mains à vif sont dures.
À l'hôpital, du typhus, mon petit-fils trépasse,
Pourquoi faut-il que ma vie dure ?
Et mes mains à vif sont dures.
À l'hôpital, du typhus, mon petit-fils trépasse,
Pourquoi faut-il que ma vie dure ?
Patates,
patates, les jours entiers
Éplucher, toujours éplucher
Elles roulent jusque dans mes rêves,
Et me tourmentent la nuit encore .
Éplucher, toujours éplucher
Elles roulent jusque dans mes rêves,
Et me tourmentent la nuit encore .
Les
pelures s'animent et s'enroulent
Et deviennent des serpents sifflants,
Elles me poursuivent et m'encerclent,
Et de moi s'emparent impitoyablement.
Et deviennent des serpents sifflants,
Elles me poursuivent et m'encerclent,
Et de moi s'emparent impitoyablement.
Et
revoici un nouveau jour
Et me voici, assise au point du jour
Dans l'obscure baraque, aux pluches
Avec cent autres femmes.
Et me voici, assise au point du jour
Dans l'obscure baraque, aux pluches
Avec cent autres femmes.
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